Définition de INSTITUTION
Prononciation : in-sti-tu-sion ; en vers, de cinq syllabes
DÉFINITIONS
1
Action par laquelle on institue, on établit.Ce renversement admirable des conditions humaines [entre les riches et les pauvres] est déjà commencé dès cette vie, et nous en voyons les premiers traits dans l'institution de l'Église
Ils [les protestants] ont jugé que les deux espèces n'étaient pas essentielles à la communion par l'institution de Jésus-Christ
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Expos. de la doctr. cathol. 17
Ce n'est que par occasion que les rois ont des ennemis à vaincre, et c'est par institution qu'ils ont des sujets à gouverner
de Esprit FLÉCHIER dans le Tellier.
Dans la naissance des sociétés, ce sont les chefs des républiques qui font l'institution
L'usage de la baïonnette au bout du fusil est de son institution [de Louis XIV]
Quelques auteurs ont pensé que les archevêques mêmes sont d'institution apostolique
Ramener une chose à son institution, en faire revivre les principes.
C'est rappeler la poésie à son institution primitive, que de la faire servir ainsi à la religion
2
Tout ce qui est inventé et établi par les hommes, en opposition à ce qui est de nature. Ce qui est d'institution est sujet à changement.Il ne fallait pas dire si absolument que les lois du mariage sont des lois positives, et que le mariage est de pure institution, comme s'il n'était pas fondé sur la nature même
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans 4e avert. 5
3
La chose instituée. Les hôpitaux, les écoles, les caisses d'épargne, sont des institutions utiles.La grande part qu'il a eue à fonder une institution si véritablement ecclésiastique [l'Oratoire]
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Bourgoing.
Avant que les préjugés et les institutions humaines aient altéré nos penchants naturels, le bonheur des enfants ainsi que des hommes consiste dans l'usage de leur liberté
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. II
Dans le langage de la politique, les institutions, les lois fondamentales qui régissent un État.
4
Sémantique : Terme de jurisprudence. Institution d'héritier, nomination d'un héritier.L'institution d'héritier est, en droit, comme la pierre fondamentale du testament
de PATRU dans Plaidoyer 8
Institution contractuelle, don irrévocable de succession fait par contrat de mariage, au profit d'un des conjoints ou des enfants qui doivent naître d'eux.
Sémantique : Terme de droit canon. Nom donné à toutes sortes de provisions qui font le titre par lequel on acquiert un bénéfice, et l'on s'y maintient.
Dans un sens particulier, concession d'un bénéfice de patronage par le supérieur collateur, sur la présentation du patron.
5
Action d'instruire et de former, au sens passif, en parlant de ceux qui sont instruits.La bonne institution sert beaucoup pour corriger les défauts de la naissance
de René DESCARTES dans Pass. 161
Si la naissance nous donne une partie de ce qui est nécessaire pour ces grandes choses, nous devons recevoir le reste de l'institution
de Paul PELLISSON dans Disc. à l'Acad.
Vous faites de l'institution des enfants un grand objet de gouvernement
Institution, au sens actif, en parlant de ceux qui instruisent.
Il faut distinguer trois époques dans la durée de l'institution de Sénèque, ainsi que dans l'âme de son élève
de Denis DIDEROT dans Claude et Nér. I, 40
6
École, maison d'éducation. Ouvrir, établir, tenir une institution. L'institution des Aveugles.Chef d'institution, maître de pension. Les chefs d'institution de Paris.
HISTORIQUE
1
XIVe s.Cil pooir qu'il avoient sur le pueple avant l'institution des tribuns
de Pierre BERCHEURE dans f° 40, recto.
À tele democratie sont convenables teles institutions ou ordenances
de Nicolas ORESME dans Th. de MEUNIER.
2
XVIe s.Contrerooller l'institution de ses enfants
de Michel de MONTAIGNE dans I, 79
ÉTYMOLOGIE
1
Provenç. institutio, istitutio ; espag. institucion ; ital. istituzione ; du latin institutionem, de instituere, instituer.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
1
INSTITUTION. - HIST. Ajoutez : XIIIe s.En cel mont establirent Elegens [les habitants d'Elis] une institucion de luter et de cumbatre ; et cele institucion apelerent olympiade
dans Romania, n° 17, janvier 1876, p. 60