L'oeuvre Discours de la servitude volontaire de Étienne de LA BOÉTIE
Ecrit par Étienne de LA BOÉTIE
Date : 1576
Citations de "Discours de la servitude volontaire"
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Utilisé pour le mot | Citation |
AUTRE | Batailles tant renommées qui ont esté données deux mille ans a, et vivent encores aujourd'hui aussi fraiches en la memoire des livres et des hommes comme si c'eust esté l'autre hier qu'elles furent données en Grece |
BOURDE | Que diray je d'une aultre belle bourde que les peuples anciens prinrent pour argent comptant ? |
CAVERNE | Tout y alloit, non comme chez un officier de ville, mais comme chez un tyran du peuple ; et c'estoit non pas un parquet de justice, mais une caverne de tyrannie |
COIN | Le tyran asservit les subjects les uns par le moyen des aultres, et est gardé par ceulx des quels, s'ils valoient rien, il se debvroit garder ; mais, comme on dict, pour fendre le bois, il se fait des coings du bois mesme |
ÊTRE | Qui ne se savent garder d'adviser à leurs naturels privileges et de se souvenir des predecesseurs et de leur premier estre |
FINEMENT | ....Ceulx qui ne font mal aucun qu'ils ne facent passer devant quelque joly propos du bien commun ; car vous sçavez bien le formulaire duquel en quelques endroicts ils pourroient user assez finement |
FORTUNÉ, ÉE | Ceux-là [des forçats] sont, au prix d'eux [ceux qui servent un maître], fortunez et aulcunement libres |
FRANCHEMENT | Hippocrates.... luy respondit [au roi de Perse] franchement qu'il feroit grand'conscience de se mesler de guarir les barbares qui vouloient tuer les Grecs |
FRATERNISER | La nature nous a à tous en commun donné ce grant present de la voix et de la parole pour nous acointer et fraterniser davantage |
FRUITIER, IÈRE | ....Les fruictiers qui ont bien touts quelque naturel à part, lequel ils gardent bien si on les laisse venir ; mais ils le laissent aussi tost pour porter d'autres fruicts estrengiers et non les leurs, selon qu'on les ente |
GAGE | L'un l'avoit nourri et avoit pour gages de son amitié la nourriture de son enfance |
GARDER | Un tyran est gardé par ceulx desquels, s'ils valoient rien, il se debvroit garder |
GEL | Les herbes ont chascune leur proprieté, leur naturel et singularité ; mais toutes fois le gel, le temps, le terrouer ou la main du jardinier ou adjoustent ou diminuent beaucoup de leur vertu |
GOÛT | Tu as esprouvé la faveur du roy ; mais la liberté, quel goust elle a, combien elle est doulce, tu n'en sçais rien |
GRAVE | Ainsi l'a écrit Corneille Tacite, auteur bon et grave des plus et certes croyable |
HÉRÉDITAIRE | Ceulx qui naissent roys.... font estat des peuples qui sont soubs eulx comme de leurs serfs hereditaires |
HUCHET | L'un [chien] engraissé à la cuisine, l'autre accoustumé par les champs au son de la trompe et du huchet |
LARRONNEAU | Un tas de larroneaux |
LIBERTÉ | Les bestes (ce m'aid' Dieu), si les hommes ne font trop les sourds, leur crient : Vive liberté ; plusieurs y en a d'entr'elles, qui meurent si tost qu'elles sont prinses |
LOURDAUD, AUDE | Les tyrans faisoient largesse du quart de bled.... et lors c'estoit pitié d'ouïr crier vive le roy ! les lourdauds n'advisoient pas qu'ils ne faisoient que recouvrer partie du leur |
MARTYRE | Quelle peine, quel martyre est-ce [servir un tyran] ! |
MÂTINER | Qu'un homme seul mastine cent mille villes, et les prive de leur liberté ; qui le croiroit ? |
MENER | Vous nourrissez vos enfants, à fin qu'il [le tyran] les mene, pour le mieulx qu'il face, en ses guerres, qu'il les mene à la boucherie |
MIEUX | Vous nourrissez vos enfants, afin qu'il [le tyran] les mene, pour le mieulx qu'il face, en ses guerres |
MIGNARDER | Vous rompez à la peine vos personnes, à fin qu'il [le tyran] se puisse mignarder en ses delices |
MINISTRE | Qu'il les face les ministres de ses convoitises, les executeurs de ses vengeances |
MIRER | Nature nous a touts figurez de mesme paste, à fin que chascun se peust mirer et quasi recognoistre l'un dans l'autre |
