Définition de AESTHSIOMTRE
Prononciation : kô-sion ; en poésie, de trois syllabes
DÉFINITIONS
1
Engagement que l'on prend pour un autre, et, par extension, la personne même qui prend cet engagement. Être caution de quelqu'un. Se rendre, se porter caution. Donner, fournir caution. Admettre, recevoir une caution. Mettre en liberté sous caution, moyennant caution.Il se constitue caution pour les insolvables
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans II, Pass. 2
Il a trouvé une caution capable de payer pour lui
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans II, Hist. II, 6
Elle n'était pas caution des articles secrets du traité
de Antoine HAMILTON dans Gram. 9
Je me rends caution pour Sophie qu'elle accepte le traité
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. V
En matière civile, engagement de satisfaire à une obligation au défaut du contractant. En matière correctionnelle, garantie donnée qu'un prévenu se représentera quand il en sera requis. Élargir quelqu'un à la caution d'un autre.
Caution bourgeoise, caution solvable et facile à discuter.
On ne veut point prêter aux grands seigneurs sans caution bourgeoise
de FURETIÈRE dans
Je m'en vais gagner au pied, ou je veux caution bourgeoise qu'il [leurs yeux] ne me feront pas de mal
Le marquis : Parbleu ! je la garantis détestable [la comédie]. - Dorante : La caution n'est pas bourgeoise ; mais, marquis, par quelle raison, de grâce, cette comédie est-elle ce que tu dis ?
de FURETIÈRE. dans Critique, 6
Caution judicatum solvi (caution que ce qui sera jugé sera payé), garantie de frais et dommages qu'on peut exiger de l'étranger qui intente une action en France contre un Français.
2
Sujet à caution, qui doit donner caution, et par conséquent suspect.Ces choses-là sont un peu sujettes à caution
Ce pays-ci est un peu sujet à caution
Ma divine moitié, soit dit sans vous déplaire, Vous me semblez un peu sujette à caution
Encore, de la manière dont j'entends parler, les astres eux-mêmes sont-ils sujets à caution
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Erasistr. et Hervé.
Ce certain goût de bonne latinité est bien sujet à caution
de Denis DIDEROT dans Lett. à Galiani
3
Sémantique : Fig. Témoin, témoignage de la réalité d'une chose.Je vous suis caution qu'il est très honnête homme
Les épreuves que tout le monde a vues de l'infaillibilité de mes prédictions sont les cautions suffisantes des promesses que je puis faire
SYNONYME
1
CAUTION, GARANT, RÉPONDANT. Termes qui désignent un homme qui se fait fort ou qui s'engage pour un autre. On donne caution, on est caution, quand on s'engage à payer pour quelqu'un, s'il ne paye ou s'il ne se présente pas là où il est requis. Garant est plus général : on est garant non-seulement d'une somme à payer, mais de toute espèce d'obligation ; ainsi on est garant des droits de quelqu'un ; un État est garant d'un traité. Il faut remarquer que, tandis que caution se dit des personnes, garant s'étend aux choses. Répondant ne se dit que des personnes ; c'est celui qui répond d'un autre, qui témoigne de son honnêteté, de sa capacité, de son aptitude. Ce domestique a de bons répondants.HISTORIQUE
1
XIIIe s.Car il convient que li procureur face caution
de Philippe de BEAUMANOIR dans 83
Et se ceste caucion est obliée, li avoés a bone caucion contre l'avoeor
dans Liv. de just. 61
2
XVIe s.Mais la caution et prevention dont les fourmis usent à ronger le grain de froment....
de Michel de MONTAIGNE dans II, 186
Les cautions judiciaires n'ont point de lieu entre les François
de Antoine LOYSEL dans 858
À cettui-ci [l'ordre du Saint-Esprit] il apporta des cautions pour empescher d'y entrer ceux qui ne pouvoient prouver leur noblesse
Il faut tirer du sang ; avec ceste caution que, s'il se monstre noirastre et espais, il le faut laisser couler
de Ambroise PARÉ dans XX, 28
ÉTYMOLOGIE
1
Provenç. cautio ; espagn. caucion ; portug. caução ; ital. cauzione ; du latin cautionem, de cautum, supin de cavere, prendre garde, qu'on regarde comme équivalent au sanscrit skav, gothique skavjan, l's étant tombée, ce qui arrive souvent.