Définition de COULANT, ANTE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : kou-lan, lan-t'

DÉFINITIONS

1
Qui coule.
Quelques-unes des plus coulantes parties du sang
de René DESCARTES dans Méth. 5
Vin coulant, vin léger et agréable à boire.
Noeud coulant, noeud qui se serre et se desserre sans se dénouer.
2
Qui verse en abondance.
Cette terre coulante de lait et de miel
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans II, Visit. 1
3
Fig. Sémantique : Terme de littérature. Qui est comme s'il coulait, aisé, naturel. Ses vers sont bien coulants.
Ses vers sont d'un beau style et sa prose est coulante
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. III
Le ton de la conversation y est coulant et naturel
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Hél. II, 14
Rien n'est plus coulant ni plus harmonieux que l'endroit où le poëte décrit la douce et insinuante éloquence de Nestor
de Charles ROLLIN dans Traité des Ét. II, 1
Dans un sens analogue, dessin coulant.
4
Être coulant en affaires, être facile, accommodant. Je l'ai trouvé très coulant.
Il m'avait fait entendre que, si je m'engageais à quitter la plume, on serait coulant sur le passé
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Confess. XI
Qui peut voir aujourd'hui ces mêmes ministres [pasteurs protestants], jadis si coulants et devenus tout à coup si rigides, chicaner sur l'orthodoxie d'un laïque et laisser la leur dans une si scandaleuse incertitude ?
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Lett. de la mont. II

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Si a bonnes portes coulans [à coulisses], Por faire ceus defors doulans, Et pour emprendre et retenir, S'il osoient avant venir
dans la Rose, 3839
2
XVe s.
En ai-je bien eü deus mille Des frans ; que sont-il devenu ? Si coulant sont et si menu, Quand ma bourse en est pourveüe ; Tost en ai perdu la veüe
de Jean FROISSART dans Le dit dou florin.
Plus que Pithon merveilleux à oultrage, Escorpion qui seult poindre les nus, Cuer plus coulant que couleuvre en marage [marais], Souriecte qui a les dens agus
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. f° 38, dans LACURNE
3
XVIe s.
En un lieu glissant et coulant, suspendons nostre creance
de Michel de MONTAIGNE dans II, 241
Le sang s'engendre tout soudain par la transmutation de quelque chair qui se tourne promptement en liqueur coulante
de Jacques AMYOT dans P. Aem. 23
Les sangsues qui habitent es eaux claires et coulantes
de Ambroise PARÉ dans XV, 69
Afin de rendre les parties plus glissantes et coulantes
de Ambroise PARÉ dans XVIII, 32
En maniere de lacq colant
de Ambroise PARÉ dans t. II, p. 629
Ils tariront le coulant des fontaines
de Pierre de RONSARD dans 653

ÉTYMOLOGIE

1
Couler.

Termes proches de COULANT, ANTE