Définition de EXCESSIF, IVE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : è-ksè-sif, si-v'

DÉFINITIONS

1
Qui excède la règle, la mesure, le degré ordinaire.
Pour un si cher objet que je mets dans vos bras, Est-ce un prix excessif qu'un si juste trépas ?
Les qualités excessives nous sont ennemies et non pas sensibles
de Blaise PASCAL dans dans COUSIN
Ce qu'ils voient de plus dans les autres est outré et excessif
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Car. Resp. hum.
Le froid excessif, la faiblesse excessive, la vieillesse excessive, et le mal aux yeux excessif ne m'ont pas permis, monsieur, de vous remercier plus tôt
Climat excessif, celui où l'hiver est extrêmement froid, et l'été extrêmement chaud.
2
Il se dit des personnes qui portent les choses à l'excès. C'est un homme excessif.
Et, flatteur excessif, il loua la colère Et la griffe du prince, et l'antre, et cette odeur
Que vous êtes excessifs en Provence ! tout est extrême, vos chaleurs, vos sereins, vos bises, vos pluies....
Voilà quel est le peuple, violent, mais exorable ; excessif, mais généreux
Excessif à, suivi d'un infinitif.
Corrigeant partout la nature, Excessive à payer ses soins avec usure
On a dit excessif à penser, de celui qui médite avec trop d'application.
Il est excessif à penser
de MÉRÉ dans Oeuv. posth. t. II, p. 205

REMARQUE

1
1. Excessif n'admet ni le comparatif, plus excessif, ni le superlatif, très excessif.
2
2. Quant à trop excessif, comme excès emporte déjà l'idée de trop, c'est un pléonasme ; mais ce pléonasme n'est pas inusité.
.... Deux soleils en un lieu trop étroit Rendaient trop excessif le contraire du froid
Mais de bonne foi, j'en écris [des lettres] souvent d'une longueur trop excessive
3
3.
Trop d'excès est encore un pléonasme qui se trouve : Ah ! sire, un tel honneur a trop d'excès pour moi
Sa faute a trop d'excès pour être rémissible
de Pierre CORNEILLE dans la Place roy. II, 4
4
4. Si excessif se dit (voy. EXCESSIVEMENT).

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Celle nouvelle [de la mort de Tarquin] fut aus Peres, oultre reson, luxurieuse et excessive ; quar les premiers d'euls se prinstrent à fere injures au pueple
de Pierre BERCHEURE dans f° 35, recto.
2
XVe s.
[Maison] Où serviteurs ot en grande habondance, Qui gaiges ont excessis sanz raison
de Eustache DESCHAMPS dans Administr. de l'hôtel du prince
N'y avoit si meschante morveuse qui ne les face faire [des habits] plus excessifs
dans Arresta am. p. 297, dans LACURNE
3
XVIe s.
La bonne, l'excessive, la divine [poésie]
de Michel de MONTAIGNE dans I, 266
Puissance excessive et demesurée
de Jacques AMYOT dans Thém. 43
Et ne faudra point qu'ils ayent crainte d'estre excessifs en cela ; car on ne peut trop detester ce qui est si contraire à Dieu

ÉTYMOLOGIE

1
Excès ; provenç. excessiu ; espagn. excesivo ; ital. eccessivo.

Termes proches de EXCESSIF, IVE