Définition de GARDE-ROBE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : gar-de-ro-b'

DÉFINITIONS

1
Chambre destinée à renfermer les habits, le linge, et toutes les hardes.
Regarde dans ma chambre et dans ma garde-robe Les portraits des Dandin ; tous ont porté la robe
Il [le czar] fit tirer d'un fourgon qui le suivait un lit de camp, et le fit tendre dans une garde-robe
de Charles Pinot, sieur DUCLOS dans Mém. rég. Oeuv. t. v, p. 291, dans POUGENS
Grande armoire où l'on suspend des habits, des robes, sans les plier.
Est-ce, madame, qu'à la cour une armoire s'appelle une garde-robe ? - Oui, butorde, on appelle ainsi le lieu où l'on met les habits
2
Sémantique : Par extension, tous les habits à l'usage d'une personne. Cet homme a une garde-robe très riche.
On dit dans un sens analogue : la garde-robe d'un acteur.
3
Chez les souverains et les princes, la garde-robe, tout ce qui regarde les habits et le linge du roi. Grand maître de la garde-robe. Officier de la garde-robe. Valet de la garde-robe. Valet de garde-robe.
Je ne doute pas qu'il n'en soit de même de la fille de garde-robe qui a pris le nom de sa maîtresse, la femme de Czarowitz
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Lett. au roi de Prusse, 2 mars 1772
Qu'on mette à Genève un roi avec un gros budget, chacun quittera l'horlogerie pour la garde-robe
de Paul Louis COURIER dans Livret.
4
Lieu où l'on mettait la chaise percée, alors que les latrines n'étaient pas communes dans les maisons.
M. de Richelieu avait pris un lavement ; il demanda ma garde-robe et y monta en grande hâte
Pour lui présenter en pompe à midi ce qu'il va déposer le soir dans sa garde-robe
Je lisais à la garde-robe et je m'y oubliais des heures entières
Aller à la garde-robe, satisfaire le besoin d'évacuer les excréments.
Un homme ne pouvait être regardé comme un dieu par ceux qui l'avaient vu aller à la garde-robe
Ce monarque [Henri III] n'allait à la garde-robe qu'avec une difficulté extrême
Il m'a conté souvent que Cromwell n'avait pas été à la garde-robe depuis huit jours lorsqu'il fit couper la tête à son roi
La garde-robe a tant d'empire qu'un dévoiement rend souvent un homme pusillanime
Garde-robe à l'anglaise, cuvette de faïence munie au fond d'un piston.
Une garde-robe, une évacuation alvine. Sa médecine lui a fait avoir trois ou quatre garde-robes.
5
Nom donné vulgairement à diverses plantes odorantes auxquelles on attribue la propriété d'écarter des vêtements les insectes : la santoline, l'aurone (voy. AURONE), etc.
Au plur. des garde-robes.

REMARQUE

1
Tous les mots de ce genre étant masculins, comment se fait-il que celui-ci soit féminin ? Il est ancien ; mais, à l'origine, c'était souvent la dernière partie du mot qui donnait le genre : la tranche-teste pour le bourreau, dans Froissart, II, III, 8. Au reste on tenta, au XVIe siècle, de le faire masculin suivant l'analogie.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Lors s'enclost en sa garde-robe entre li et moy sanz plus, et me mist mes deux mains entre les seues [siennes], et commensa à plorer moult durement
2
XIVe s.
Elle [la dame de la maison] s'en venoit dans la garde-robe, et là mangeoit la souppe au matin ou aucune lescherie
de LE CHEV. dans DE LA TOUR, Instr. à ses filles, f° 4, dans LACURNE.
3
XVe s.
Si y avoit il dedans [un château] de bons joyaux et de riches ; car le comte en faisoit sa garde robe
4
XVIe s.
Si vous cerchez dedans leurs garde-robes, Vous trouverez le roman de la Rose, Mattheolus, toutes fables et lobes, Qui contre nous et notre honneur depose
Garde-robe [chaise percée]
de Michel de MONTAIGNE dans I, 16
Garderobe ou menu cyprès
Il y avoit dans la chambre de sa feu mere un beau garde-robe, fort magnifiquement oeuvré, où la fille tenoit ses riches accoustrements et bagues
dans Nuits de Straparole, t. I, p. 64, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Garder, robe.
Garde-robe au masculin a été le nom d'un officier : XVe s Jehan Pavillon, varlet de chambre et garde robe de ladite feue dame
dans Bibl. des ch. 6e série, t. I, p. 344

Termes proches de GARDE-ROBE

Phonétiquement proche de GARDE-ROBE