Définition de TRBENTHNE
Prononciation : vol
DÉFINITIONS
1
Action de celui qui prend la chose d'autrui pour se l'approprier. Vol de grand chemin. Vol domestique.Le vol, l'assassinat, et tout ce qu'on déteste
de Pierre CORNEILLE dans Poly. v, 3
Je ne saurais douter que toute la théorie des lois romaines sur le vol ne fût tirée des institutions lacédémoniennes
À Rome, lorsqu'un impubère avait été surpris dans le vol, le préteur le faisait battre de verges à sa volonté, comme on faisait à Lacédémone
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans ib. XXIX, 13
La tyrannie de mon maître [en horlogerie] finit par me rendre insupportable le travail que j'aurais aimé, et par me donner des vices que j'aurais haïs, tels que le mensonge, la fainéantise, le vol
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Conf. I
Quiconque a soustrait frauduleusement une chose qui ne lui appartient pas est coupable de vol
dans Code pénal, art. 379
Vol simple, vol commis sans circonstances aggravantes, par opposition à vol qualifié.
Vol qualifié, le vol commis la nuit, avec effraction, escalade ou fausses clefs, à main armée, dans une maison habitée, avec violence.
Vol public, celui qui est fait sur les deniers publics.
Vol au poivrier, vol pratiqué à l'aide de substances narcotiques jetées dans le verre de la victime.
Vol au bonjour, vol pratiqué dans les chambres d'hôtel : le voleur fait semblant de s'être trompé, s'il trouve la chambre habitée.
Vol à l'américaine, escroquerie où l'un des complices se fait passer pour Américain ; le plus souvent il s'agit d'un prétendu change de billets ou d'or pour de la monnaie.
Vol à la tire, vol dans les poches.
Sémantique : Fig.
C'est trop peu de Jason.... tu veux encor ma robe.... Il en faut un hommage à tes divins attraits, Et des remercîments au vol que tu me fais
de Pierre CORNEILLE dans Médée, IV, 1
Ce qu'il [Alceste] me rend de soins, outrage ses attraits [d'Arsinoé] ; Elle veut que ce soit un vol que je lui fais
Je voudrais être avec vous ; je n'aime aucun lieu sans vous, et moins la Provence qu'un autre ; c'est un vol [un voyage à Marseille sans Mme de Grignan] que je regretterai
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 1673, t. III, p. 184, édit. RÉGNIER
Dieu.... Permit que, des bourreaux trompant l'oeil vigilant, Josabeth dans son sein l'emportât [Joas] tout sanglant, Et, n'ayant de son vol que moi seul pour complice, Dans le temple cachât l'enfant et la nourrice
de Jean RACINE dans Ath. IV, 3
Ils [les devanciers] ont dit, il est vrai, presque tout ce qu'on pense, Leurs écrits sont des vols qu'ils nous ont faits d'avance
de Alexis PIRON dans Métrom. III, 7
2
La chose volée. Recéleur d'un vol.Dix mille écus ; le vol est considérable !
Mais voyez quelle insolence de vouloir retenir le vol qu'il m'a fait !
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans ib. v, 3
Sémantique : Par extension.
J'ai une tragédie qui me presse ; Lefranc m'a volé mon sujet et toutes mes situations ; il s'est hâté de bâtir sur mon fonds, et est allé proposer son vol aux comédiens ; c'est voler sur l'autel
ÉTYMOLOGIE
1
Voy. VOLER 1 ; provenç. vol ; espag. vuelo ; portug. vôo ; ital. volo.