Définition de CADUC, CADUQUE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ka-duk, ka-du-k'

DÉFINITIONS

1
Qui tombe ou qui est près de tomber. Maison vieille et caduque.
Quel architecte est celui qui, faisant un bâtiment caduc, y met un principe pour se relever dans ses ruines !
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Connaiss. IV, 2
2
Sémantique : Par extension, santé caduque, santé qui tombe.
âge caduc, âge qui tombe, se casse et s'affaisse par le poids des ans.
Mon père tout caduc émouvant ma pitié....
de Pierre CORNEILLE dans Médée, I, 1
....Une famille.... ne pourrait subsister toute seule, si elle était uniquement composée ou de vieillards caducs ou....
de Jacques Henri BERNARDIN DE SAINT-PIERRE dans Harm. l. VI, Science des enf.
Tuer un chien devenu caduc au service de la famille, c'était une sorte d'impiété
de François René CHATEAUBRIAND dans Génie, III, V, 6
Achève donc ton ouvrage, Viens, ô favorable mort, De ce caduc assemblage Rompre le fragile accord
de Jean-Baptiste ROUSSEAU dans Odes, IV, 9
3
Sémantique : Terme de jurisprudence. Legs caduc, legs annulé pour vice de forme, refus ou incapacité.
Donation caduque, donation non valable. Lot caduc, lot non réclamé.
La dot était caduque après la mort de la femme
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Espr. XXIII, 21
Voix caduque, voix annulée dans un scrutin.
Étant de même avis [le père et le fils, ducs et pairs à la fois], leurs voix ne seraient comptées que pour une ; et d'avis différents, elle serait caduque
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 299, 100
Sémantique : Par extension.
La comparaison que vous pouvez faire entre le royaume de Jésus-Christ et ceux de la terre est caduque
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Var. 15
4
Le mal caduc, l'épilepsie ou le haut mal.
5
Sémantique : Terme de botanique. Qui ne persiste pas, qui tombe vite. Corolle, feuille caduque.
Sémantique : Terme d'anatomie. La membrane caduque, ou, substantivement, la caduque, nom de la membrane muqueuse de l'utérus, hypertrophiée normalement lors de la fécondation et devenue caduque par suite des modifications qu'elle subit à mesure du développement de l'oeuf humain.

HISTORIQUE

1
XVe s.
Ne je ne puis estudier En mon code n'en ma digeste ; Caduque sont ; je doi de reste De ma prevosté dix escus, Et ne treuve homme qui me preste
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. f° 434, dans LACURNE
Quelque grande vieille Sebille [Sibylle], Caduque, menassant ruine....
de COQUILLART dans Droits nouveaux.
Les couleurs de son escu estoient caduques [effacées]
dans Perceforest, t. V, f° 21
2
XVIe s.
Et d'une voix toute caduque et rance
de Pierre de RONSARD dans 601
Voylà une preudhommie caduque, occasionnée, accidentale et certes bien chetive
de Pierre CHARRON dans Sagesse, II, 3
Les gresles, tonnerres et tempestes, et tout le bruit qui se faict en l'air ne trouble ni ne touche les corps superieurs et celestes, mais seulement les inferieurs et caduques
de Pierre CHARRON dans ib. I, 30

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. caduc ; espagn. et ital. caduco ; du latin caducus, de cadere, tomber (voy. CHOIR).