Définition de FLTRISSURE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : dé-pi-té

DÉFINITIONS

1
Causer du dépit à quelqu'un.
Rien ne nous dépite davantage que de voir....
de Blaise PASCAL dans Imag. 1
2
Se dépiter, Nature : v. réfl. Concevoir du dépit.
Contre sa fureur ma raison se dépite
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. X
Un croquis informe sort de dessous sa main [de l'élève] ; il se dépite
de François René CHATEAUBRIAND dans Dessin, 273
Sémantique : Familièrement. Se dépiter contre son ventre, se priver de manger par dépit ou humeur ; et fig. refuser par dépit ce qu'on désire au fond.

REMARQUE

1
Dans le commencement du XVIIe siècle on donnait à dépiter le sens de braver, outrager, accuser.
Où la troupe maudite Son seigneur attaché par outrage dépite
de François de MALHERBE dans I, 4
Ah ! j'en rougis de honte et dépite mon âge....
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Élég. 4
Je semble dépiter.... l'infortune
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. VII

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Et quant Mahommet se fu mis en la seigneurie du peuple, si despita son oncle et l'esloigna de li
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 260
2
XVIe s.
Ô que vous jourez bien ! je despite la dyablerie de Saulmur, de Doué, voyre, par Dieu, de Poictiers, en cas que ils puissent estre à vous parragonnez
de François RABELAIS dans Pant. IV, 13
Oudart renioyt et despitoyt les nopces
de François RABELAIS dans ib. IV, 15
J'ai un mari qui me fuit, qui me hait et me despite plus qu'une chambriere
de Marguerite de Navarre, dite aussi de Valois, ou d'Angoulême, reine de Navarre dans Nouv. X
Quand il s'en va, son aller nous despite [chagrine]
de Clément MAROT dans III, 20
Cette poictrine que, despitée, tu bats si cruellement
de Michel de MONTAIGNE dans I, 22
Je me suis souvent despité de veoir ez comedies italiennes tousjours un pedante pour badin
de Michel de MONTAIGNE dans I, 138
Despité contre sa besogne
de Michel de MONTAIGNE dans I, 254
Si je traduis, ma plume s'en despite D'estre asservie à tourner un ouvrage, Qui n'est pas mien, en un autre langage
de Étienne de LA BOÉTIE dans 481
Son ambition faisoit qu'il se despitoit, courrouçoit et douloit quand il se sentoit mespriser
de Jacques AMYOT dans Alc. et Cor. comp. 8
Vitri en sortant du mesme conseil, en jurant et despitant la causerie : il vaut bien mieux, dit-il, servir le brave Huguenot
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. III, 293

ÉTYMOLOGIE

1
Norm. et Berry, dépiter, défier, braver ; provenç. despechar, despeytar ; catal. despitar ; espagn. despechar ; ital. dispettare ; du latin despectare, de la préposition de, et spectare, regarder (voy. SPECTACLE).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
2. Au sens de défier, indiqué dans la remarque 1, dépiter prenait de avec l'infinitif.
Cloriste dépite De les ravoir jamais
de Pierre CORNEILLE dans Lexique, éd. Marty-Laveaux.

Termes proches de DÉPITER