Définition de CADET, CADETTE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : ka-dè, ka-dè-t' ; le t se lie : le ka-dè-t et l'aîné ; l's se lie : les ka-dè-z et les aînés

DÉFINITIONS

1
Qui est né ou née après un autre frère ou une autre soeur, et aussi, absolument, le second des frères, la seconde des soeurs : fils cadet, fille cadette ; de sorte que cadet se dit, d'une part, de tous les enfants qui viennent après l'aîné ou après le second enfant ou après le troisième, etc. et d'autre part quelquefois, spécialement, de l'enfant qui vient immédiatement après l'aîné : frère cadet, soeur cadette. Branche cadette d'une maison, c'est-à-dire branche issue d'un cadet.
2
Nature : Substantivement.
Un second lui succède [à l'aîné] et se met en posture, Mais en vain ; un cadet tente aussi l'aventure ; Tous perdirent leur temps
Un homme joue et se ruine ; il marie néanmoins l'aînée de ses deux filles.... La cadette est sur le point de faire des voeux, qui n'a point d'autre vocation que le jeu de son père
de Jean de LA BRUYÈRE dans 14
On honore en celui-ci les aînés, en cet autre les cadets
de Blaise PASCAL dans Conv. 2
Son neveu n'était alors que cadet de famille
Il n'était que cadet d'une maison fort ancienne
de Antoine HAMILTON dans ib. 9
Je ne sais quel gentilhomme qui ne vaut pas mieux que lui, et qui n'est pas maître en sa maison, étant cadet des cadets
Il était cadet, il fut destiné à l'Église, et on lui donna l'habit, qui assez souvent accoutume les enfants à croire qu'ils y sont appelés
Je ne sais si les égards des cadets pour les aînés étaient l'usage dans toutes les familles
Quelle fatalité secrète, Ma soeur, soumet tout l'univers Aux attraits de notre cadette ?
Souvent aussi cadet se dit pour le dernier fils.
Il suffit que ce jeune homme soit le cadet de sa maison, pour ne pas douter qu'il ne soit dès là appelé aux fonctions redoutables de pasteur des âmes
de Louis BOURDALOUE dans Carême, t. I, 519
Sémantique : Fig.
Othon et Suréna Ne sont point des cadets indignes de Cinna
de Pierre CORNEILLE dans Au roi, 1676
Sémantique : Populairement. C'est le cadet de mes soucis, c'est la moindre de mes inquiétudes.
3
Sémantique : Par extension, en parlant de personnes qui ne sont pas parentes, moins âgé ou moins ancien. Je suis son cadet [je suis moins âgé que lui], mais dans la compagnie il est mon cadet [il est moins ancien que moi].
Familièrement et avec une expression soit de supériorité soit d'ironie. Mon cadet. N'y allez pas si vite, mon cadet.
Pardonnez-moi, mon jeune cadet
Sémantique : Ironiquement. Voilà un beau cadet !
4
Gentilhomme qui servait comme soldat et bientôt après comme bas-officier, pour apprendre le métier. Il entra dans les cadets, ou dans une compagnie de cadets, c'est-à-dire entièrement composée de cadets.
Éprise d'un cadet, ivre d'un mousquetaire
Il y avait [dans l'armée de Luxembourg] beaucoup de jeunes cadets sans paye
J'allais devenir militaire, car on avait arrangé que je commencerais par être cadet
Et votre tresse non confuse Semble à ces mèches d'arquebuse Qu'un cadet porte à son côté
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Louanges de Macette.
C'est un cadet de haut appétit, se dit d'un dépensier.

HISTORIQUE

1
XVe s.
Après la dite desconfiture, ils se ralierent et vinrent devant une place nommée Malaunoy, dedans laquelle estoit un capitaine gascon nommé le capdet Remounent
dans Chr. de L. XI, p. 308, éd, in-4°
2
XVIe s.
Sainte Colombe, allant au dernier assaut de Rouen avec cinquante des meilleurs soldats, y mesle une vingtaine de goujats et cadets, que ce n'estoit que feu et bons harquebusiers

ÉTYMOLOGIE

1
Capdet donne l'étymologie : capitettus, diminutif roman de caput, chef (voy. CHEF) ; le capdet ou cadet est le petit chef, à la différence de l'aîné qui est le premier chef de la famille.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Fusil cadet, fusil ainsi nommé à cause de sa valeur médiocre.
Fusils simples dits cadets, pour exportation, ordinaires pour hommes
dans Enquête, Traité de comm. avec l'Anglet. t. II, p. 42