Définition de OBSCURÉMENT

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ob-sku-ré-man

DÉFINITIONS

1
Sans clarté.
La nuit approchait, on ne voyait les objets qu'obscurément
dans Dict. de l'Acad.
2
D'une manière brune, foncée, en parlant de teintes.
Le dessus du dos, de la tête et des ailes est d'un brun obscurément teint de verdâtre
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Oiseaux, t. IX, p. 471
3
D'une manière à peine visible.
À son origine, le coeur n'est qu'une vésicule obscurément contractile
de CL. BERNARD dans Rev. des Deux-Mondes, 1865, p. 242
4
Sémantique : Fig. D'une manière peu intelligible.
Quoi ! mon père tantôt parlait obscurément
de Pierre CORNEILLE dans Oedipe, III, 3
Si le temps [du Messie] eût été prédit obscurément
de Blaise PASCAL dans Pensées, XX, 11, éd. HAVET.
Dans cette grammaire, dont l'objet ne paraissait pas devoir effrayer les âmes pieuses, les phrases citées par l'auteur pour exemples de ses préceptes étaient une suite d'assertions obscurément impies contre l'existence de Dieu, la spiritualité de l'âme, et les autres vérités que la religion nous oblige de croire
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Éloges, Girard.
Dois-je, au lieu de Laharpe, obscurément écrire : C'est ce petit rimeur, de tant de prix enflé
de Nicolas GILBERT dans Mon apologie.
5
Sémantique : Fig. Sans renom, sans éclat.
Il dévore en secret ses sentiments d'humanité, il gémit obscurément sur la nature humaine
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. d'Argental, 6 août 1766
Rien n'est si désagréable que d'être pendu obscurément
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Voyage de la raison.
Le bonheur, cet objet de nos désirs, mais qui fuit et repousse la grandeur et les richesses, serait-il donc obscurément attaché à la médiocrité en tout genre ?
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Éloges, Segrais.
Soldat obscurément utile, Je ne partageais les lauriers Ni de Saxe, ni de Belle-Isle
de ST-LAMB. dans Pièc. fug. sur la paix de 1748
Dans les bras d'une épouse chérie Je goûte obscurément les doux fruits de ma vie
de Alphonse de LAMARTINE dans Méd. I, 20
6
Sémantique : Fig. D'une manière mal éclaircie, qui n'est pas bien certaine.
Obscurément plongé dans ce doute cruel, Mes yeux, chargés de pleurs, se tournaient vers le ciel
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans 2e discours.
Il se répandit obscurément de tous côtés que les Malais, qui seuls avaient des relations avec ces contrées, avaient porté du girofle et de la muscade dans plusieurs marchés
de Guillaume Thomas, abbé RAYNAL dans Hist. phil. II, 25
L'empereur flattait encore obscurément une espérance qu'il n'avait pas
de VILLEMAIN dans Souv. cont. Cent-J. ch. v.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Se il a parlé folement En maint liu et oscurement, Ne vous en esmerveilliés mie
dans Hist. litt. de la Fr. t. XXIII, p. 522
Ou je ne parlerai mes [plus] devant lou pueple de choses qui à avenir soient, se si oscurement non, que il ne sauront que je dirai devant ce que avenir lo voient
dans Merlin, f° 49, recto
2
XVIe s.
Qui est-ce qui nous empeschera d'exposer par mots plus clairs les choses qui sont obscurement monstrées en l'Escriture ?
de Jean CALVIN dans Instit. 71

ÉTYMOLOGIE

1
Obscure, et le suffixe ment ; ital. oscuramente.

Synonymes de OBSCURÉMENT