Définition de CHQUAGE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ha-vr'

DÉFINITIONS

1
Anciennement, port de mer quelconque.
Employant ce Typhis [pilote], Syrtes et Cyanées Seront havres pour toi
de François de MALHERBE dans II, 12
Et, comme un marinier échappé de l'orage, Du havre sûrement contempler le naufrage
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Épître II
Maldonado, qui faisait tout son espoir, est maintenant reconnu pour un des plus mauvais havres qu'il y ait au monde
de Guillaume Thomas, abbé RAYNAL dans Hist. phil. VIII, 10
Sémantique : Par extension.
De petits écureuils noirs, après avoir dépouillé les noyers du voisinage, se sont résolus à chercher fortune et à s'embarquer pour une autre forêt ; aussitôt, élevant leurs queues et déployant au vent cette voile de soie, la race hardie tente fièrement l'inconstance des ondes ; la tempête se lève, la flotte va périr, elle essaye de gagner le havre prochain
de François René CHATEAUBRIAND dans Génie, I, V, 9
Sémantique : Fig.
Mais n'est-ce pas la loi des fortunes humaines, Qu'elles n'ont point de havre à l'abri de tout vent ?
de François de MALHERBE dans VI, 10
Havre d'entrée ou havre de toutes marées, port où il y a de l'eau suffisamment pour entrer en tout temps.
Havre de barre ou de marée, port où l'on ne peut entrer qu'avec la haute mer.
2
Aujourd'hui, havre ne se dit que de certains ports qui sont à sec à marée basse.
Les baies, les ports et les havres
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Hist. nat. Preuv. théor terr. Oeuvres, t. II, p. 199

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Souz Alexandre [Alexandrie], à un havre mout lé [large]
dans Ronc. p. 118
2
XIIIe s.
Al havene vint, nef i trova
dans Lai de Melion
3
XIVe s.
Et grans nefs profondes et larges, Plus de cinq cents dedans le hable
de GUIART dans dans DU CANGE, haula.
4
XVe s.
Quand [les Anglois] se departirent des havres d'Angleterre
de Jean FROISSART dans II, II, 27
Mais que demandes-tu ? tu quiers chemin à toy perdre, à l'exemple de moy, et veulx saillir du havre de seureté pour toy noyer dedans la mer
de Alain CHARTIER dans le Curial.
5
XVIe s.
Il n'est gallere, encor que le grant dyable En fust patron, s'elle approchoit mon hable, Qu'on ne la mist par esclatz comme ung verre [c'est la ville de Gênes qui parle]
de Jean des Mares ou Des Marets, dit Jean MAROT dans V, 46

ÉTYMOLOGIE

1
Bas-lat. haula ; portug. abra ; du germanique : anc. scand. höfn ; anglo-sax. häfen ; dan. hafn ; allem. Hafen ; angl. haven. Comparez le bas-breton et le kimry, aber, port.

Synonymes de HAVRE

Termes proches de HAVRE

Phonétiquement proche de HAVRE