Définition de HQUET

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ko-ka-lâ-n'

DÉFINITIONS

1
Discours sans liaison, passant d'un sujet à l'autre.
Dès qu'il fut de retour, il me conte son aventure que j'entendais bien du premier coup, encore qu'il y eût bien du coq-à-l'âne en son discours
dans Francion, l. VI, p. 245
J'ai écrit dans les interlignes des coq-à-l'âne si ridicules
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. Roi de Prusse, 8
Nature : Au plur. Des coq-à-l'âne. Cependant, quand la rime l'exige, les poëtes n'hésitent pas à écrire coq-à-l'ânes.
.... Pour être bel esprit Il faut avec mépris écouter ce qu'on dit, Rêver dans un fauteuil, répondre en coq-àl'ânes, Et voir tous les mortels ainsi que des profanes
de Jean-François REGNARD dans le Distrait, IV, 7

HISTORIQUE

1
XVe s.
De moi vraiment Vous vous raillez ; Trop vous faillez, Car vous saillez Du coq en l'asne Évidemment
dans Le loyer des folles amours, p. 315, dans LACURNE
C'est bien sauté du coq à l'asne
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. I, p. 173
2
XVIe s.
Le cerveau lui voltige tellement que, sautant du coq à l'asne, il s'oublie en moins de quatre mots
de Jean CALVIN dans 315
C'est bien sauter du coq à l'asne de parler des uns et des autres en confus et sans discretion
de Jean CALVIN dans Instit. 699
Je te suppli m'excuser si du coq à l'asne vois sautant
de Clément MAROT dans II, 129
Autant te dy-je des satyres que les François, je ne sçay comment, ont appelées cocs à l'asne.... Cette inepte appellation de coc à l'asne
de Joachim DU BELLAY dans I, 25, recto
Un prelat lui parlant un jour [à Henri IV] de la guerre et assez mal, il tourna, comme on dit, du coq à l'asne, et luy demanda de quel saint estoit l'office ce jour là dans son breviaire
dans Amours d'Henri IV, p. 42, dans LACURNE
Coq à l'asne ou bien satyre est composition de propos non liez, couvertement reprenant les vices d'un chacun
de BOISSIÈRE dans Poétique, p. 254, dans LACURNE
Coqs à l'asne ou en l'asne, espece de poesie françoise
de GOUJET dans Bibl. franç. t. XII, p. 97

ÉTYMOLOGIE

1
Cette locution vient, dit-on, de l'histoire du coq et de l'âne, qui, voyageant ensemble et en compagnie du chat, font, la nuit, un grand vacarme et produisent une confusion épouvantable ; cette histoire est dans les contes de Grimm. Pourtant les exemples cités dans l'historique semblent montrer que le sens est non le désordre du coq et de l'âne, mais le passage du coq à l'âne, c'est-à-dire d'un sujet à un autre. L'anglais dit : cock-and-a-bull (coq et un taureau).