L'oeuvre Le temple du goût de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE

Ecrit par François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE

Date : 1733

Citations de "Le temple du goût"

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AGRICOLEChoiseul est agricole et Voltaire est fermier
BADAUD, AUDELe tout glacé, verni, blanchi, doré, Et des badauds à coup sûr admiré
COMPASC'était le discret Fontenelle ; Avec Mairan il raisonnait, Avec Quinault il badinait ; D'une main légère il prenait Le compas, la plume et la lyre
CORRECTIFOn ajoute qu'il est d'une âme noire de ne louer personne sans un petit correctif, et que, dans cet ouvrage dangereux, nous n'avons jamais manqué de faire quelque égratignure à ceux que nous avons caressés
CYTHÈREL'aisé, le tendre Saint-Aulaire, Plus vieux encor qu'Anacréon, Avait une voix plus légère ; On voyait les fleurs de Cythère Et celles du sacré vallon Orner sa tête octogénaire
DIVERS, ERSELa nature féconde, ingénieuse et sage, Par ses dons partagés ornant cet univers, Parle à tous les humains, mais sur des tons divers
EXHAUSSERJadis en Grèce on en posa Le fondement ferme et durable, Puis jusqu'au ciel on exhaussa Le faîte de ce temple aimable
FAÇADEOn voit sur cet autel [du temple du Goût] le plan de cette belle façade du Louvre, dont on n'est point redevable au cavalier Bernini, et qui fut construite par Perrault et par Louis le Vau, grands artistes trop peu connus
FACTUMPar arrêt ta muse [Rousseau] est bannie Pour certains couplets de chanson Et pour un mauvais factum Que te dicta la calomnie
FAGOTTu vis sa muse [de J. B. Rousseau] indifférente Entre l'autel et le fagot, Manier d'une main savante De David la harpe imposante Et le flageolet de Marot
FAMILIARITÉL'éloquent Bossuet voulait bien rayer quelques familiarités échappées à son génie vaste, impétueux et facile
FIÈREMENTLe Brun fièrement dessinait
FONTAINECette admirable fontaine, qu'on regarde si peu, et qui est ornée des précieuses sculptures de Jean Goujon, mais qui le cède en tout à l'admirable fontaine de Bouchardon
FRANÇAIS, AISEIl n'y a rien de si ridicule que l'italien chanté à la française, si ce n'est peut-être le français chanté à l'italienne
GELERDe l'amitié le prix fut laissé là ; Et la déesse en tous lieux célébrée, Jamais connue et toujours désirée, Gela de froid sur ses sacrés autels, J'en suis fâché pour les pauvres mortels
GOTHCar la critique, à l'oeil sévère et juste, Gardant les clefs de cette porte auguste, D'un bras d'airain fièrement repoussait Le peuple goth qui sans cesse avançait
GOÛT[Le dieu du goût parlant : ] Ne souffrez pas que dans Paris Mon rival usurpe ma place ; Je sais qu'à vos yeux éclairés Le faux goût tremble de paraître ; Si jamais vous le rencontrez, Il est aisé de le connaître : Toujours accablé d'ornements, Composant sa voix, son visage, Affecté dans ses agréments, Et précieux dans son langage ; Il prend mon nom, mon étendard, Mais on voit assez l'imposture ; Car il n'est que le fils de l'art ; Moi, je le suis de la nature
GOÛTVers enchanteurs, exacte prose, Je ne me borne point à vous ; N'avoir qu'un goût est peu de chose ; Beaux-arts, je vous invoque tous
GRONDERMais le sévère satirique [Boileau] Embrassait, encore en grondant, Cet aimable et tendre lyrique [Quinault], Qui lui pardonnait en riant
GROUPERIl [Watteau] a réussi dans les petites figures qu'il a dessinées et qu'il a très bien groupées, mais il n'a jamais rien fait de grand, il en était incapable
JUSTESSESa vive imagination [de Chaulieu] Prodiguait dans sa douce ivresse Des beautés sans correction Qui choquaient un peu la justesse
LEÇONNon loin de là Rollin dictait Quelques leçons à la jeunesse, Et, quoiqu'en robe, on l'écoutait, Chose assez rare à son espèce
LONG, ONGUENous [les compilateurs] avons l'habitude De rédiger au long, de point en point, Ce qu'on pensa ; mais nous ne pensons point
LOUERQui loue tout n'est qu'un flatteur : celui-là seul sait louer qui loue avec restriction
MALINTENTIONNÉ, ÉEJe sais que des politiques ont regardé cette innocente plaisanterie du Temple du goût comme un grave attentat ; ils prétendent qu'il n'y a qu'un malintentionné qui puisse avancer que le château de Versailles n'a que sept croisées de face sur la cour
MAUSOLÉELes bains d'Apollon sont de Girardon, ainsi que le mausolée du cardinal de Richelieu en Sorbonne, l'un des chefs-d'oeuvre de la sculpture moderne
