Définition de RUDEMENT

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ru-de-man

DÉFINITIONS

1
D'une manière rude, violente.
Certainement, rien ne nous heurte plus rudement que cette doctrine [le péché originel], et cependant, sans ce mystère, le plus incompréhensible de tous, nous sommes incompréhensibles à nous-mêmes
de Blaise PASCAL dans Pens. VIII, éd. HAVET.
Elle [la cavalerie des Thébains] chargea rudement les Athéniens
de Charles ROLLIN dans Hist. anc. Oeuv. t. V, p. 442, dans POUGENS
Hier matin, comme j'étais au lit, j'entendis frapper rudement à ma porte
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Lett. pers. 45
Sémantique : Fig. Aller rudement en besogne, travailler vigoureusement.
Sémantique : Familièrement. Il y va rudement, se dit d'un homme qui fait quelque chose avec un excès d'ardeur, avec violence.
2
Avec dureté, sans ménagement.
Je lui demandai s'ils ne décideraient pas formellement que la grâce est donnée à tous ; mais il me rebuta rudement, et me dit que ce n'était pas là le point
de Blaise PASCAL dans Prov. I
Je parlai bien rudement à Mme d'Aubigné sur ses mauvaises habitudes
de Françoise d'Aubigné, marquise de MAINTENON dans Lett. à M. d'Aubigné, t. I, p. 163, dans POUGENS
Leclerc ayant soutenu l'opinion de Huet et n'étant point évêque, [l'abbé] Boileau tomba plus rudement encore sur Leclerc, qui lui répondit de même
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Pol. et lég. Fragm. hist. sur l'Inde, 23
Je m'exposais à me faire demander rudement, mais sans injustice, de quoi je me mêlais
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Confess. IX
3
Sans ménagement.
Il [le chevalier de Grignan] a été rudement saigné ; il résista à la dernière fois, qui fut la onzième, mais les médecins l'emportèrent
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 10 févr. 1672
4
Sémantique : Populairement. Il mange, il boit rudement, beaucoup.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Se Rustebues rudement rime Et se rudece en sa rime a, Prenez garde qui la rima
de RUTEBEUF dans II, 225
2
XIVe s.
Et ne scet l'en ceste chose geter si rudement ne si souef, qu'elle ne chiece [tombe] tousjours en une meisme maniere
de Nicolas ORESME dans Eth. 24
3
XVe s.
Les Allemands.... sont rudes et vivent rudement
de Philippe de COMMINES dans VI, 3
4
XVIe s.
Ilz le chargerent si rudement, qu'ilz le tournerent en fuitte
de Jacques AMYOT dans Philop. 31
Moyse donc parlant rudement comme le simple populaire
de Jean CALVIN dans Instit. 103
Ainsi comme un vieux chesne agité rudement Par deux vents ennemis
de Philippe DESPORTES dans Angélique, I

ÉTYMOLOGIE

1
Rude, et le suffixe ment ; prov. rudament.

Synonymes de RUDEMENT

Termes proches de RUDEMENT