MONTER | Il faudra.... que je monte, par maniere de dire, les bestes brutes en chaire, pour vous enseigner votre nature et condition |
NAQUETER | Ils naquettent le tyran pour faire leurs besongnes de sa tyrannie et de la servitude du peuple |
NATUREL, ELLE | Combien que ce soit ce que l'homme doibt avoir plus cher que de se remettre en droict naturel, et, par maniere de dire, de beste revenir à homme |
NATURELLEMENT | Le naturel de l'homme est bien d'estre franc et de le vouloir estre ; mais aussi sa nature est telle que naturellement il tient le ply que la nourriture luy donne |
NÉANT | À la verité, c'est bien pour neant de debatre si la liberté est naturelle, puisqu'on ne peut tenir aucun en servitude sans luy faire tort |
NOURRISSON | Son fils mesme [d'Agrippine], son nourrisson, son empereur faict de sa main.... luy osta la vie |
OEUVRE | La lettre qu'il [Hippocrate] luy envoya [à Artaxerce] se veoid encores aujourd'huy parmy ses aultres oeuvres |
OUTRAGEUX, EUSE | Certes je serois oultrageux de vouloir desmentir nos livres |
PARQUET | Dans l'hostel de Sylla.... on emprisonnoit les uns, on condamnoit les aultres.... c'estoit non pas un parquet de justice, mais une caverne de tyrannie |
PÂTE | Puisque cette bonne mere [la nature].... nous a touts figurez en mesme paste, afin que chascun se peust mirer et quasi recognoistre l'un dans l'aultre |
PIPÉE | Ne pensez pas qu'il y ait nul oyseau qui se prenne mieux à la pipée.... que touts les peuples s'alleichent vistement à la servitude |
POLICEUR | Lycurgue, le policeur de Sparte |
POPULACE | Le gros populas |
POPULAIRE | C'est le naturel du menu populaire.... il est soupçonneux à l'endroict de celuy qui l'aime, et simple envers celuy qui le trompe |
POSSIBLE | Il fault excuser Ulysse, auquel possible lors il estoit besoing d'user de ce langage |
PRÉÉMINENCE | Et encores qu'il y ayt entre eux [les grands voleurs et les corsaires] des preeminences, et que les uns ne soyent que valets, et les aultres chefs de l'assemblée |
PRÊT, ÊTE | Comme le feu.... plus il trueve de bois, et plus il est prest d'en brusler |
PRODIGALITÉ | Ce peuple qui avoit... en l'esprit la souvenance de ses prodigalités [de Jules César] |
RECÈLEMENT | Les pirates ciliciens ... pour recompense leur bailloient [à des villes qui leur donnaient asile] quelque proufit du recellement de leurs pilleries |
RÉPONDANT | Ce qui rend un ami asseuré de l'aultre, c'est la cognoissance qu'il a de son integrité ; les respondants qu'il en a, c'est son bon naturel, la fov et la constance |
RESSORT | Un poinct lequel est le secret et le resourd de la domination |
RIEN | Les semences de bien que la nature met en nous.... s'abastardissent, se fondent et viennent en rien |
SERVIR | Un seul hommeau, et le plus souvent le plus lasche et femenin de la nation.... tout empesché de servir vilement à la moindre femmelette |
SOULAGEMENT | Le bien commun et soulagement publicque |
SOUPE | Le plus entendu de touts [les Romains, festoyés par les empereurs] n'eust pas quité son escuelle de soupe, pour recouvrer la liberté de la republique de Platon |
UN, UNE | Qu'un sans plus soit le maistre, et qu'un seul soit le roy, ce dit Ulysse en Homere |
VENGEANCE | Qu'il [un roi] les face [vos fils] les ministres de ses convoitises, les executeurs de ses vengeances |
VENIMEUX, EUSE | Ce feut cette venimeuse doulceur [de Jules César] qui envers le peuple romain sucra la servitude |
VILEMENT | Tout empesché de servir vilement à la moindre femmelette |
VILENIE | Ils [les gens du peuple] savent leurs noms [des favoris des rois], ils deschiffrent leurs vices, ils amassent sur eulx mille oultrages, mille vilenies, mille mauldissons |
VITEMENT | Touts les peuples s'alleichent vistement à la servitude, pour la moindre plume qu'on leur passe, comme on dict, devant la bouche |
VIVRE | Vive liberté |
VOULOIR | Pour avoir la liberté, il n'a besoing que d'un simple vouloir |
ZÉLATEUR, TRICE | Ciceron, ce grand zelateur du bien publicque |
ZÈLE | Le bon zele et affection de ceulx qui ont gardé malgré le temps la devotion à la franchise |
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