MESURECertain fat, ivre de sa parure, En se mirant, chevrotait, fredonnait, Et, de l'index battant faux la mesure, Criait bravo lorsque l'on détonnait
MODÈLELe modèle de l'architecte est trompeur, parce que le bâtiment, regardé ensuite à une plus grande distance, fait un effet tout différent, et que la perspective aérienne en change les proportions
MODESTEIl [Trajan] cherchait le mérite modeste, pour l'employer et le récompenser, parce qu'il était modeste lui-même
NÉGLIGÉ, ÉEIl avertissait Chaulieu de ne se croire que le premier des poëtes négligés et non pas le premier des bons poëtes
NÉGLIGENCELe père Bouhours est derrière eux [les grands écrivains], marquant sur des tablettes toutes les fautes de langage et les négligences qui leur échappent
NOYERM. de Félibien, Qui noie éloquemment un rien Dans un fatras de beau langage....
ORNEMENTSimple en était la noble architecture [du temple] ; Chaque ornement, à sa place arrêté, Y semblait mis par la nécessité
PALETTE....à leur docte peinture [de Lebrun, de Lesueur], Malgré leurs efforts, il manquait Le coloris de la nature ; Sous ses yeux [du dieu du goût], des Amours badins Ranimaient ces touches savantes Avec un pinceau que leurs mains Trempaient dans les couleurs brillantes De la palette de Rubens
PAPELARDTout doucement venait Lamotte-Houdard, Lequel disait d'un ton de papelard : Ouvrez, messieurs, c'est mon Oedipe en prose
PAVANER (SE)D'un air content l'orgueil se reposait, Se pavanait sur son large visage [du financier]
PÉCHERLebrun, disciple de Vouet, n'a péché que dans le coloris
PORTAILLe portail de Saint-Gervais, chef-d'oeuvre d'architecture.... et qui devrait immortaliser le nom de Desbrosses, encore plus que le palais du Luxembourg, qu'il a aussi bâti
PORTELà est le dessin de la porte Saint-Denis, dont la plupart des Parisiens ne connaissent pas plus les beautés, que le nom de François Blondel, qui acheva ce monument
POSTHUMEIl [la Fontaine] accourcissait presque tous ses contes, et déchirait les trois quarts d'un gros recueil d'oeuvres posthumes imprimées par ces éditeurs qui vivent des sottises des morts
POURIl [Saint-Évremond] avait tant de réputation, qu'on lui offrit cinq cents louis d'or pour imprimer sa comédie de Sir Politik
QUEAveugle que j'étais ! je crus voir la nature....
RAYERL'aimable auteur du Télémaque retranchait des répétitions et des détails inutiles dans son roman moral, et rayait le titre de poëme épique que quelques zélés indiscrets lui donnent
RECHERCHERLes estampes des batailles d'Alexandre [par Lebrun] sont plus recherchées que celles des batailles de Constantin par Raphael et par Jules Romain
RECTEURCharles Rollin, ancien recteur de l'université et professeur royal, est le premier homme de l'université qui ait écrit purement en français pour l'instruction de la jeunesse
RENGORGÉ, ÉENos petits marquis rengorgés
RESPIRERSon livre du Traité des études [de Rollin] respire le bon goût et la saine littérature presque partout
RESTITUERUne nuée de commentateurs qui restituaient des passages, et qui compilaient de gros volumes à propos d'un mot qu'ils n'entendaient pas
ROBENon loin de là Rollin dictait Quelques leçons à la jeunesse ; Et, quoiqu'en robe, on l'écoutait
SAILLIEC'est là qu'avec grâce on allie Le vrai savoir à l'enjouement, Et la justesse à la saillie
SCRUPULEUX, EUSEDans vos scrupuleuses beautés Soyez [vous Boileau] vrai, précis, raisonnable ; Que vos écrits soient respectés ; Mais permettez-moi [à moi Quinault] d'être aimable
SEIGNEUROn vit d'abord paraître Deux courtisans par l'intérêt unis.... Vint un courrier, qui dit qu'auprès du maître Vaquait alors un beau poste d'honneur, Un noble emploi de valet grand seigneur
SEMERIl [le ciel] sème de chagrins ma pénible carrière
SOIXANTEVoiture et Sarrazin n'ont pas, à eux deux, plus de soixante pages
SOUTENIROn ne voit point dans ces pourpris Les cabales toujours mutines De ces prétendus beaux esprits Qu'on vit soutenir dans Paris Les Pradons et les Scudérys Contre les immortels écrits Des Corneilles et des Racines
TOMBERLe Poussin, né aux Andelys en 1595, n'eut de maître que son génie et quelques estampes de Raphaël qui lui tombèrent entre les mains
TOUCHESous ses yeux [de Lesueur] des amours badins Ranimaient ces touches savantes
VOUSSUREJe couvrirai plafonds, voûte, voussure, Par cent magots travaillés avec soin

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