Définition de PÉDANT

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : pé-dan

DÉFINITIONS

1
Sémantique : Terme de mépris. Celui qui enseigne les enfants.
Et ne sais bête au monde pire Que l'écolier, si ce n'est le pédant
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. IX, 5
Tout ce que je fais a l'air cavalier ; cela ne sent point le pédant
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Préc. 10
On ne s'imagine Platon et Aristote qu'avec de grandes robes de pédants ; c'étaient des gens honnêtes et, comme les autres, riant avec leurs amis
de Blaise PASCAL dans Pens. VI, 52, éd. HAVET.
Denys, chassé de Syracuse, à Corinthe se fait pédant
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Denys.
2
Pédant, pédante, celui, celle qui, avec de médiocres lumières et peu de savoir-vivre, prend un air de suffisance, et fait un usage mal entendu de sa doctrine.
On peut aisément remarquer en ceux qu'on appelle pédants, qu'elle [la philosophie commune] les rend moins capables de raison qu'ils ne seraient s'ils ne l'avaient jamais apprise
de René DESCARTES dans Principes, préface, 15
Si vous le voulez prendre aux usages du mot, L'alliance est plus forte entre pédant et sot
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Fem. sav. IV, 3
Ce terme pédant est fort équivoque ; mais l'usage, ce me semble, et même la raison veulent qu'on appelle pédants ceux qui, pour faire parade de leur fausse science, citent à tort et à travers toutes sortes d'auteurs, qui parlent simplement pour parler et pour se faire admirer des sots
de Nicolas MALEBRANCHE dans Rech. vér. II, III, 3
La pédante au ton fier, la bourgeoise ennuyeuse
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. X
Penser peu naturellement et s'exprimer de même, s'appelait autrefois être pédant
de VAUVENARGUES. dans Nouv. max. 61
Les gens de lettres ne sont plus pédants, mais il y a beaucoup de pédants chez les gens du monde
de ST-LAMB. dans Sais. IV, note 4
3
Pédant, pédante, celui, celle qui est compassée, réservée, minutieuse dans des bagatelles. Faire le pédant.
Quelle pédante insupportable ! Charles Ier, moins pédant, mais aussi avide d'autorité que son père
de Guillaume Thomas, abbé RAYNAL dans Hist. phil. XIV, 2
4
Nature : Adj. Pédant, pédante. Ton pédant. Manières pédantes.
Je vis dans le fatras des écrits qu'il nous donne Ce qu'étale en tous lieux sa pédante personne
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Femm. sav. I, 3
Un jeune homme pédant est, à mes yeux, l'objet le plus complétement ridicule qu'on puisse rencontrer
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Théât. d'éduc. le Voyageur, I, 3

REMARQUE

1
On disait anciennement pédante, depuis on a dit pédant ; puis enfin on a dit pedan, et c'est comme on parle présentement, MÉNAGE. Pédant a repris le dessus.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
....Ceux qui ont Leur sçavoir renfermé dans leur pedante estude
de Philippe DESPORTES dans Tombeau de Desportes.
Tantost des tyrans de Sicile il s'en faict des pedantes à Corinthe
de Michel de MONTAIGNE dans I, 65
Quand on dit c'est un Johannes, cela vaut autant que ce que maintenant on appelle un pedant
de Henri ESTIENNE dans Apol. d'Hérod. p. 19, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Ce mot, qui ne se trouve pas avant le XVIe siècle, vient de l'italien pedante, que Diez tire du grec, instruire, italianisé sous la forme pedare, d'où pedante.

Synonymes de PÉDANT

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