Définition de CIMETIRE

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DÉFINITIONS - PROVERBES - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : si-me-tiê-r'

DÉFINITIONS

1
Le lieu où l'on enterre les morts. Les cimetières ne sont plus permis dans le sein des villes.
Il approuve avec douleur l'enseigne d'un marchand hollandais qui, ayant mis pour titre à la paix perpétuelle, avait fait peindre dans le tableau un cimetière
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Leibnitz.
Les tombeaux d'Ossian contrastent avec nos cimetières de campagne
de François René CHATEAUBRIAND dans Génie, I, 1
Nous admettons les comédiens à nos tables, et nous leur fermons nos cimetières
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. Damilaville, 18 juillet 1762
Sémantique : Fig.
Du corps de ce mutin gisant sur la poussière Le ventre des corbeaux sera le cimetière
de Jean de ROTROU dans Antig. IV, 1
2
Le lieu où la mort frappe et sévit. La ville était devenue un vaste cimetière. L'Italie a passé longtemps pour le cimetière des Français.
Toute la question n'est que d'un cimetière [Ostende assiégée] ; Prononcez librement qui le doit posséder
de François de MALHERBE dans IV, 7
3
Cimetière de Blangy, nom d'une variété de pommes du pays d'Auge.

PROVERBES

1
Exemple : Les jeunes médecins font les cimetières bossus, se dit pour signifier que les jeunes médecins, avant d'avoir acquis de l'expérience, sont la cause de la mort de beaucoup de personnes.
2
Exemple : Il a de l'esprit, il a couché au cimetière, se dit par ironie de quelqu'un qui manque d'esprit, et par un jeu de mots sur les esprits ou revenants qu'une croyance superstitieuse place dans les cimetières.

REMARQUE

1
En 1668, Marg. Buffet, Observ. p. 49, recommande de ne dire ni ceumetiere ni cemetiere.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Li dux Miles se tint devers un cismetire
dans Sax. X
Se nuls fust el forfait le rei Henri chaüz, Ne fust en cimetere sis aveirs retenuz, N'en mustier
dans Th. le mart. 62
2
XIIIe s.
Et fu li cors embausemés de bausme et aportés à Saint Denis, où il fu enfouis en cimetiere comune
dans Chr. de Rains, 178
Ou se il font aucun pecié en liu saint, si comme en cimentiere ou en moustier
de Philippe de BEAUMANOIR dans 41
Chimentiere
de Philippe de BEAUMANOIR dans XLIII, 42
Or facent large cimetiere Cil d'Acre, qu'il lor est mestiers
de RUTEBEUF dans 103
L'en doit amer les liex de sa nativité, Et les sainz cimetieres de grant antiquité, Où la char et les os de ceuls furent gité, Dont li vif sunt ou monde richemen herité
de Jean Chopinel, dit Jean DE MEUNG dans Test. 922
3
XVe s.
Quand toutes gens issent du moustier, il [Jean Balle] s'en venoit au cloistre ou cimetiere et là preschoit
de Jean FROISSART dans II, II, 106
Messire Pierre de Craon avoit en la ville de Paris, en la cimetiere que on dit Sainct Jean, un très bel hostel
de Jean FROISSART dans III, IV, 28
4
XVIe s.
Ores tu marches solitere, Parmy l'horreur d'un cimetere
de Joachim DU BELLAY dans VII, 49, verso.
Le mot de dormir ne se peut approprier qu'aux corps, dont est venu le mot de cimetiere, qui vaut autant comme dormitoire
de Jean CALVIN dans Instit. 803
Es escorcheries, cemetieres, hospitaux
de Ambroise PARÉ dans XXIV, 3
Hostesse des lieux solitaires Et par l'horreur des cimetaires
de Pierre de RONSARD dans 413
Il falloit laisser cela pour ceux qui avoient couché aux cimetieres
de DES ACCORDS dans Escraignes dijonn. p. 4, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, cemetière, cemintire, cimentire, semetière, cimentière ; bourguig. cemeteyre ; wallon, simitiér ; provenç. cementeri ; espagn. et portug. cimenterio ; ital. cimeterio ; de coemeterium, en grec, cimetière, lieu de repos, lieu où l'on dort, du verbe grec, dormir.

Synonymes de CIMETIÈRE

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