L'oeuvre Traité de l'existence de Dieu de François de Salignac de La Mothe FÉNELON

Ecrit par François de Salignac de La Mothe FÉNELON

Date : 1713

Citations de "Traité de l'existence de Dieu"

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Utilisé pour le motCitation
ÀLe feu demeure caché dans les veines des cailloux, et il attend à éclater jusqu'à ce que le choc d'un autre corps l'excite
ACCROCHERLe hasard a-t-il accroché, par un concours d'atomes, les parties du corps avec l'esprit ?
ADMIRERL'homme admire de s'y voir placé [dans l'univers], sans savoir comment il y a été mis
AGI, IEUn corps est modifié par la seule puissance de Dieu ; il n'agit en rien ; il est seulement agi
AIRSi l'air était plus épais, il n'aurait pas cette douceur qui fait une nourriture continuelle du dedans de l'homme
AIRParler ainsi, c'est parler en l'air, et vouloir être cru sur tout ce qu'on s'imagine
AIRPour former ce vif coloris, ces attitudes si variées, ces airs de tête si passionnés
ANTIPODEPour faire en sorte que tout ce qui est en nous ne soit qu'erreur, il faut que Dieu ait formé tout exprès de rien un être tout nouveau qui soit l'antipode de la raison
APPESANTIRLes ailes des oiseaux ont des plumes avec un duvet qui s'enfle à l'air et qui s'appesantirait dans les eaux
ARGILEUXNon-seulement les terres noires et fertiles, mais les argileuses et les graveleuses récompensent l'homme de ses peines
ARTICLELes doigts des pieds, avec leurs articles et leurs ongles, servent à tâter le terrain sur lequel on marche
ATTENDRELe feu demeure caché dans les veines des cailloux, et il y attend à éclater jusqu'à ce que le choc d'un autre corps l'excite
AVILIRSaint Augustin dit que ces merveilles [de l'univers] se sont avilies par leur répétition
BEAU ou BEL, BELLECe fait [l'Iliade renfermée dans l'alphabet] étant supposé, un homme qui voudra trouver de l'art dans l'Iliade, raisonnera très mal ; il aura beau admirer l'harmonie des vers, la justesse et la magnificence des expressions
BOISDirions-nous que les cordes d'un violon seraient venues d'elles-mêmes s'étendre sur un bois dont les pièces se seraient collées ensemble ?
BOUGIEUn homme qui vit sans réflexion ne regarde le soleil qui l'éclaire pendant le jour, que comme la bougie qui l'éclaire pendant la nuit
BOULINELes cygnes ont l'art de tourner ce plumage du côté du vent, et d'aller comme les vaisseaux, à la bouline, quand le vent ne leur est pas favorable
BRANLEJe demande quel moteur a donné ce premier branle à la machine de l'univers
CABINETMon cerveau est comme un cabinet dont les tableaux se remueraient
CARNATIONQui est-ce qui a su tempérer et mélanger ces couleurs, pour faire une si belle carnation ?
CARTILAGECe sont des anneaux de cartilage enchâssés très juste les uns dans les autres [la trachée-artère]
CHYLELes aliments se confondent tous en une liqueur douce, qui devient une espèce de lait, nommé chyle
CIRCULATIONLes eaux font une circulation dans la terre, comme le sang circule dans le corps humain
CLINAMENLe clinamen viole l'essence de la matière
COCTIONLes aliments, changés par une prompte coction, se confondent tous en une liqueur douce
COLLECTIONIl [Dieu] est l'être infini par intention, comme dit l'école, et non par collection
CONCENTRERL'hiver ne concentre tous les trésors de la terre qu'afin que le printemps suivant les déploie
CONFIGURATIONQui est-ce qui a pris le soin de choisir une si juste configuration des parties [dans la formation de l'eau, ni trop rare, ni trop dense] ?
CONFUSIONQui croira que, les caractères de l'alphabet ayant été jetés en confusion, un coup du hasard ait rassemblé toutes les lettres dans l'arrangement nécessaire pour décrire de grands événements ?
CONNAISSANCEIl n'est pas question ici de savoir si les bêtes ont de la connaissance
CONSTRUCTIONChaque espèce [d'animaux] est d'une construction différente des autres
CONSUMERS'il [l'homme] était haut comme les plus grands clochers, un petit nombre d'hommes consumerait en peu de jours tous les aliments d'un pays
COQUELes vers à soie se font de leur coque une espèce de tombeau
CORDEDirions-nous que les cordes d'un violon seraient venues d'elles-mêmes se ranger sur un bois ?
