Définition de NPHRALGIE
Prononciation : pru-d'
DÉFINITIONS
1
Il se dit d'une femme dont la vertu est difficile et hautaine, ou même d'une femme qui n'en a que les apparences affectées.L'exemple est admirable, et cette dame est bonne ! Il est vrai qu'elle vit en austère personne ; Mais l'âge dans son âme a mis ce zèle ardent, Et l'on sait qu'elle est prude à son corps défendant
Un femme prude paye de maintien et de paroles ; une femme sage paye de conduite
de Jean de LA BRUYÈRE dans III
Qu'il faut souffrir quand on veut être prude, Et que, sans craindre et sans affecter rien, Il vaudrait mieux être femme de bien !
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Prude, III, 10
Nature : S. f. Femme prude.
Pour prude consommée en tous lieux elle passe
Le métier de prude
J'aime qu'avec douceur nous nous montrions sages, Et ne suis point du tout pour ces prudes sauvages Dont l'honneur est armé de griffes et de dents, Et veut, au moindre mot, dévisager les gens
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans ib. IV, 3
Les prudes sont la société la plus convenable aux jeunes personnes
Que tout homme qui prend une prude pour femme Devient un sot monsieur gouverné par madame
de DUFRESNY dans Mariage fait et rompu, I, 2
Au masculin (qui n'est plus usité).
Un jour, dans le cercle, un prude l'abordant lui fit un grand éloge de Mme de Guercheville
de RACAN dans Vie de Malherbe
On y voyait une demi-douzaine De prudes aspirants à la perfection, Qui formaient sans scandale un brelan flegmatique.... Ils tâchaient, disaient-ils, de gagner...
de SAINT-GLAS dans Contes (1672) dans le Chasseur bibliographe, 2e année, n° 8
2
Sémantique : Par extension, qui a une manière d'être comparée à celle de la femme prude.L'un et l'autre, à mon sens, ont le cerveau troublé, Répondra, chez Fredoc, ce marquis sage et prude
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. IV
L'oiseau madré la connut à la mine, à son oeil prude, ouvert en tapinois
Suivant la coutume des oreilles prudes
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Mères riv. t. I, p. 230, dans POUGENS
HISTORIQUE
1
XIIIe s.Il n'[y] a plus prude femme jusqu'à la mer salée
dans Berte, XVI
Et les doit on metre en la garde d'aucune prode feme du lignage
de Philippe de BEAUMANOIR dans XV, 31
2
XVe s.Cette dame, qui estoit moult humble et preude femme....
de Jean FROISSART dans I, I, 49
ÉTYMOLOGIE
1
Prude ou prode, féminin de l'adjectif preux (voy. ce mot) ; aussi n'a-t-il originairement qu'un sens favorable et est-il féminin.