Définition de MANDER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : man-dé

DÉFINITIONS

1
Mander quelqu'un, lui donner avis ou ordre de venir.
Seigneur, César vous mande, et Maxime avec vous
Seigneur, Félix vous mande au temple
Il manda donc par députés Ses vassaux de toute nature
Celui-ci [le roi lion] parmi chaque espèce Manda des médecins
de Jean de LA FONTAINE dans ib. VIII, 3
Il a mandé ses équipages, ses carrosses, ses chevaux, etc. il a donné ordre qu'on les lui envoyât.
2
Envoyer dire, faire savoir par lettre ou par message.
On mande que le roi d'Angleterre est arrivé en Irlande, où il a été reçu avec transport
Mandez-moi ce qu'il faut pour la nourriture et les ustensiles de ces pauvres femmes
Il mande à ses agents dans la conférence qu'il n'est pas juste que la paix de la chrétienté soit retardée davantage à sa considération
Je vous écris, monseigneur, dès que j'ai quelque chose à vous mander ; alors mon coeur et ma plume vont vite
On sait qu'il [Henri IV] mandait au duc de Sully que sa marmite était renversée, ses pourpoints percés par le coude, ses chemises trouées ; et c'était le plus grand roi de l'Europe qui écrivait ainsi !
Je ne le lui ai point mandé, je le lui ai dit, phrase par laquelle on fait entendre qu'on n'a pas craint de dire en face à quelqu'un une chose fâcheuse.
3
Mander que, ordonner par une lettre (avec le subjonctif).
Sur le point de partir, Rome, seigneur, me mande Que je vous fasse encor pour elle une demande
Mandons et ordonnons, premiers mots du mandement qui termine les actes publics faits ou rendus au nom du souverain.
4
Envoyer, en parlant d'une lettre, d'une nouvelle.
J'ai vu Guitaut et sa femme ; ils vous aiment ; mandez-moi un petit mot pour eux
Faites-moi mander simplement de vos nouvelles sans vous donner la peine d'écrire vous-même
5
Se mander, Nature : v. réfl. Être mandé, être transmis par lettre ou par message. Des choses qui ne se mandent pas par la poste.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Mandez [à] Carlon, al orguillus, al fier....
dans Ch. de Rol. III
Com faitement [de quelle façon] lui manderons nouvelles ?
dans ib. CXXVI
Li reis vous mande que vous le secourez
dans ib. CXCV
2
XIIe s.
Marsille mande des Sarrazins la flor
dans Ronc. 39
Baron, dist Charles, je vous ai fait mander
dans ib. 157
Charles mande et commande que treü [nous] lui devon Sax. XXV. Quant Hurepois entendent que Charles au fier vis Leur a mandé tel mant, chascuns fu engramis [irrité]
dans ib. XXVI
Li reis li a mandé qu'il seit prez l'endemain De respundre e de rendre sun acunte tut plain
dans Th. le mart. 33
3
XIIIe s.
Sire, li dus de Venise et li quens Looys de Blois, mes [mon] sires, et li autre baron qui sont dedens Constantinoble, vos mandent salut come à leur seigneur
de Geoffroi de VILLEHARDOUIN dans CXXIII
Ou païs ne remest maçon Ne pionnier qu'ele ne mant
dans la Rose, 3811
Lors li firent dire les deux mestre, que moult estoit hardi leur seigneur, quant il avoit osé mander au roy si dures paroles
4
XIVe s.
Aux reins est mandée une artere du cuer [coeur] passant par le milieu du foie
de Henri DE MONDEVILLE dans f° 29, verso.
5
XVe s.
Ore est li temps qu'on ne fait que mander [appeler les hommes au service militaire] ; Mais li mandez destruisent leur contrée, Prennent, pillent quan qu'ils peulent trouver
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. 275
S'il est gentilhomme, et le prince face sa mandée et son armée, si la dame veult, il ira
dans Les 15 joyes de mariage, p. 105
6
XVIe s.
À rien mander il ne faut pas de messager
de Randle COTGRAVE dans
À toile ordie Dieu mande le fil
de ID. dans

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. mandar ; catal. manar ; espmandar ; ital. mandare ; du lat. mandare.

Synonymes de MANDER

Termes proches de MANDER

Phonétiquement proche de MANDER