CORRECTION[Un peu d'écume] objet informe, qui ne demande qu'un peu de couleur blanchâtre, sans aucune figure précise, ni aucune correction de dessin
COURONNÉ, ÉEIci les coteaux sont couronnés de vignobles et d'arbres fruitiers
CREUX, CREUSEDes philosophes voudraient ébranler cette vérité [le libre arbitre] par de creuses spéculations
CRIBLELa peau est percée partout comme un crible
CRIBLEUX, EUSELe nez a un os cribleux pour faire passer les odeurs jusqu'au cerveau
DAVANTAGECe qui existe moins est moins bon et moins un ; ce qui existe davantage est davantage bon et un
DEDANSÀ parler dignement de Dieu, il n'est ni dedans ni dehors le monde
DÉGRADATIONPour former ce vif coloris, ces distributions de lumières, ces dégradations de couleurs
DÉMÉRITOIRECes erreurs [des songes] ne me font rien faire de méritoire ni de déméritoire
DEMEUREJe me trompe en doutant de tout, et je suis en demeure à l'égard de la vérité qui se présente à moi
DÉMONTERLe moindre atome qui viendrait à se déranger démonterait toute la nature
DISSEMBLABLETout ce qui est inférieur à l'infini en est infiniment dissemblable
DISTRIBUTIONPour former ce vif coloris, ces distributions de lumières, ces dégradations de couleurs
DRESSERLe chien est né pour le caresser [l'homme], pour se dresser comme il lui plaît
ÉCHAPPERL'eau si fluide, si insinuante, si propre à échapper
ÉLECTIONJ'ai une conviction intime que je puis vouloir et ne vouloir pas ; qu'il y a en moi une élection
EMBOÎTERLes os ont des jointures où ils s'emboîtent les uns dans les autres
ENC'est par leur paresse qu'ils laissent croître les ronces et les épines en la place des vendanges et des moissons
ENUn danseur de corde ne fait que vouloir, et à l'instant les esprits coulent avec impétuosité tantôt dans certains nerfs, et tantôt en d'autres
ENCHÂSSÉ, ÉELes dents sont de petits os enchâssés avec ordre dans les deux mâchoires
ENTRE-SOUTENIR (S')Ces différentes manières d'aller à vous [Dieu], ou plutôt de vous trouver en moi, sont liées et s'entre-soutiennent
ENTREVOIR[Sans le besoin] Rien ne les inviterait [les hommes] à se connaître et à s'entrevoir
ENVERSIl faudrait que l'esprit supérieur qui nous tromperait nous eût donné une raison à l'envers
ÉQUIVOQUEJe dois, pour lever toute équivoque, distinguer deux sortes de mouvements
ÊTREMoi néant, moi ombre de l'être, je vois celui qui est
FABRIQUELes animaux reptiles sont d'une autre fabrique [que le renard, le castor]
FACEJe ne veux proposer que le simple coup d'oeil de la face de la nature
FAÇONTout montre combien la façon de l'ouvrier surpasse la vile matière qu'il a mise en oeuvre
FAIREDieu donne le vouloir et le faire selon son bon plaisir
FASCINATIONIls [les hommes] passent leur vie, sans avoir aperçu cette représentation si sensible de la divinité [l'ordre de l'univers] ; tant la fascination du monde obscurcit leurs yeux
FIGURERNotre imagination ne pourra pas nous figurer sans cesse de nouvelles découvertes dans les petits corps ; elle se lassera, il faudra qu'elle s'arrête
FILTRERLa nourriture se filtre dans les chairs ; elle devient chair elle-même
FINIRLe peintre, dit-on, aurait pu finir davantage ces carnations
FLÉCHISSEMENTLa rotule est un os qui est mis tout exprès dans la jointure pour la remplir et pour la défendre, quand les os se replient pour le fléchissement du genou
FLUIDEEn moi tout est fini et passager ; je vois par des pensées courtes et fluides l'infini qui ne s'écoule jamais
FUTUR, URECe qui passe a été et sera, et passe du prétérit au futur par un présent imperceptible qu'on ne peut jamais assigner
GOMMEUX, EUSEOn conserve dans les corps gommeux les essences les plus subtiles et les plus spiritueuses
GRAVELEUX, EUSENon-seulement les terres noires et fertiles, mais les argileuses et les graveleuses, récompensent l'homme de ses peines
HÉMISPHÈRELa lune se montre quand le soleil est obligé d'aller ramener le jour dans l'autre hémisphère
IMPERTINENT, ENTEToutes ces questions du temps et du lieu sont impertinentes à l'égard de Dieu
INFINI, IEJe ne puis comprendre qu'un infini réel hors de moi ait pu imprimer en moi, qui suis borné, une image ressemblante à la nature infinie
INSINUANT, ANTEL'eau si fluide, si insinuante, si propre à échapper
INSOUTENABLEIl n'y a rien qu'il ne vaille mieux admettre que de dire des choses si insoutenables
INTELLIGENT, ENTEUn créateur tout puissant n'a pu me créer qu'en me rendant intelligent de la vérité
INTELLIGIBILITÉson intelligence surpasserait infiniment son intelligibilité
INTENTIONIl [Dieu] est l'être infini, par intention, comme dit l'école, et non par collection
INVENTIONLes hommes, trouvant le monde tel qu'il est, ont eu l'invention de le tourner à leurs usages
JOINTURELes os sont brisés de distance en distance, ils ont des jointures où ils s'emboîtent les uns dans les autres
JUSTESSEQui est-ce qui a purifié avec tant de justesse cet air que nous respirons ?
