Définition de DSHARMONIQUE
Prononciation : è-gzil
DÉFINITIONS
1
Expulsion hors de la patrie. Le bannissement est infamant et l'exil ne l'est pas.Suivre en tous lieux, seigneur, l'exil de votre femme
de Pierre CORNEILLE dans Sertor. III, 4
L'exil des Tarquins même ensanglanta nos terres ; Et nos premiers consuls nous ont coûté des guerres
de Pierre CORNEILLE dans Cinna, II, 1
Qui tous deux de l'exil rappelés par moi-même
de Jean RACINE dans Brit. III, 3
L'exil me délivra des plus séditieux
de Jean RACINE dans ib. IV, 2
Quel temps à mon exil, quel lieu prescrivez-vous ?
de Jean RACINE dans Phèd. IV, 2
La cour fut inexorable sous Tibère comme auparavant ; il [Ovide] mourut dans son exil la quatrième année du règne de cet empereur, âgé d'environ soixante ans
L'exil est un supplice d'autant plus rigoureux pour un Athénien, qu'il ne retrouve nulle part les agréments de sa patrie
L'exil est quelquefois, pour les caractères vifs et sensibles, un supplice beaucoup plus cruel que la mort
Exil volontaire, action de quitter volontairement le pays où l'on est accoutumé de vivre.
Je m'impose à moi-même un exil volontaire
de Jean de ROTROU dans Vencesl. II, 2
2
Sémantique : Par extension, tout séjour hors du lieu où l'on voudrait être. La ville où nous sommes est pour nous un lieu d'exil. Vivre loin de vous est un exil pour moi.Salut, champs que j'aimais et vous douce verdure, Et vous, riant exil des bois
de Nicolas GILBERT dans Adieux à la vie.
Dans le langage mystique. La terre est un lieu d'exil.
Qu'il est difficile de regarder comme un exil une terre de délices !
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Car. Dang. des prosp.
Et n'accuse point l'heure Qui te ramène à Dieu ! Soit qu'il naisse ou qu'il meure, Il faut que l'homme pleure Ou l'exil ou l'adieu
de Alphonse de LAMARTINE dans Harm. IV, 5
HISTORIQUE
1
XIe s.Qui tei a mort, France a mis en exill
dans Ch. de Rol. CCVII
2
XIIe s.C'est la chose pur quei m'estuet [il me faut] essil suffrir
dans Th. le mart. 57
.... Si erent mis En eixil fors [hors] de lur païs
de Benoît de Sainte-Maure dans I, 557
....E l'eissil [ravage] et la rapine Que fait la gent ultremarine
de Benoît de Sainte-Maure dans dans RAYNOUARD, Lexiq.
3
XIIIe s.Que, quant plus tost definera, Plus tost en paradis ira, Quant il lerra [laissera] l'essil present
dans la Rose, 5040
Tex maniere d'usages c'est essil [dégât], et nus essius [dégât] ne doit estre soufers
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXIV, 7
4
XIVe s.Il s'enfuirent en une ville, pour illecques demourer en exil
de Pierre BERCHEURE dans f° 21, verso.
ÉTYMOLOGIE
1
Provenç. essil, ravage, destruction ; du latin exilium, dont l'étymologie est douteuse, à cause de la forme parallèle exsul, exsulare ; on a indiqué exsilire, qui n'explique point exsulare ; quant à exsulare, on a proposé ex solo, hors du sol, ou, en prenant en considération con-sul, in-sula, un thème sul qui serait voisin de solium, siége. Dans l'ancienne langue, exil avait le sens de ravage, destruction plus souvent que celui de bannissement. Palsgrave, p. 60, dit (au XVIe siècle) qu'on prononçait euzil.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
1
EXIL. Ajoutez :2
XVe s.Rigueur le transmit en exil Et luy frappa au cul la pelle, Nonobstant qu'il dist : j'en appelle
de François de Montcorbier, dit VILLON dans dans Romania, avril 1873, p. 216