Définition de FOUETTER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : fouè-té ; quelques-uns disent foi-té ; mais cette prononciation n'est pas bonne

DÉFINITIONS

1
Frapper du fouet. Fouetter les chevaux, les chiens. Fouetter un sabot.
Et puis fouette cocher ! se dit, en plaisantant, pour exprimer le départ rapide d'une voiture. Nous montâmes en voiture, et puis fouette cocher !
Sémantique : Fig. Il se dit pour signifier qu'on se lance dans quelque entreprise.
Fouette, cocher ! dit la sagesse, Et me voilà sur le chemin
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Adieux à des amis.
2
Donner le fouet soit avec un fouet, soit avec des verges. On fouettait autrefois certains condamnés.
Tu n'étais pas plus emporté quand tu faisais fouetter la mer ; en vérité, tu méritais bien d'être fouetté toi-même pour cette extravagance
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Dial. des morts anc. Xercès, Léonidas.
La patience et la fermeté des jeunes Lacédémoniens éclataient surtout dans une fête qu'on célébrait en l'honneur de Diane surnommée Orthia, où les enfants, sous les yeux de leurs parents, et en présence de toute la ville, se laissaient fouetter jusqu'au sang sur l'autel de cette inhumaine déesse
de Charles ROLLIN dans Hist. anc. Oeuv. t. II, p. 526, dans POUGENS
Vous seriez cause qu'on me fouetterait jusqu'au sang
de Philippe Néricault DESTOUCHES dans Fausse Agn. III, 4
Je regarde le désaveu fait par cette malheureuse, avant d'être fouettée et marquée, comme une espèce de testament de mort
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. Marin, 27 mars 1773
Sémantique : Familièrement. Il n'y a pas là de quoi fouetter un chat, un page, c'est une bagatelle, une faute légère.
Il n'y avait pas certainement de quoi fouetter un page
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. à la duch. d'Enville, 26 nov. 1774
Raton n'a rien à craindre pour ses pattes, et il n'y a pas de quoi fouetter un chat dans la petite espièglerie qu'il vient de faire
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Lett. à Voltaire, 4 fév. 1773
Sémantique : Fig. Avoir bien d'autres chiens à fouetter, avoir bien d'autres affaires en tête.
Sémantique : Fig. Donner des verges pour se faire fouetter, pour se fouetter, fournir des armes contre soi-même.
3
Sémantique : Fig. Frapper par la satire.
Je veux, de vos pareils ennemi sans retour, Fouetter d'un vers sanglant ces grands hommes d'un jour
de Nicolas GILBERT dans Apolog.
4
Fouetter des oeufs, de la crème, les battre avec des verges pour les faire mousser.
Sémantique : Fig. Fouetter le sang, exciter l'impatience, l'irritation.
Pour tirer parti des gens de ce caractère, il ne faut qu'un peu leur fouetter le sang ; c'est ce que les femmes entendent si bien
de Pierre Augustin Caron de BEAUMARCHAIS dans Mar. de Fig. II, 2
Fouetter le sang, se dit aussi pour faire circuler le sang. Faites une bonne promenade, cela fouette le sang.
5
Frapper, cingler à la manière d'un fouet. Les hirondelles, rasant l'eau, la fouettaient de leurs ailes. La pluie me fouette le visage.
Quand mes cheveux fouettaient mon front, que les torrents....
de Alphonse de LAMARTINE dans Joc. II, 57
6
Lancer comme avec un fouet.
La tourmente leur fouette au visage la neige du ciel et celle qu'elle enlève à la terre ; elle semble vouloir avec acharnement s'opposer à leur marche
de Philippe de SÉGUR dans Hist. de Nap. IX, 11
Sémantique : Terme de marine. Les voiles fouettent les mâts, lorsque, le vent ne les tenant pas assez tendues, elles frappent avec violence contre les mâts par l'effet du roulis et du tangage.
Sémantique : Terme de guerre. Se dit du canon qui bat sans obstacle un endroit.
La hauteur des bords du Rhin, très supérieure à l'autre côté, aurait donné aux batteries des ennemis la facilité de rompre le pont, sous l'armée à demi passée, de fouetter l'autre rivage, et d'y démonter les batteries que nous y aurions faites
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 29, 86
Il s'emploie neutralement. La pluie fouettait contre la fenêtre.
Il acheva de se désespérer, Lorsque la neige, en lui donnant aux joues, Vint à flocons, et le vent qui fouettait
de Jean de LA FONTAINE dans Orais.
Se dit du canon. Le canon fouettait sur tout le penchant du coteau.
7
Fouetter les cocons, l'une des opérations de l'art de tirer la soie.
8
Sémantique : Terme de relieur. Serrer le volume, couvert avec des ficelles appelées fouet, entre deux ais, afin de bien marquer les nerfs.
9
Sémantique : Terme de vétérinaire. Lier fortement le scrotum au-dessus des testicules pour rendre l'animal incapable de reproduction.
10
Sémantique : Terme de marine. Tourner un fouet sur un cordage tendu de manière à l'empêcher de mollir.
11
Sémantique : Fig. et familièrement. Fouetter un verre de vin, l'avaler d'un trait.
12
Se fouetter, Nature : v. réfl. Se donner à soi-même des coups de fouet.
Le premier fou qui se fouetta publiquement pour apaiser les dieux, ne fut-il pas l'origine des prêtres de la déesse de Syrie, qui se fouettaient en son honneur ?
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Dict. phil. Austérités.
Se donner réciproquement des coups de fouet.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Sage et divin refrain qui fouette la plus commune erreur des hommes
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 45
Il n'est pas fouetté qui veut : car qui peut payer en argent, ne paie en son corps
de Antoine LOYSEL dans 836
Fouetter en chien enfermé [fouetter cruellement]
de DES ACCORDS dans Escr. dijonn. p. 36, dans LACURNE
Ainsi, mon ami, fouette moi ce voirre [avale ce verre de vin]
de François RABELAIS dans Garg. I, 5

ÉTYMOLOGIE

1
Fouet 1.

Synonymes de FOUETTER

Termes proches de FOUETTER