Définition de VOLUPT?

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DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : vo-lu-pté

DÉFINITIONS

1
Plaisir corporel, plaisir des sens. Il y a de la volupté à boire quand on a soif.
Ô douce volupté, sans qui dès notre enfance Le vivre et le mourir nous deviendraient égaux ; Aimant universel de tous les animaux, Que tu sais attirer avecque violence ! Par toi tout se meut ici-bas
de Jean de LA FONTAINE dans Psyché, II, p. 215
C'est un des malheurs de ces pays [la Turquie] que la plus grande partie de la nation n'y soit faite que pour servir à la volupté de l'autre
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Espr. XV, 12
Sémantique : Par antiphrase, la volupté de souffrir, le plaisir que l'on goûte à de vertueuses souffrances.
Afin, dit Tertullien, qu'il [Jésus] mourût rassasié pleinement de la volupté de souffrir
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans 2e sermon, Nécessité des souffr. 1
L'affliction devient la volupté lugubre d'une âme infortunée
de Denis DIDEROT dans Cl. et Nér. II, 44
Nature : Absolument, au sing. ou au plur.
Source délicieuse, en misères féconde, Que voulez-vous de moi, flatteuses voluptés ?
de Pierre CORNEILLE dans Poly. IV, 2
Volupté, volupté qui fut jadis maîtresse Du plus bel esprit de la Grèce [Épicure]
de Jean de LA FONTAINE dans Psyché, II, p. 216
Si Bourdaloue, un peu sévère, Nous dit : craignez la volupté ; Escobar, lui dit-on, mon père, Nous la permet pour la santé
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Poésies div. IV
La volupté lâche et infâme, qui est le plus horrible des maux sortis de la boîte de Pandore, amollit les coeurs, et ne souffre ici aucune vertu
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. IV
D'autres vinrent annoncer aux hommes que la volupté était le souverain bien
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Vérité de la religion
Il paraît que le mot volupté mal entendu rendit Epicure odieux
de Denis DIDEROT dans Cl. et Nér II, 69
Sémantique : Particulièrement. Les plaisirs de l'amour.
La vertu de ce prince [Philippe le Bon, duc de Bourgogne] n'excluait pas en lui la volupté et l'amour des femmes, qui ne peut jamais être un vice que quand il conduit aux méchantes actions
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, 80
Les premières voluptés sont toujours mystérieuses ; la pudeur les assaisonne et les cache
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. IV
2
Il se dit aussi des jouissances de l'âme.
Quelle pure volupté on trouve dans la vertu ! Toute volupté naît, ou de la sensation d'un objet présent, et elle est sensuelle ; ou de l'attente d'une chose, de la prévoyance des fins, de l'importance des suites, et elle est intellectuelle
de Denis DIDEROT dans Opin. des anc. phil. (hobbisme).

HISTORIQUE

1
XVe s.
Les superflues voluptés qui empeschent la liberté des sens
de Christine de PISAN dans I, 13
2
XVIe s.
Passion violente et volupté, qui attire à soy l'entendement mesme
de Pierre CHARRON dans Sagesse, I, 15
Pour ne souiller le mariage qui estoit nom de dignité, et non pas de volupté
de Étienne PASQUIER dans Ménophile, p. 71, dans LACURNE
Il n'est en somme aulcune si juste volupté en laquelle l'excez et l'intemperance ne nous soit reprochable
de Michel de MONTAIGNE dans I, 227

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. voluptat ; ital. voluttà ; du lat. voluptatem, de volop, volup, agréable, rattaché au grec espérer. La commune racine est le sanscrit var, choisir, désirer, qui a fait velle.

Synonymes de VOLUPTÉ

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