Définition de COI, COITE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : koi, koi-t'

DÉFINITIONS

1
Qui se tient là sans se remuer, sans rien dire. Il était coi près du feu.
Le bon sire le souffre et se tient toujours coi
Dans les visites qui sont faites, Le renard se dispense, et se tient clos et coi
de Jean de LA FONTAINE dans ib. VIII, 3
Tenez-vous coi
de Jean de LA FONTAINE dans Rém.
Il souffre en silence et se tient coi
Chambre coite, chambre bien fermée et bien chaude. Cette locution a vieilli.
Adv.
Lors le manant les arrêtant tout coi [tout à coup]
de Jean de LA FONTAINE dans Vill.
Sur ce propos l'autre l'arrête coi
de Jean de LA FONTAINE dans Serv.
2
Où règne le repos.
Ces fertiles vallons, ces ombrages si cois
de Jean de LA FONTAINE dans Joc.
Qui préférait à la pompe des villes Vos antres cois, vos chants simples et doux
de Jean de LA FONTAINE dans Épître v.
Sous les ombrages toujours cois De Sully, ce séjour tranquille
Nature : Substantivement.
Sur le coi de la nuit
de Jean de LA FONTAINE dans Cloch. Locution qui vieillit.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Por Pinabel [ils] se contienent plus quei
dans Ch. de Rol. CCLXXVII
2
XIIe s.
L'empereor ferez ster à son coi
dans Ronc. p. 27
Je trop redout [redoute] celle qu'amer [je] souloie, La grant, la gente, et la simple et la coie
dans Couci, p. 125
Mout me semont amors que je m'envoise [m'égaye], Quant je plus doi de chanter estre cois
de QUESNES dans Romancero, p. 83
Bele Yolans en chambre coie Sur ses genouz pailes desploie, Coust un fil d'or, l'autre de soie
dans ib. p. 53
Courtois ameor, Qui à sejor [en repos] Gisez en chambre coie
dans ib. p. 68
Lireis de Egypte se tint tut coi en sa terre
dans Rois, 432
3
XIIIe s.
Et quant Grieu les virent venir, si ordenerent leur batailles, et les atendirent tuit coi devant leur paveillons
Mout [elle] fu taisant et quoie
dans Berte, CXVII.
Et il me dit : tenez-vous tout quoy ; car je vous weil demander....
La mer, qui estoit moult quoye
4
XVe s.
Et conviendroit qu'ils [les Escots] se combatissent à leur meschef, ou ils demeureroient tous coys en Angleterre pris à la trappe
Adonc fit-on arrester l'ost tout coi pour avoir autre conseil
Le roi Charles de France fut durement sage et subtil, et bien le montra tant comme il vesqui ; car tout quoi estoit en ses chambres et en ses deduits
5
XVIe s.
Quand marys gardent leurs femelles, Ils ont droit, je m'en tais tout coy
de Clément MAROT dans III, 68
Si les ennemis vous courent sus, attendez les de pied coy
de Michel de MONTAIGNE dans I, 355
Nature [caractère] lente, coye et reposée
de Jacques AMYOT dans Fab. 2
Le peuple se teut et luy donna coye audience pour ouïr ses raisons
de Jacques AMYOT dans Cor. 26
Le plus desert d'un separé rivage, Et la frayeur des antres les plus cois
de Pierre de RONSARD dans 5

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, keût, keûte fém. ; picard, à l'coyette, à l'aise ; Berry, coué, se mettre à la coi, se mettre à l'abri ; provenç. quetz ; catal. quiet ; espagn. et ital. quieto ; du latin quietus, de quies, repos.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
De pied coi, sans bouger, en silence.
Attends là de pied coi que je t'en avertisse
de Pierre CORNEILLE dans Lexique, éd. Marty-Laveaux