Définition de EMPT, E

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DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : è-gzan-gzan-t'

DÉFINITIONS

1
Qui n'est point assujetti à. Être exempt du service militaire. Être exempt de la taxe.
Tous le disent exempt de la rigueur des lois
de Jean de ROTROU dans Vencesl. v, 8
Il est exempt de bien faire, se dit par raillerie d'un homme qui se tient oisif pendant que ses compagnons travaillent.
Sémantique : Fig.
Par les muses seulement L'homme est exempt de la parque
de François de MALHERBE dans II, 2
Le dieu qu'on nomme Amour n'est pas exempt d'aimer ; à son flambeau quelquefois il se brûle
de Jean de LA FONTAINE dans Psyché, I, p. 22
Ô vous dont les grands noms sont exempts de la mort
de Louis RACINE dans Relig. II
On ne plaint jamais dans autrui que les maux dont on ne se croit pas exempt soi-même
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. IV
Dispensé de.
L'on s'est trouvé exempt de charger l'ouvrage de longues observations
de Jean de LA BRUYÈRE dans Disc. sur Théophr.
2
Qui n'a pas souffert de, qui n'éprouve pas. Exempt d'ambition, de faste, d'avarice.
Crois-tu les gens du monde exempts d'inquiétude ? Ne vois-tu rien pour eux ni d'amer ni de rude ?
de Pierre CORNEILLE dans Imit. III, 12
Le sage vit exempt d'un tribut si funeste [l'ambition]
de Jean de LA FONTAINE dans Philém. et Baucis.
À mesure qu'ils se justifiaient de l'une [imputation], vos pères en substituaient une autre, afin qu'ils n'en fussent jamais exempts
de Blaise PASCAL dans Prov. 17
Exempte des soupçons dont je suis tourmentée
de Jean RACINE dans Bajaz. IV, 4
L'imbécile Ibrahim, sans craindre sa naissance, Traîne, exempt de péril, une éternelle enfance
de Jean RACINE dans Bajaz. I, 1
Elle avoua qu'il avait de défauts dont Cador était exempt
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Zadig, II
Il se dit de même des choses. Un ouvrage exempt de défauts. Sa conduite n'a pas été exempte de blâme.
Je lui garde une flamme exempte d'infamie
de Pierre CORNEILLE dans Pomp. II, 1
Vous avez perdu ces consolations qui par un charme secret faisaient oublier les maux dont la vie humaine n'est jamais exempte
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Anne de Gonz.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Et Johan de Beaumont dit que chascun doit motrer [montrer] qu'il soit exans, c'est à dire qu'il n'est pas du poer [pouvoir] à celui juge
dans Liv. de just. 86
2
XVe s.
De l'escot s'en yra exent, Moyennant qu'il montre ce livre
de François de Montcorbier, dit VILLON dans Repues franches.
3
XVIe s.
Voyez-le bien [mon coeur], il est, certes, exempt De faux penser, feintise ou trahison
de Clément MAROT dans I, 352
Vie exempte d'affliction
de Michel de MONTAIGNE dans I, 219
Aulcune partie n'est exempte de corruption
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 199

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç, exempt, exem ; espagn. exento ; portug. isento ; du latin exemptus, exempté, retiré, de eximere, retirer, de ex, et emere, prendre, recevoir.