Définition de DIVERSION

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : di-vèr-sion ; en vers, de quatre syllabes

DÉFINITIONS

1
Opération par laquelle on détourne l'ennemi ou on le force à se détourner.
La diversion qu'il voulait faire en Syrie
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Hist. I, 9
Il ordonna aux cavaliers de se disposer pour faire diversion
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 5
Si Darius eût fait une puissante diversion dans la Macédoine, comme le lui conseillait Memnon, l'un de ses généraux....
de Charles ROLLIN dans Hist. anc. Oeuvres, t. XI, 2e part. p. 300, dans POUGENS.
Le général Amherst, qui devait faire une diversion du côté des lacs, ne paraissait point
de Guillaume Thomas, abbé RAYNAL dans Hist. phil. XVI, 21
Sémantique : Par extension et familièrement, diversion se dit d'une maladie attaquant une autre partie que celle où elle était d'abord fixée.
La diversion que la goutte fait aux entrailles de M. de Grignan
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 586
2
Sémantique : Fig. Action d'agir sur l'esprit ou le coeur comme fait une diversion militaire sur l'ennemi. Des diversions agréables. Des diversions honnêtes. Cette diversion rompit à propos l'entretien.
Je ne trouve pas que nulle chose puisse faire diversion à l'application que j'ai pour vous
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 385
Peut-on voir un spectacle plus digne de faire de grandes diversions ?
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 505
Cela me fait une diversion, sans m'éloigner de mon sujet
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 24
Je comprends que, n'ayant nulle diversion et n'étant entourée que de cette affaire, vous n'avez aucun repos ; vous ne dormez point, vous tomberez malade
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans Lett. 13 nov. 1673
Elle ne cherchait qu'à faire diversion à sa douleur
de Roger de RABUTIN, Comte de Bussy, dit BUSSY-RABUTIN dans dans RICHELET

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Saigniée faite pour la diversion des humours qui courent encore
de Henri DE MONDEVILLE dans f° 43, verso.
2
XVIe s.
Lequel renfort serviroit beaucoup, mesmement pour l'oposer aux Tartares, si les Turcs les faisoyent donner dans les païs des chrestiens, pour faire diversion
de Francois LANOUE, dit Lanoue Bras de Fer dans 440
Les pensionnaires estoient trompez à tous coups pour la diversion des deniers au cabinet
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. III, 188
Je me sauve de telles trahisons en mon propre giron, non par une inquiete et tumultuaire curiosité, mais par diversion plus tost et resolution
de Michel de MONTAIGNE dans II, 82

ÉTYMOLOGIE

1
Lat. diversus, écarté, détourné, de divertere (voy. DIVERTIR).

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