Définition de DMONSTRATIVEMENT

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : for-se-né, née

DÉFINITIONS

1
Qui est hors de sens.
....Le dépit dont l'âme est forcenée
La perte de toute espérance rend forcené
Tu as l'air d'une sibylle dans son antre, qui étouffe, qui écume, qui est forcenée
Les éléphants, percés de coups et ayant la plupart perdu leurs conducteurs, ne gardaient plus l'ordre accoutumé, et, comme forcenés de douleur, ne distinguaient plus amis et ennemis
[Caton] Ce héros forcené, la victime d'Utique
La nature, le vrai, de nos livres bannis, Un désir forcené d'inventer et d'instruire, D'ignorants écrivains, jamais las de produire
Passionné pour.
Me voilà forcené des échecs
Furieux.
Il prit une envie forcenée à Bessus de tuer le roi
de Claude Favre de VAUGELAS dans Q. C. V, 12, dans RICHELET
Une ombre de respect pour son saint ministère Peut-être adoucira ces vainqueurs forcenés
Lorsqu'elle [la tigresse] a perdu tout espoir de recouvrer sa perte, des cris forcenés et lugubres, des hurlements affreux expriment sa douleur cruelle et font encore frémir ceux qui les entendent de loin
Sémantique : Terme de blason. Se dit d'un cheval emporté et furieux.
2
Nature : Substantivement.
C'est ainsi que souvent par une forcenée Une triste famille à l'hôpital traînée Voit ses biens en décret
Contre ces forcenés les lois sont sans vigueur

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Dunc li unt respundu à voix li forssené : Se vus ne faites ce que li reis a mandé, Il en aura tut dreit
dans Th. le mart. 130
2
XIIIe s.
Fortune ainsinc le pueple vanche Des bobans que vous demenés Cum orguilleus et forsenés
dans la Rose, 6576
Ne li forsenés, ne li fols naturex ne poent fere testament
de Philippe de BEAUMANOIR dans XII, 45
3
XVe s.
Lors fut comme tout forcené et dict luy mesme que il vendroit cher sa mort
dans Boucicaut, I, 24
4
XVIe s.
Manda au comte de Dunoys par ung gentilhomme des siens, que si le temps n'estoit forcené, que de sa part il garderoit bien le passage contre tous les Espaignols
de JEAN D'AUTON dans Annales de Louis XII, ms. f° 43, dans LACURNE
La forcenée curiosité de nostre nature
de Michel de MONTAIGNE dans I, 43
Une forcenée convoitise de gloire
de Jacques AMYOT dans Sylla, 15
Un forcené de l'amour d'une vefve nommée....
de Vincent CARLOIX dans II, 2

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. forsenat ; ital. forsennato ; du latin foris, hors, et l'allemand Sinn, sens : hors de sens. L'orthographe forcené par un c est contraire à l'étymologie et fautive ; elle n'est pas même appuyée par l'antique usage, elle ne vient que d'une confusion malheureuse avec le mot force, et il serait mieux d'écrire forsené.

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