L'oeuvre Socrate chrétien de Jean-Louis GUEZ de BALZAC

Ecrit par Jean-Louis GUEZ de BALZAC

Date : 1652

Citations de "Socrate chrétien"

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Utilisé pour le motCitation
AIRIl est venu arrêter les pensées vagues de l'esprit humain et fixer ses raisonnements en l'air
ALIÉNATIONC'était une aliénation de sens, une maladie surnaturelle
CHERCHEUR, EUSECelui que j'ai vu est un chercheur de pointes et un faiseur d'antithèses
CHEVELUREUne comète dont la chevelure menace la terre
CHOIXOn y monte [à une galerie] par un escalier dérobé, et le maître du logis la pourrait appeler sa bibliothèque, s'il voulait donner au choix le nom qui se donne à la multitude
CONFÉRERC'était un livre écrit à la main d'un des grands hommes du dernier siècle et peut-être son propre original qu'on avait apporté sur la table du cabinet, pour le conférer avec les éditions imprimées
DÉGASCONNERCe docteur en langue vulgaire avait accoutumé de dire que depuis tant d'années il travaillait à dégasconner la cour et qu'il n'en pouvait venir à bout
DÉMONLa peine et la récompense sont les deux démons qui gouvernent les choses humaines
DÉSOBLIGEREt ne pensez pas leur faire plaisir [aux prophètes] de leur prêter si libéralement et sans qu'ils en aient besoin, vos épithètes et vos métaphores.... ces ornements les déshonorent, ces faveurs les désobligent
DIAMANTNe pensez pas leur faire plaisir [aux prophètes et aux apôtres] de leur prêter si libéralement, et sans qu'il en aient besoin, vos épithètes et vos métaphores, de les charger de votre chimie et de vos diamants de verre
DIGNITÉQuand on n'aurait point de considération pour une telle grandeur que celle de Dieu, il en faudrait avoir pour une telle vieillesse que celle de sa parole, et reconnaître le mérite des choses anciennes, quand on ne pourrait pas comprendre la dignité des choses divines
DIREIl fait son idole de son sujet et tombe dans l'intempérance de ces orateurs violents qui vont toujours plus loin que leur but et ne croient jamais en dire assez s'ils n'en disent trop
DIREÀ leur dire, c'étaient des gens qui voulaient périr
DISLOCATIONLe travail et la sueur du paraphraste [des psaumes] se lisent avec ses pointes et ses antithèses.... les ciseaux, les marteaux et les tenailles, les dislocations et les ruptures se voient et se sentent dans chaque vers
DISTILLATEURLe baume n'est baume que tel qu'il coule de l'arbre qui le produit ; ce qui passe par les mains des distillateurs, par l'alambic des apothicaires, est quelque autre chose
DIVERS, ERSEC'est ce qui m'oblige d'avouer, à la honte de la nature humaine, que l'homme est un animal bien divers et bien bigarré
DIVERTISSEMENTHors des fonctions d'ambassadeur et aux heures de divertissement, il s'entretenait avec les bons livres
DIVINITÉLes oracles deviennent galimatias par la mauvaise disposition de l'organe qui les rend ; ils perdent l'opinion de leur première divinité, et n'acquièrent point les grâces de l'éloquence humaine
DOCTRINAIRELe mot de religionnaire n'est pas français ; il vient du même pays que celui de doctrinaire ; et ce fut sans doute un prédicateur gascon qui le débita le premier dans les chaires de Paris
DOMINANT, ANTECet ordre et cette suite si scrupuleuse sont peu dignes de la liberté de l'esprit de Dieu [dans les psaumes], sont des marques de contrainte et de servitude, sont des chaînes et des fers que brise et met en pièces, du premier coup, cet esprit dominant et souverain
DONNERNe vous imaginez pas que j'aie dessein de donner cours à une nouvelle opinion....
