Définition de SUBALTERNE

Prononciation : sub-al-tèr-n'

DÉFINITIONS

Qui est dans un rang inférieur, dans une position subordonnée.

Un autre moyen de conserver la discipline et le bon ordre dans un collége, c'est de soutenir avec fermeté et sagesse les maîtres subalternes

de Charles ROLLIN dans Traité des Ét. liv. VI, 2e part. I, 3

Je suis un peu subalterne, à la vérité [c'est un domestique qui parle] ; nous demeurons ensemble ; il me loge fort haut

de Jean-François REGNARD dans Sérénade, 43

Quelque détestable qu'ait toujours paru à toutes les communions chrétiennes le dogme des deux principes, on n'a pas laissé de reconnaître dans le christianisme un principe subalterne du mal moral

dans Anal. de Bayle, t. III, p. 275

Dans son Timée, Platon, développant avec ordre ses idées, dit que Dieu forma l'univers, et que, pour le régir, il établit des dieux subalternes, ou des génies, ouvrages de ses mains, dépositaires de sa puissance, et soumis à ses ordres

de Auguste Marseille BARTHÉLEMY, dit L'ABBÉ BARTHÉLEMY dans Anach. ch. 79, note 1

Sémantique : Fig. Un esprit, un homme subalterne, un homme d'une capacité médiocre.

Il y a des esprits, si j'ose le dire, inférieurs et subalternes, qui ne semblent faits que pour être le recueil, le registre ou le magasin de toutes les productions des autres génies

de Jean de LA BRUYÈRE dans I

Les esprits subalternes n'ont point d'erreur en leur privé nom, parce qu'ils sont incapables d'inventer

de VAUVENARGUES. dans Max. CCLXIX.

Le premier mouvement du public, semblable en cela aux critiques subalternes, est de juger par imitation

de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Oeuv. t. VI, p. 13

Qui appartient à celui qui est dans un rang subordonné.

Une femme de quarante-cinq à cinquante ans qui me parut être de la maison, et qui en m'abordant d'un air de politesse subalterne et domestique me dit : ne vous impatientez pas

de Pierre de MARIVAUX dans Marianne, 6e part.

Jamais ceux qui ont vieilli dans les emplois laborieux et subalternes ne parviennent aux dignités

de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Babouc.

Sémantique : Fig.

Une fois en notre vie servons-nous de la liberté de notre jugement, qui ne doit pas toujours être subalterne de celui des Grecs et des Romains

de Jean-Louis GUEZ de BALZAC dans De la cour, 6e disc.

On dit aussi subalterne à.

Ce qui est subalterne à l'une

de G. NAUDÉ dans Apologie, p. 43

Nature : Substantivement. Personne placée en un rang subordonné.

L'inquiétude des subalternes est la chose la plus incommode en ces rencontres ; ils croient que, dès qu'on n'agit pas, on est perdu

de Jean-François Paul de Gondi, cardinal de RETZ dans Mém. t. II, liv. III, p. 87, dans POUGENS

Il y en a de tels que, s'ils pouvaient connaître leurs subalternes et se connaître eux-mêmes, ils auraient honte de primer

de Jean de LA BRUYÈRE dans IX.

Les subalternes, témoins de tout l'intérieur d'une cour, savent des choses que les parlements et les chefs de parti même ignorent ou ne font que soupçonner

de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Louis XIV, 4

Nature : S. m. État de subalternité.