L'oeuvre Mon apologie de Jean-Baptiste Louis GRESSET

Ecrit par Jean-Baptiste Louis GRESSET

Date : 1775

Citations de "Mon apologie"

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Utilisé pour le motCitation
ALTIER, IÈREEt fausse trop souvent, cette altière sagesse N'attend qu'un crime heureux pour montrer sa bassesse
AUTOMNELa terre, aussi riche que belle, Unissait, dans ces heureux temps, Les fruits d'une automne éternelle Aux fleurs d'un éternel printemps
COLLÉGIAL, ALEÉcartons la muse empesée Qui, se guindant sur de grands mots, Préside à la prose toisée Des poëtes collégiaux
COMPRENDRETémoin de mes erreurs, vous n'avez pu comprendre Comment j'abandonnai l'amante la plus tendre
CONTREFAIRESi comme li aucun, quant il aroient fet les meffès, contreferoient le hors du sens por escaper
CONVALESCENCESans doute que le dieu qui nous rend l'existence, à l'heureuse convalescence Pour de nouveaux plaisirs donne de nouveaux sens
CONVALESCENCEÔ jours de la convalescence, Jours d'une pure volupté ! C'est une nouvelle naissance, Un rayon d'immortalité
COUDRELa vieille crut qu'on pouvait sans dommages Du livre affreux détacher quelques pages ; Elle en prend quatre, et les coud proprement Pour relier un volume vivant [l'enfant de choeur dont la culotte était déchirée]
COURAGESoumettez-lui les fiers courages Des plus nobles peuples du Nord
CRASSEDe ces feuillets, par la crasse endurcis, L'âge avait fait une étoffe en glacis
CRÊTEDressant la crête et battant l'aile, Glapir quelque alarme nouvelle Dans tous les poulaillers dévots
CROIREÔ ciel ! qu'on doit peu croire Aux dehors imposants des humaines vertus !
DEVolage muse, aimable enchanteresse, Qui, m'égarant dans de douces erreurs, Viens tour à tour parsemer ma jeunesse De jeux, d'ennuis, d'épines et de fleurs
DÉCLAMATEURQuand on parcourt l'histoire de la poésie, on a quelquefois le regret de trouver les plus belles maximes en contradiction avec la vie de leur déclamateur
DÉCRIREIl décrit les fruits d'or, dont l'éclat enchanteur Sut soumettre Atalante à ce jeune vainqueur
DÉDALELà, dans leur course fugitive, Des ruisseaux semblent plus beaux Que des ondes que l'art captive Dans un dédale de canaux
DÉFÉRENCEL'esprit d'union, de déférence et de société, caractère si essentiel à la république littéraire et dont vous donnerez toujours le modèle
DÉGRADÉ, ÉEL'élévation des préceptes dégradée par la bassesse des exemples [que l'on donne]
DÉSESPÉRERPar quel asservissement désespérerions-nous de voir éclore de nouveaux prodiges de l'esprit humain, de nouveaux genres de beautés et de plaisirs, de nouvelles créations ?
DÉSHONORERN'avoir jamais déshonoré l'usage de son esprit par aucun abus de la poésie
DIVISIONDifférents dans leurs genres, mais placés dans la même carrière, rivaux sans divisions, concurrents dignes de s'estimer.... les Corneille, les Bossuet, les Racine, les Fénelon....
ÉCHASSEL'hyperbole aux longues échasses
ÉCLIPSERÀ la veille, morbleu, d'avoir un régiment, Planter là l'univers, s'éclipser brusquement, Quitter Londre et la cour pour sa maudite terre !
ÉCLOS, OSENos jardins ont encor des roses ; Où règnent les amusements, Il est toujours des fleurs écloses, Et les plaisirs font le printemps
EMBARRASEt dans cet éternel fracas De riens pompeux et d'embarras
ENLa vie est un dépôt confié par le ciel ; Oser en disposer, c'est être criminel
ENNUYÉ, ÉEJ'épargne aux yeux d'autrui l'objet fastidieux D'homme ennuyé partout et partout ennuyeux
ÊTREVous n'êtes point à vous ; le temps, les biens, la vie, Rien ne vous appartient, tout est à la patrie
EXACTITUDEJ'abandonne l'exactitude Aux gens qui riment par métier ; D'autres font des vers par étude ; J'en fais pour me désennuyer
EXCÉDÉ, ÉEFatigué de la cour, excédé de la ville, Je ne puis être bien que dans ce libre asile
FEUILLETERLe maître chantre, intendant du lutrin, Vient au lutrin, il cherche mais en vain ; à feuilleter il perd et temps et peine
FLORETu n'es faite que pour la vie ; Et t'entretenir des tombeaux, Ce serait déployer sur la naissante aurore Du soir d'un jour obscur les nuages épais, Et donner à la jeune Flore Une couronne de cyprès
GAZEQuoi qu'il en soit, ma Minerve sévère Adoucira ces grotesques portraits, Et, les voilant d'une gaze légère, Ne montrera que la moitié des traits
GÉSIRCi-gît Vert-vert, ci-gisent tous les coeurs
