Définition de RABROUER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ra-brou-é

DÉFINITIONS

1
Repousser avec rudesse quelqu'un qui nous parle, qui nous fait des propositions, etc.
Une manière de présomptueux, qui, avec un langage superbe et une mine pesante, rabrouent si dédaigneusement les personnes, qu'ils ne semblent faire montre de leur fortune que pour acquérir des ennemis
de François de MALHERBE dans Traité des bienf. de Sénèque, I, 9
Louis XIV, qui connaissait les défauts de M. de Barbezieux, s'en plaignait dans son intérieur, le rabrouait même quelquefois en particulier
de VOYER MARQUIS D'ARGENSON dans Mém. p. 147, dans POUGENS
Il ne cesse de la rabrouer, et de lui dire des mots piquants
de CH. DE BERNARD dans la Peau du lion, § 19

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Le jeu aus rabrouées [ainsi dit parce que le perdant, au lieu de donner de l'argent, était rabroué]
2
XVe s.
[Vous] Qui ainsy m'alez rabrouant
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. f° 378
3
XVIe s.
Le senat mesme s'en courroucea à eulx, et le peuple les rabroua bien rudement
de Jacques AMYOT dans Alc. 23
Ne le tancer ny le rabrouer [un chien de chasse], de sorte qu'il ait crainte de ce qu'on lui dict
de CHARLES IX dans Chasse roy. 28

ÉTYMOLOGIE

1
Picard, rebrouer ; de re, et brave. Diez a établi cette étymologie sur de bonnes raisons : le sens le plus ancien de brave est violent, rétif ; quant à la forme, brave, venant des langues germaniques, devait être, à l'origine, brau ou brou, comme dans le provençal ; cette forme primitive est restée dans rabrouer et ébrouer. De la sorte, rabrouer serait, proprement, violenter, malmener.

Synonymes de RABROUER

Termes proches de RABROUER