Définition de ENVOLER (S/')

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DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : an-vo-lé

DÉFINITIONS

1
Partir en volant. Les perdrix se sont envolées trop tôt.
[L'honneur] S'en va trouver sa soeur [l'Équité], et dès ce même jour Avec elle s'envole au céleste séjour
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. X
L'aigle des légions que je retiens encore Demande à s'envoler vers les mers du Bosphore
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans M. de César, I, 1
Satan, sans répliquer, s'envole à ses conquêtes
de Jacques DELILLE dans Paradis perdu, X
Avec ellipse du pronom personnel. Le moindre bruit fera envoler cet oiseau.
Sémantique : Familièrement. Il n'y a plus que le nid, les oiseaux se sont envolés, se dit lorsque certaines personnes, s'étant retirées dans un endroit où l'on espérait les surprendre, ne s'y trouvent plus. On dit aussi plus brièvement : Les oiseaux se sont envolés, ou sont envolés.
Sémantique : Fig.
Lorsque pour moi vers Dieu ta voix s'est envolée
de Victor HUGO dans F. d'aut. 37
2
Sémantique : Par extension, il se dit des choses légères que le vent emporte. Tous les papiers s'envolèrent par la chambre aussitôt que la fenêtre fut ouverte.
3
L'âme s'envole, se dit pour exprimer que l'on meurt.
La nuit assiégea ses prunelles, Et son âme étendant les ailes Fut toute prête à s'envoler
de François de MALHERBE dans V, 20
Sa lumière s'éteint et son âme s'envole
de Pierre CORNEILLE dans Rodog. v, 4
Ils rappelaient peu à peu son âme prête à s'envoler
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. XVII
L'âme s'envole, se dit aussi d'une personne dont le coeur suit quelqu'un.
Ô Dieux ! je sens mon âme après lui s'envoler
de Pierre CORNEILLE dans l'Illus. com. II, 2
4
Disparaître, s'effacer, s'écouler.
On fait beaucoup de bruit et puis on se console ; Sur les ailes du temps la tristesse s'envole
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. VI, 21
L'Alcyon fuit devant Éole, Éole le fuit à son tour ; Mais, sitôt que l'amour s'envole, Il ne connaît plus de retour
de Jean-Baptiste ROUSSEAU dans Cantate, Circé.
L'amitié reste au moins quand le bonheur s'envole
de ANCELOT dans Fiesque, III, 4
Trop de gloire nous a nui, Le plaisir s'envole
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Gaudr.
Le temps, l'occasion s'envole, c'est-à-dire passe rapidement.
Sémantique : Familièrement. Notre déjeuner s'est envolé.
Les deux chevaux, la mule au marché s'envolèrent [furent vendus]
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. X

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Atant bati ses ailes et s'en vola
dans Chr. de Rains, 237
Les dous deduiz, les dous besiers, Et les très douces acolées, Qui s'en ierent sitost volées
dans la Rose, 13070
2
XIVe s.
Et ainsi comme il s'envola, Tous li beaux arbrisseaux crola, Si qu'adonc la froide rousée Est seur mon visage avalée
de MACHAUT dans p. 38
3
XVIe s.
Helas ! tu es trop belle, et tu dois prendre garde Qu'un Dieu si grand tresor ne puisse desirer, Qu'il ne t'envole au ciel pour la terre empirer
de Pierre de RONSARD dans 249
Des dames sans retour s'envole la beauté
de Pierre de RONSARD dans 282
Puis la mort vient qui nous en-vole
de Pierre de RONSARD dans 555

ÉTYMOLOGIE

1
En 2, et voler, Nature : v. n. On voit que envoler a quelquefois un sens actif, ce qui fait comprendre comment voler a pris le sens de dérober, en latin furari.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
ENVOLER. Ajoutez : - REM. Au commencement du XVIIe s. on pouvait encore séparer de voler la particule en.
La justice et la paix au ciel s'en sont volées
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Ép. I

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