ÉBAUCHEMENTDepuis le premier trait de l'ébauchement d'un si grand dessein....
ÉTRANGER, ÈREPar l'addition de l'étranger et du superflu, vous effacez souvent le propre et l'essentiel
FAUX, FAUSSEL'expérience nous fait voir qu'ils ont triomphé à faux
FOU ou FOL, FOLLEBon Dieu ! qu'Aristote et sa dialectique ont gâté de têtes ! qu'il y a dans le monde de fous sérieux, de fous qui se fondent en raison, de fous qui sont déguisés en sages !
GALIMATIASFaute d'art et de méthode, des vérités extrêmement hautes sont peu heureusement expliquées ; les oracles deviennent galimatias par la mauvaise disposition de l'organe qui les rend
GÉNÉRALISSIMEIl [le cardinal de Richelieu] a employé son autorité pour faire réussir le plus important de tous [les superlatifs], celui de généralissime, l'indépendant et le tout-puissant généralissime
ILLUSTRISSIMEÉminences et excellences, mots introduits ; ceux d'éminentissimes et d'excellentissimes n'ont point encore passé les monts ; le cardinal du Perron a fait inutilement tout ce qu'il a pu pour introduire illustrissime
INEXTINGUIBLENous disons que l'âme de l'homme est un feu inextinguible et perpétuel
ITALIANISERAutrefois, à la cour, ceux qui italianisaient en français appelaient les courriers de Naples les chevaux du règne, parce qu'en Italie le règne est le royaume de Naples
JOURN'est-ce pas se moquer de l'Ancien des jours, de le vouloir faire parler à la mode, de lui apprendre le jargon des cercles et des cabinets... ?
LOUAGECes grandes âmes.... méprisaient la mort, comme si elles eussent eu des corps de louage
MALADIEIl n'y a rien que de divin dans les maladies qui travaillent les États
MERVEILLEQu'il conte merveilles à ceux qui l'écoutent, de l'éloquence attique
MOLLESSEQue prétend la faiblesse étudiée de ce langage forcé [les paraphrases de l'Écriture sainte], cette violente expression qui met les lecteurs à la torture, pour ne produire que de la mollesse et de l'afféterie ?
MONDAIN, AINEIl voulait que leur simplicité et leur modestie [des muses chrétiennes] les distinguassent de leurs autres soeurs, qui sont plus mondaines et plus enjouées
MOTVous vous souvenez du vieux pédagogue de la cour, et qu'on appelait autrefois le tyran des mots et des syllabes [Malherbe]
PARPAILLOT, OTEParpaillaud, mot usité en France, et gueux, mot usité dans les Pays-Bas, ont été de courte durée
PARTICIPEVieux pédagogue de la cour, appelé le tyran des mots et des syllabes, et qui s'appelait lui-même le grammairien à lunettes et à cheveux gris.... qui traite gravement l'affaire des gérondifs et des participes, comme si c'était celle de deux peuples voisins l'un de l'autre et jaloux de leurs frontières
PÉDAGOGUEVous souvenez-vous du vieux pédagogue de la cour, appelé le tyran des mots et des syllabes... ?
PÉDAGOGUELe dictateur [Sylla] a été le pédagogue des triumvirs, bien qu'il y ait eu quarante-six ans entre lui et eux
PÉRIODEPour produire un ouvrage régulier, il fallait.... partager la matière.... il fallait d'une période en faire plusieurs, et songer plus à l'ordre qu'à l'abondance
PESANTEURQuand l'âme se trouve dans les pesanteurs et dans les assoupissements
PHARAONIl n'y aura point de mal d'ajouter encore un mot à l'histoire du christianisme sous l'empire de Dioclétien ; cet ennemi du peuple de Dieu, ce pharaon de son siècle....
PILOTISIls croient, vos docteurs, que leurs subtilités sont aussi solides et aussi fermes que les gonds sur lesquels roulent les globes des cieux, que les pilotis sur lesquels Dieu a bâti le monde
PLACELes lieux où des feux étaient allumés et les bêtes déchaînées, s'appelaient, en la langue de la primitive Église, la place où l'on donne les couronnes
