Définition de AHANER
Prononciation : a-ha-né
DÉFINITIONS
1
Éprouver une grande fatigue en faisant quelque chose.Peu usité.
HISTORIQUE
1
XIIIe s.Sarteurs ne charbonniers ne vilains ahanant
dans Berte, CVII
Et prendoit [Richard] proies es paysans, et tourbloit si le pays qu'on n'i semoit ne ahanoit nient
dans Chr. de Rains, p. 73
S'aucuns por fole amor se sunt entredampné, Là seront mis ensemble, joint et enchaainé, Batu et desrompu, froissié et ahané, Et maudiront le jour qu'il furent d'Adam né
de J. DE MEUNG. dans Test. 1971
2
XIVe s.Encor [j'] ai dix chevaus dont j'ahenne les blez, Et cinq cens gras moutons
dans Guesclin. XIV, 138
À ces felons quetis [prisonniers] donrai si mal douaire, La terre ahanneront mon frere roy Islaire, Et si seront batu comme asne de Cesaire
dans Baud. de Seb. V, 102
3
XVe s.C'est un povre homs, nez de petites gens de labours, qui encore hanent les terres en nostre pays
4
XVIe s.Ne vois tu point comment ahane Athlas ?
de Clément MAROT dans IV, 71
Mon très cher fils, je vois que tu ahanes [que tu t'impatientes] D'estre à repos
de Jean des Mares ou Des Marets, dit Jean MAROT dans V, 128
Je sçais combien ahanne mon ame en compaignie d'un corps si tendre
de Michel de MONTAIGNE dans I, 165
Ils croyent que l'ame d'un homme accablé soubs une ruyne, traisne et ahanne longtemps à sortir
de Michel de MONTAIGNE dans II, 291
Plus j'ahanne à le trouver, plus je l'enfonce en l'oubliance
de Michel de MONTAIGNE dans III, 358
Cependant que j'ahanne à mon blé que je vanne à la chaleur du jour
de Joachim DU BELLAY dans Au vent.
ÉTYMOLOGIE
1
Voy. AHAN ; genév. affaner, gagner avec peine. Dans l'ancien français, ahaner veut souvent dire cultiver la terre ; ahan, la culture ; ahanable, cultivabie.