Définition de DAMNATION

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : dâ-na-sion ; en vers, de quatre syllabes

DÉFINITIONS

1
Condamnation.
En matière de crime, il n'y a nulle justice, nulle damnation parfaite, sans défense contradictoire
de Paul PELLISSON dans II, 187
2
Condamnation aux peines de l'enfer après la mort et dans une autre vie.
Il serait en état de damnation
de Blaise PASCAL dans Prov. 6
Que, bien loin de former en secret des désirs de leur salut [des jansénistes], vous avez fait en public des voeux pour leur damnation
de Blaise PASCAL dans ib. 11
Des gens qui sont en état de damnation
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Var. X
La certitude de votre damnation a pour fondement la plus commune de toutes les règles
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Car. Fausse confiance.
Que tout homme soit obligé de la suivre sous peine de damnation
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. IV
Aucun n'a vu de si funestes suites de ses péchés que celles qu'ils [Adam et ève] ont vues de leur désobéissance, puisque tous les maux qui sont arrivés à tous les hommes ensemble, tous les péchés qui se sont commis dans le monde, et la damnation de ce nombre innombrable de réprouvés sont des suites de leur crime
de NICOLE dans Ess. de mor. 2e traité, ch. 5
Sorte d'imprécation arrachée par la colère ou le désespoir que l'on prononce contre soi ou les autres. Mort et damnation ! Enfer et damnation !
Jurer sur sa damnation, jurer en disant qu'on veut être damné si....
Il promit plus que Léandre ne voulut, et jura sur sa damnation éternelle de tenir tout ce qu'il promettait
de Paul SCARRON dans Rom. com. 2e part. ch. 9

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Li multitudine de la mercit c'on lor a mostreit lor turne, à la parsomme, en accomblement de droituriere dampnasion
de ST BERNARD dans 559
Maintes fois est nostre oeuvre occaisons de dampnation, et si quidons [pensons] ke ele seit creissemens de vertu
dans Job, 469
2
XIIIe s.
Il [les Juifs] ne peurent droiture avoir, Ne droiture ne achoison, Par quoy [Jésus] fust en dampnation
dans St-Graal, V. 403
Tu tenis la moie main destre, ne me consentis mie du tout choir en dampnation
dans Psautier, f° 87
Diex i sofri pour nous mortel damnation, Quant Judas, ses disciples, i fist la traïson
dans Ch. d'Ant. I, 842
Et lor promet, en ses idées, Des euvres qu'il auront ovrées, Sauvement ou dampnacion
dans la Rose, 17685
3
XVe s.
Ne nulle part ne porcion N'y aura, et, pour mieulx valoir, Le jure en ma dampnacion
de Charles D'ORLÉANS dans Ball. 79
Ages de plour, d'envie et de tourment, Temps de langour et de dampnacion
de Eustache DESCHAMPS dans Du temps present.

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. dampnatio ; anc. espagn. dañacion, damnacion ; portug. damnação ; ital. dannazione ; du latin damnationem, de damnare (voy. DAMNER). Dans l'ancien français on disait beaucoup plus souvent dampnement ou damnement que damnation. On remarquera le p parasite qui s'était introduit dans ce mot, comme dans dompter, du latin domare.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Damnations, nom donné par les ouvriers aux amendes, défenses, interdictions, qu'ils prononcent soit les uns contre les autres, soit contre les chefs d'atelier et entrepreneurs, Code pénal, art. 416.

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