POCHETTEJ'aime encore mieux les libelles [petits livres] qui courent en France, se mettent dans la pochette, que les tomes qui viennent d'Espagne par charroi
QUEIl a été affermi dans son pouvoir par une force étrangère... qui n'a que faire des bonnes maximes pour produire les bons succès
REBROUSSERIl y a des âmes dont la dureté est invincible et contre lesquelles rebrousseraient les plus pathétiques périodes
RÈGNEJe vis mettre le règne sur la tête de Paul V, quand je le vis couronner à Rome
RÈGNEAutrefois, à la cour, ceux qui italianisaient en français appelaient les coursiers de Naples les chevaux du Règne
RELIGIONNAIRELe mot de religionnaire n'est pas français ; il vient du même pays que celui de doctrinaire ; et ce fut sans doute un prédicateur gascon qui le débita le premier dans les chaires de Paris
RHÉTORICIENLe prophète persuadait sans rhétorique ; le paraphraste est rhétoricien sans persuader
SECTAIREReligionnaire est bâtard et monstrueux ; pour le moins il n'est pas français, et n'a garde d'être si bon que sectaire, duquel néanmoins on ne se sert pas
SENTIRCette main invisible, ce bras qui ne paraît pas, donnent les coups que le monde sent
SILENCEIl supportait beaucoup de choses qu'il n'approuvait pas [chez les prédicateurs] ; et, comme il ne refusait jamais ses louanges au mérite, il donnait volontiers son silence à ce qui ne méritait pas d'être loué
SOMMEChargés d'une somme de théologie qui eût été capable d'assommer
SUPERLATIF, IVEEminences et excellences, mots introduits ; ceux d'éminentissime et d'excellentissime n'ont point encore passé les monts ; le cardinal du Perron a fait inutilement tout ce qu'il a pu pour introduire illustrissime ; le cardinal de Richelieu a été plus heureux à faire passer le mot généralissime, qui est le seul superlatif que nous ayons
SYLLABEVous vous souvenez du vieux pédagogue de la cour et qu'on appelait autrefois le tyran des mots et des syllabes
SYLLABEIl n'y a point d'âmes, fussent-elles de fer ou de bronze.... qui puissent tenir contre les moindres syllabes de Jésus-Christ
TABLATURELe dictateur a été le pédagogue des triumvirs, bien qu'il y ait eu quarante-six ans entre lui et eux ; la première proscription a été la tablature de la seconde : Sylla l'a bien pu ; pourquoi ne le pourrai-je pas ?
TANTIl leur a montré que, de cent cinquante et tant d'opinions qui visaient au souverain bien, il n'y en avait pas une qui eût touché le but
TEMPSNe soyons point honteux de l'objet de notre adoration [Jésus] ; nous adorons un enfant ; mais cet enfant est plus ancien que le temps ; il se trouva à la naissance des choses
TYRANVous vous souvenez du vieux pédagogue de la cour, et qu'on appelait autrefois le tyran des mots et des syllabes
VENIRMais il faut toujours en venir là : il est très vrai qu'il y a quelque chose de divin.... dans les maladies qui travaillent les États
VERGEDieu dit lui - même de ces gens-là [les conquérants] qu'il les envoie en sa colère, et qu'ils sont les verges de sa fureur ; mais ne prenez pas ici l'un pour l'autre : les verges ne piquent ni ne mordent d'elles-mêmes.... c'est l'envie, c'est la colère, c'est la fureur qui rendent les verges terribles et redoutables
VIDEPlus nous sommes vides de nous-mêmes, plus nous avons de disposition à être remplis de Dieu
VIEVoilà le style de ces grandes âmes [les premiers chrétiens] qui méprisaient la mort comme si elles eussent eu un corps de louage et une vie empruntée
VINDICATIF, IVELa justice vindicative de Dieu

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