Définition de SOUDARD OU SOUDART

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : sou-dar ; le t ou le d ne se lie pas

DÉFINITIONS

1
Sémantique : Terme familier. Homme qui a longtemps servi à la guerre et qui en a les habitudes ; il se prend en mauvaise part, soit par moquerie, soit pour exprimer la grossièreté ou la barbarie.
Ta maison et tes biens saccagés des soudards
Onc ne fut un meilleur soudart
Le drôle fit un trait de franc soudart ; Car aux faveurs d'une belle il eut part, Sans débourser, escroquant la chrétienne
de Jean de LA FONTAINE dans Femme avare.
Après cela, ne vous figurez pas que je sois un soudard sans âme, comme vous paraissez le croire
de CH. DE BERNARD dans la Femme de quarante ans, § 3
Sémantique : Fig.
Tous les amours y mettent [dans mon gîte] garnison ; En vrais soudards ils y faisaient esclandre
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Métemps.

HISTORIQUE

1
XVe s.
Ne soyons point si vilains et hagards, Que de laisser ce bon vin auz souldards Qui nous font tant d'outrage
de BASSELIN dans LII
Je ne congnois où je puisse servir, L'arriere ban a fait crier vieillesse, Las ! fauldra il son soudart devenir ?
de Charles D'ORLÉANS dans Ball. 84
2
XVIe s.
À ces mots de Pluton, on voit de toutes parts Sortir du creux manoir les plus braves soldarts
de Philippe DESPORTES dans Rodomont.
Il distribua à ses soudards les terres conquises sur les ennemis
de Jacques AMYOT dans Rom. 42
Ses propos [d'un bravache] seront à l'equipolent ; car un homme est mort, si ce soudard courroucé l'a seulement regardé de travers

ÉTYMOLOGIE

1
Solde, et la finale ard souvent péjorative ; picard, seudard, souderd.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
SOUDARD. - HIST. Ajoutez : XIVe s.
Chascun de ses souldars [de Jacques d'Artevelle] avoit pour jour quatre gros de Flandres pour ses fraiz et pour ses gages
de J. LE BEL dans Vrayes chroniques, t. I, p. 128