Définition de FAENCE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : flé-trir

DÉFINITIONS

1
Marquer une personne d'un fer chaud en punition d'un crime.
Celui qui aura dérobé des cordages, ferrailles et ustensiles des vaisseaux étant dans les ports, sera flétri d'un fer chaud portant la figure d'une ancre
dans Ordonn. maritime, IV, titre I, art. 16, dans RICHELET
2
Frapper d'une condamnation déshonorante.
Aussi Rome a-t-elle flétri par décret exprès cet écrit [le Moyen court] du père Falconi
Il serait contre la raison que la loi flétrît dans les enfants ce qu'elle a approuvé dans le père
Obscur, on l'eût flétri d'une mort légitime ; Il est puissant, les lois ont ignoré son crime
Nature : Absolument.
Il n'y aurait de flétri que le juge qui l'a condamnée [la famille Sirven] ; car ce n'est pas pouvoir qui flétrit, c'est le public
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Pol. et législ. Lettre de l'auteur à M. Élie de Beaumont.
3
Sémantique : Fig. Diffamer, déshonorer, traiter comme infâme.
On aura de grands ménagements pour ne pas flétrir un archevêque
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Lett. quiét. 166
Comme si la sagesse ne demandait pas d'autre examen, lorsqu'il s'agit de flétrir votre frère et de l'outrager
de Louis BOURDALOUE dans Exhort. faux témoign. contre J. C. t. II, p. 10
Les flatteurs qui ont loué le vice, les critiques malins qui ont tâché de flétrir la vertu
Son supplice vous venge et ne vous flétrit pas
4
Se flétrir v. réfl. Se déshonorer.
Mais loin de me flétrir par un assassinat, Je lui dirai : Montfort, je t'appelle au combat

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Estre mis ou pillory et flastris d'un fer chaud
dans Bibl. des ch. 2e série, t. III, p. 424
Tant fu sourprise, au cuer, d'amour qui la maistrie [maîtrise], La veüe li tourble, si fut toute esbleuie ; Quant descendre cuida, à terre chiet [tombe] flastrie
dans Baud. de Seb. II, 911

ÉTYMOLOGIE

1
Origine germanique : angl. flat, plat ; danois, flad ; anc. scandinave, fletia, rendre plat. Le sens propre est jeter à plat, comme on le voit dans l'exemple de Baudouin de Sebourg ; d'où frapper à plat, marquer d'un fer chaud. Pour marquer d'un fer chaud, quelque apparence qu'on puisse trouver à admettre que flétrir, marquer, est flétrir, faner, pris figurément, néanmoins on ne peut pas écarter flastrir, qui est la forme la plus ancienne de flétrir, marquer, tandis que, dans l'historique de flétrir, faner, la forme flastrir ne se montre pas. À l'origine, on ne pouvait guère se servir, pour cette punition, d'une métaphore tirée de l'herbe qui se flétrit.
On disait flatir dans un sens analogue : L'on me devroit flatir ou vis Une vessie de mouton
dans la Rose, 8526

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
XVIe s.
Lacedemone, où les jeunes enfans estoyent flaistris [battus] si rigoureusement par le grand maistre de la jeunesse, qu'ils rendoyent quelquefois l'esprit sur l'autel de Diane, pendant qu'on les fessoit
de BODIN dans Republique, III, 7