Définition de ÉCAILLE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : é-kâ-ll', ll mouillées, et non é-kâ-ye

DÉFINITIONS

1
Nom des lames plates et minces qui couvrent la peau des poissons et de certains reptiles.
Lorsque Psyché alla à cette fontaine, le monstre se réjouissait au soleil, qui tantôt dorait ses écailles, tantôt les faisait paraître de cent couleurs
de Jean de LA FONTAINE dans Psyché, II, 177
Tout son corps est couvert d'écailles jaunissantes
Les mailles d'une armure, les plaques qui forment certaines armes défensives.
2
Petites plaques cornées qui garnissent les pattes des oiseaux et la queue de certains mammifères comme la queue du castor.
3
Enveloppe dure qui couvre et défend le corps de certains mollusques. Écailles d'huître.
Sémantique : Fig. Laisser les écailles, s'emparer de tout le profit d'une affaire, c'est-à-dire manger l'huître et laisser les écailles aux autres.
Tenez, la cour vous donne à chacun une écaille
Et par ce bel arrêt terminant la bataille : Tenez, voilà, dit-elle, à chacun une écaille
Un tiers sans droit mangea l'huître et laissa les écailles aux prétendants
4
Sémantique : Terme de commerce. Substance provenant des grandes plaques épidermiques ou cornées qui recouvrent la carapace d'une tortue marine appelée chelonia imbricata. Une tabatière d'écaille.
5
Sémantique : Terme de botanique. Nom d'organes appendiculaires fort différents que l'on a comparés à des écailles de poisson et qui s'insèrent à la tige dans toute ou la plus grande partie de leur base qui n'est pas pédiculée.
Sémantique : Terme de pathologie. Nom de petites lamelles formées de cellules épidermiques plus ou moins nombreuses et se détachant d'elles-mêmes dans certaines affections cutanées.
Poussière répandue sur les ailes des lépidoptères.
6
Sémantique : Par analogie, tout ce qui se détache des corps en petites parties minces et légères, comme dans un vieux tableau qui tombe par écailles.
Écailles de bronze, de fer, de marbre, petites parties qui tombent du cuivre ou du bronze lorsqu'on le met en oeuvre ; du marbre lorsqu'on le taille en bloc ; et du fer lorsqu'on le forge en armes tranchantes.
Sémantique : Terme de monnaie. Écaille d'acier, poudre d'acier qui se met sous le carré pour le hausser plus ou moins.
Sémantique : Terme de métallurgie. Croûte mince qui se forme à la surface du fer qu'on échauffe.
7
Sémantique : Fig. Causes de l'aveuglement de l'esprit.
Voilà les écailles qui tombent de ces yeux fermés à la lumière
[Cette réprimande] Ce fut pour mon père un coup de tonnerre ; les écailles lui tombèrent des yeux
Une si énorme bévue aurait ouvert les yeux des chrétiens, si l'ignorance ne les avait pas couverts d'écailles
Je ne peux croire que des anges [M. et Mme d'Argental, que Voltaire appelait ses anges] qui écrivent si bien aient tort sur ce Droit du seigneur [comédie de Voltaire] ; cependant les écailles ne sont pas encore tombées de mes yeux
8
Sémantique : Terme d'architecture. Nom de petits ornements, en forme d'écailles de poisson, couchées l'une sur l'autre, qu'on taille sur les moulures rondes.
Ornements en forme d'écaille de poisson, que l'on emploie dans la menuiserie, la broderie, la tapisserie, etc.
Ardoises étroites et arrondies dans le bout de la partie visible et servant à la couverture des dômes.
9
Écaille de mer, ou, simplement, écaille, pierre pour broyer les couleurs.
Tesson sur lequel le savonnier fait couler un peu de savon pour juger s'il est assez cuit.
10
Sémantique : Terme de relieur. Sorte de rouge écarlate. Une belle écaille.
L'écaille, qui n'est plus guère en usage aujourd'hui, se fait avec une forte décoction de bois de Fernambouc, auquel on joint de l'alun et même de la cochenille
de LESNÉ dans la Reliure, p. 200
11
Écaille de Bergame, espèce d'ancienne tapisserie.
12
Grande écaille, nom d'un chétodon, poisson.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
De saint Jame l'escale [l'écaille des pèlerins de St Jacques]
dans Th. le mart. 158
2
XIIIe s.
On ne doit pas selon l'escaille Juger li quels noyaus vaut mieux, la Mort
de JUBINAL II dans 274
Tandis que le roy estoit à Sayette, li apporta l'en une pierre qui se levoit par escales, la plus merveilleuse du monde
3
XIVe s.
Oes [oeufs] de galines cuis o [avec] leur escailles
de Henri DE MONDEVILLE dans f° 44, verso
Les escailles des escrevisses
dans Ménagier, II, 5
4
XVe s.
L'escaille [croûte] dudit pain ostée
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. dans LACURNE
5
XVIe s.
Il estoit de lunettes caparassonné, comme une tortue d'escailles
Jeunes enfans à grand'peine sortis de l'escaille
Lesquels venins sont comme litarge, ceruse, plastre, escaille d'airain, limeure de plomb, etc.
de Ambroise PARÉ dans XXIII, 5
Refaire les defautes de massonneries, charpentages, couvertures d'escailles [ardoises]
dans Nouv. coutum. génér. t. II, p. 75
Estoit armé d'une escaille couverte de velours verd, un morion doré en teste, et une hallebarde dorée à la main
de MONTLUC dans Mém. t. I, p. 653, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, haie ; anc. wallon, escaille ; namurois, scaie ; rouchi, écale ; ital. scaglia ; du germanique : goth. skalja, tuile ; allem. Schale, écaille.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Sorte de papillon.
J'abandonne les autres bombyx, les écailles si jolies dans une collection et dont les ailes supérieures rappellent les plus jolis manches de couteaux
de CARTERON dans Premières chasses, Papillons et oiseaux, p. 56, Hetzel, 1866

Synonymes de ÉCAILLE

Termes proches de ÉCAILLE