Définition de INTGREMENT
Prononciation : é-pèr-du, due
DÉFINITIONS
1
Qui est profondément troublé par la crainte, ou par une passion quelconque.Et mon âme d'ennuis est si fort éperdue Que....
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Plainte.
Il les étonna tellement par la fermeté de son courage qu'ils prirent la fuite tout éperdus
de Claude Favre de VAUGELAS dans Q. C. liv. x, dans RICHELET
Et quelle âme, dis-moi, ne serait éperdue Du coup dont ma raison vient d'être confondue ?
de Jean RACINE dans Andr. III, 1
Peins-toi dans ces horreurs Andromaque éperdue
de Jean RACINE dans ib. III, 8
Mes filles, soutenez votre reine éperdue, Je me meurs
de Jean RACINE dans Esth. II, 7
Pompée éperdu ne vit dans les premiers mouvements de la guerre, de parti à prendre que celui qui reste dans les affaires désespérées
Je marche en frissonnant, mon coeur est éperdu....
2
Vif, violent, en parlant de l'amour.Comme un honteux effet d'un amour éperdu
de Pierre CORNEILLE dans Tite et Bérén. I, 1
Transporté d'amour.
Madame Paul qui est devenue éperdue
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 143
La sultane éperdue N'eut plus d'autres désirs que celui de sa vue
de Jean RACINE dans Bajaz. I, 1
Tu veux commander seul à mes sens éperdus
HISTORIQUE
1
XIIe s.De lui [se] venger ne fut mie esperduz
dans Ronc. p. 90
Grant alure s'en est à la porte venuz ; Fermée la trova : dunc fu mult esperduz
dans Th. le mart. 47
2
XIIIe s.Quant Blanchefleurs l'entent, le cuer [elle] ot esperdu
dans Berte, LXXIX
3
XVIe s.Esperdu de frayeur
de Michel de MONTAIGNE dans I, 62
Une fuyte esmeue, mais non pas estourdie ny esperdue
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 3
Lors il se trouva délivré de la frayeur esperdue et du grand trouble où il estoit
de Jacques AMYOT dans Thémist. 48
Les troupeaux sont esgarés et esperdus par les champs
de Ambroise PARÉ dans XXIV, 52
ÉTYMOLOGIE
1
Part. passé de l'anc. verbe esperdre (Li vilains.... Jure et esmaie, si s'espert, Por ce que sa jornée pert, Ren. 16961), de es, et perdre ; provenç. esperdut.