Définition de ACCOISER

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-koi-zé

DÉFINITIONS

1
Nature : V. a. Rendre coi, calme, tranquille.
Adoucissons, lénifions et accoisons l'aigreur de ses esprits
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Pourceaugnac, acte I, sc. 2
Accoisez tous les mouvements de votre intérieur pour écouter cette parole
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Év. 74e jour.
2
Nature : V. réfl.
Si les couleurs semblent voguer au milieu de l'air, si elles s'affaiblissent peu à peu, si enfin elles se dissipent, c'est que, le coup que donnait l'objet présent ayant cessé, le mouvement qui reste dans le nerf est moins fixe, qu'il se ralentit, et enfin s'accoise tout à fait
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Conn. de Dieu.

REMARQUE

1
On voit que ce verbe était en bon usage au XVIIe s. ; il est aujourd'hui tombé en désuétude, à tort, et une emploi intelligent, s'autorisant de Bossuet, pourrait être essayé.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Franceis se taisent ; as les vous [les voilà] aquisez
dans Rol. 18
2
XIIe s.
Durement [il] s'esmerveille quant ele ne s'acoise
dans Romanc. p. 16
Tuit ont de mi envie ; mais si me desmoterrai teil à ols [eux] que tuit cil qui lor envie acoyseront seront bieneureit
de ST BERN. dans 524
3
XIIIe s.
Apriès vinrent li conte et li grant seigneur, et prisent [prirent] trives à trois jours, et là dedens fut la cose acoisie et apaisiée
dans Chr. de Rains, p. 42
Nuls n'en n'ose parler, l'un pour l'autre s'aquoise
dans Berte, 62
Libaron sont tuit à repos ; Par la sale n'i a tant os [hardi] Qui i face ne crine noise ; Li rois parla ; Renart s'acoise
dans Ren. 13634
Quant il fu un poi acoisiez....
dans ib. 6441
Car manjue [démangeaison] s'acoise, qui ung petit la grate
de J. DE MEUNG. dans Test. 844
4
XIVe s.
Et si faites cesser et acoisier vo gent, Tant que dit vous aurai mon fait tout pleinement
dans Guesclin, 20290
5
XVe s.
Le temps cessa et la mer s'aquassa
de Jean FROISSART dans I, I, 198
En cel ardour, en ce desir, M'ala souvenir de ma dame ; Lors m'alai acoisier, par m'ame
de Jean FROISSART dans Épinette amoureuse.
Et ceux qui contre lui avoient proposé lui grever pour la mort du duc d'Orleans, furent tous acoisez
de P. DE FÉNIN dans 1410
Non mie que je vueille dire que tous les jeunes en chiéent [tombent] ès inconveniens susdits et que mains n'en y ait d'accoisiez et rassis
de Christine de PISAN dans Charles V, I, 10
Et puis quant seroit appaisée La fumée et toute accoysée La mer....
de Jean de LA FONTAINE dans 1028
Et ains demeura en celle place ce pied coy, attendant que la mer fust accoisée
dans Bouciq. II, 22
6
XVIe s.
Tu accoises les ruisseaux Et les bois hostes des bestes
de Jacques YVER dans 528
Que la guerre d'Italie pour les grandes despenses et interests des princes s'accoise
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. I, 29

ÉTYMOLOGIE

1
À, et coi (voy. ce mot) ; provenç. aquezar.

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