LOCALEMENTDire qu'il est partout, pourrait signifier que la substance de Dieu s'étend et se rapporte localement à tous les espaces divisibles
LOINTAIN, AINELe peintre, dit-on, aurait pu finir davantage ces carnations, ces lointains
MAINAu travers des abîmes l'ancien monde donne la main au nouveau
MÉCANIQUEDes mouvements si justes [chez les bêtes] et d'une si parfaite mécanique ne peuvent se faire sans quelque industrie
MÉCOMPTER (SE)L'âme meut tous les ressorts [du corps] à propos, sans les voir et elle ne s'y mécompte pas
MEMBRANECe sont des anneaux [trachée-artère] de cartilages, garnis au dedans d'une tunique ou membrane très polie
MÉSAISECe dissolvant qui picote l'estomac lui prépare par ce mésaise un plaisir très vif
MOELLELes os sont, dans le milieu, pleins de la moelle qui doit les nourrir
MUSCLELa langue est un tissu de petits muscles
NÉGLIGEABLEConcluons-nous qu'un ouvrage de peinture est fait par le hasard, quand on y remarque des ombres ou même quelque négligement du pinceau ?
NON-PERMANENCELa non-permanence est le changement
ORDONNANCEPour former ce vif coloris, cette belle ordonnance de figures en si grand nombre
OSSELETLes mains sont un tissu de nerfs et d'osselets enchâssés les uns dans les autres
PARTICIPÉ, ÉETout porte en nous la marque d'une raison subalterne, bornée, participée
PATRONNotre esprit si faible et si court ne peut se former par lui-même cette image de l'infini qui n'aurait aucun patron
PENCHERLes arbres fruitiers, en penchant leurs rameaux vers la terre, semblent offrir leurs fruits à l'homme
PERMANENCELe temps est la négation d'une chose très réelle et souverainement positive, qui est la permanence de l'être
PLANCHERUn homme qui vit sans réflexion ne regarde la terre que comme le plancher de sa chambre
PLURIEL, ELLEUn nombre pluriel, ou une infinité d'infinis, seraient infiniment moins qu'un seul infini
PLUSLes bêtes féroces, telles que les lions, sont celles qui ont des muscles les plus gros aux épaules, aux cuisses, etc.
POCHEL'estomac est fait comme une poche
PORTIONÔ Dieu de mon coeur, et mon éternelle portion !
POSITIF, IVELe temps est la négation d'une chose très réelle et souverainement positive, qui est la permanence de l'être
PRÉSENT, ENTECe qui passe a été et sera et passe du prétérit au futur par un présent imperceptible
PRÉTÉRITCe qui passe a été et sera, et passe du prétérit au futur par un présent imperceptible
PROPRENotre raison est ce qui nous est le moins propre, et ce qu'on doit croire le plus emprunté
QUINTESSENCELes anciens voulaient que l'âme de l'homme fût d'une espèce de quintessence sans nom
RACCOURCI, IEL'habitude et la faiblesse de l'esprit fini qui veut embrasser l'infini à sa mode étroite et raccourcie
RAISONÀ la vérité, une raison est en moi ; car il faut que je rentre sans cesse en moi-même pour la trouver ; mais la raison supérieure qui me corrige dans le besoin et que je consulte n'est point à moi, et elle ne fait point partie de moi-même ; cette règle est parfaite et immuable, je suis changeant et imparfait.... nous recevons sans cesse et à tout moment une raison supérieure à nous.... c'est elle par qui les hommes de tous les siècles et de tous les pays sont comme enchaînés autour d'un certain centre immobile
RAISONOù est-elle cette raison suprême ? n'est-elle pas le Dieu que je cherche ?