HARMONIETisiphone désarmée, la Parque oisive, Mégère attendrie, le monarque des mânes lui-même étonné de se trouver sensible ; telles sont les images parlantes et les éloquentes allégories sous lesquelles la première antiquité se plaît à nous peindre la puissance de l'harmonie dès les temps héroïques
HURON, ONNEVoyez ce portier inflexible, Qui, payé pour être terrible, Et muni d'un coeur de Huron..
IMMOLÉ, ÉED'Iphigénie immolée Je vois le bûcher fumant
MÉDISANT, ANTEDe cette prude à l'humeur noire, Au froid caquet, aux yeux bigots, Et de médisante mémoire
NÉCESSITÉNécessité tire parti de tout, Nécessité d'industrie est la mère
NONNEDésir de fille est un feu qui dévore ; Désir de nonne est cent fois pis encore
NONNETTEIl partageait dans ce paisible lieu Tous les sirops dont le cher père en Dieu, Grâce aux bienfaits des nonnettes sucrées, Réconfortait ses entrailles sacrées
OPUSCULEMille autres nous inonderont D'un déluge d'écrits stériles, Et d'opuscules puériles, Auxquels sans doute ils survivront
PAISIBLEEt souvent bienfaiteurs paisibles De leurs plus fougueux ennemis
PAISIBLEDe la paisible solitude Où, loin de toute servitude, La liberté file mes jours
PARESSEUX, EUSEMes vers perdraient le peu d'appas Que leur a gagné l'indulgence Des voluptueux délicats, Des meilleurs paresseux de France, Les seuls juges dont je fais cas
PAYSPar cas fortuit, l'enfant de choeur Lucas Avait usé l'étui des Pays-bas
PESERDans l'état où je suis, on pèse à l'amitié
PLANTERPlanter là l'univers, s'éclipser brusquement
QUEL QUEQuels que soient les humains, il faut vivre avec eux
RAMPANT, ANTESi je savais louer en face, Et, dans un éloge imposteur, Au ton rampant de la fadeur Faire descendre l'art d'Horace
RANGERDepuis qu'à ce parti [résolution] mon esprit s'est rangé
RAPPORTUn rapport clandestin n'est pas d'un honnête homme
REBONDI, IEOu sur la couche rebondie D'un procureur génovéfain
REÎTRE ou RÊTREQue sait-on hélas ! le vieux rêtre, Très choyé, très soigneux des restes de son être, Hélas ! enterrera peut-être Celui pour qui nous demandons
RENAÎTRETout nous appelle aux champs, le printemps va renaître ; Et j'y vais renaître avec lui
RÉPANDRESur l'urne qui contient ta cendre Et que je viens baigner de pleurs, Chaque printemps je veux répandre Le tribut des premières fleurs
RÉVEILLERFaut-il errer dans les tombeaux d'Athène, Ou réveiller la cendre des Latins ?
REVENDIQUERTrop tôt, hélas ! les soins pénibles, Les bienséances inflexibles Revendiquent leurs tristes droits....
RÉVÉREND, ENDEMoins révérend qu'aimable père, Vous dont l'esprit, le caractère, Et les airs ne sont point montés Sur le ton sottement austère De cent tristes paternités
RÊVERIEMa muse, pour vous attendrie, D'une charmante rêverie Subit déjà l'aimable loi
RISÉEIls ne sont pas joyeux.... Vous ne les voyez pas jeter une risée
SEMPITERNEL, ELLEUne nonne sempiternelle Prétend prouver à tout fidèle Que jamais Ver-vert n'exista
SÉPULCRAL, ALEEt d'une bouche sépulcrale M'annonce que l'heure fatale Ramène le démon du bruit
SERVITUDELa raison règne, et sous ses lois Y rassemble ces esprits droits Échappés à la servitude Des préjugés et des emplois
SOCIÉTÉL'esprit d'union, de déférence et de société, caractère si essentiel à la république littéraire
SYLPHIRIEDes régions de sylphirie, De ce séjour aérien Dont ma douce philosophie Sait bannir la mélancolie En rimant quelque aimable rien....
TIGE...ce chêne énorme Dont la tige toujours informe S'épuise en rameaux superflus
TITREExempte d'un culte hypocrite, La raison ne connaît de rangs Que ceux que donne le mérite Et de titres que les talents
TOISERNous n'y choisirons point pour guide Cette raison froide et timide Qui toise impitoyablement Et la pensée et le langage
USÉ, ÉELe monde usé pour moi n'a plus rien qui me touche
VARIATIONUne franchise respectable, une probité sans nuages, et une conduite sans variations
VEINEEt quelques vers échappés à ma veine, Nés sans dessein et façonnés sans peine, Pour l'avenir ne m'engagent à rien
VICTORINSDe dormir deux tiers de sa vie, Sans distraction, sans envie, Dans un dortoir de victorin, Ou sur la couche rebondie D'un procureur génovéfin
VISITANDINELa pièce, Portée au sortir de la presse Au parlement visitandin, Causa dans leurs saintes brigades Une ligue, des barricades, Et sonna partout le tocsin
VIVREMalgré tout le jargon de la philosophie, Malgré tous les chagrins, ma foi, vive la vie !

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