RAMEUX, EUSEDans chaque partie de ces atomes vivants, des veines, du sang ; dans ce sang, des esprits, des parties rameuses et des humeurs
RANGEREst-ce [mon cerveau] un livre dont tous les caractères se soient rangés d'eux-mêmes ?
RAPPELERUn coeur vertueux s'afflige en rappelant le souvenir de ses passions déréglées
RAPPORTÉ, ÉEJe ne sais comment est-ce que je suis comme rapporté et rendu à moi-même [quand la mémoire d'un objet revient]
RARÉFIÉ, ÉESi l'eau était un peu plus raréfiée, elle deviendrait une espèce d'air
REMISEOn y voit des offices, des écuries, des remises de carrosses
REMPLIERLa langue est un tissu de nerfs si souples qu'elle se remplie comme un serpent
REMUERMon cerveau est comme un cabinet de peintures dont les tableaux se remueraient et se rangeraient au gré du maître de la maison
RENFONCER[Les images du cerveau] je les rappelle, elles viennent ; je les renvoie, elles se renfoncent je ne sais où
RENVERSERLes hommes ont devant eux des terres immenses qui sont vides et incultes, et ils renversent le genre humain pour un coin de cette terre si négligée
REPRÉSENTATIONLe cerveau conserve avec ordre des représentations naïves de tant d'objets
REPTILELes animaux reptiles sont d'une autre fabrique [que le castor, le renard]
RÉSERVOIRC'est dans ce petit réservoir [le cerveau] qu'on trouve toutes les images dont on a besoin
RESSEMBLANT, ANTEJe ne puis comprendre qu'un infini réel hors de moi ait pu imprimer en moi, qui suis borné, une image ressemblante à la nature infinie
ROTULELa rotule du genou est un os d'une figure à peu près ronde, qui est mis tout exprès dans la jointure, pour la remplir et la défendre, quand les os se replient pour le fléchissement du genou
RUISSEAULes vaches donnent des ruisseaux de lait
SAIN, AINEAdmirez les plantes qui naissent de la terre ; elles fournissent des aliments aux sains et des remèdes aux malades
SENTEURLa biche jette loin d'elle son petit faon, afin que les chiens ne puissent le découvrir par la senteur de sa piste
SEUL, EULEL'homme est le seul de tous les animaux qui est droit sur ses pieds
SOIIl sera toujours vrai, en soi, que la même chose ne peut tout ensemble être et n'être pas
SORTETous les peuples du monde seraient réduits à une sorte seule d'habits et d'aliments
SUBTILISERQue ne verrions-nous pas, si nous pouvions toujours subtiliser les instruments qui viennent au secours de notre vue trop faible et trop grossière ?
SUBTILISERDe même que l'eau, si elle se subtilisait, deviendrait une espèce d'air qui ferait mourir les poissons
SUPPOSERSupposons que l'esprit de l'homme est comme un miroir où les images de tous les corps voisins viennent s'imprimer
SURAJOUTÉ, ÉELe mouvement est accidentel et surajouté à la nature des corps
SURMONTERJe ne trouve pas moins en petit une espèce d'infini qui m'étonne et qui me surmonte
TABLEOn a des espèces de tables dans la mémoire
TAMISLa nourriture se purifie, comme si on la passait par un tamis
TERRIERLe renard sait creuser un terrier avec deux issues
TOILEOù serait l'homme qui osât dire qu'une servante barbouillant au hasard cette toile avec un balai, les couleurs se seraient rangées d'elles-mêmes ?
TRANSCENDANTAL, ALEQuand je le conçois [Dieu] dans ce genre que l'école appelle transcendentel....
TUILED'autres [animaux] ont des écailles qui se couvrent les unes les autres comme les tuiles d'un toit
VAGUELes ailes des oiseaux et les nageoires des poissons sont comme des rames qui fendent la vague de l'air et de l'eau

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