L'oeuvre Lettre sur les sourds et muets à l'usage de ceux qui entendent et qui parlent de Denis DIDEROT
Ecrit par Denis DIDEROT
Date : 1751
Citations de "Lettre sur les sourds et muets à l'usage de ceux qui entendent et qui parlent"
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Utilisé pour le mot | Citation |
ABSTRAIRE | C'est que, par la faculté que toutes les personnes auraient d'abstraire, elles pourraient toutes être géomètres |
APPARENCE | Je la crois telle aujourd'hui qu'elle a toujours été, et il n'y a pas d'apparence qu'elle se perfectionne jamais... |
BORDEREAU | C'est un de ces magasins de marchandises mêlées dont il n'y a proprement que le bordereau qui lui appartienne |
COMPTÉ, ÉE | L'esprit ne va pas à pas comptés comme l'expression |
CONCEPT | N'est ce pas là une image de ces concepts qui ont fait tant de réputation à tant de philosophes ? |
CRIER | Vous allez, monsieur, peut-être crier au paradoxe |
DÉCOMPOSER | Mon idée serait de décomposer un homme, pour ainsi dire, et de considérer ce qu'il tient de chacun des sens qu'il possède |
DÉFIGURER | Je leur demande si Despréaux et Lamotte n'ont pas défiguré l'Ajax d'Homère |
DIRE | Quelque génie qu'on ait, on ne dit pas mieux qu'Homère quand il dit bien |
ENTHOUSIASME | Il est de la nature de tout enthousiasme de se communiquer et de s'accroître par le nombre des enthousiastes |
ÉTEINDRE | Les sons rendus par le timbre ne s'éteignent pas sur-le-champ |
ÉTENDRE | Cette maxime s'étend, quoique avec moins de sévérité, à tous les autres objets |
EXPRESSION | Ne croyez pas, mademoiselle, que ces êtres si sensibles à l'harmonie soient les meilleurs juges de l'expression |
FAIBLE | Ils ressemblent à ces âmes faibles qui ne peuvent entendre l'histoire d'un malheureux sans lui donner des larmes, et pour qui il n'y a point de tragédies mauvaises |
FRANÇAIS, AISE | Parlez grec, latin, italien au peuple, mais parlez français au sage |
GÉNÉRALISER | Les anciens qui généralisaient moins et qui étudiaient plus la nature en détail et par individus |
GESTICULÉ, ÉE | Quand le sujet d'une proposition oratoire ou gesticulée n'est pas annoncé, l'application des autres signes reste suspendue |
GRÂCE | Il ne me reste plus qu'à vous remercier de vos observations ; s'il vous en vient quelques-unes, faites-moi la grâce de me les communiquer |
HARMONIQUE | ....Une tête était mal timbrée, si le son principal qu'elle rendait n'avait dans la société aucun harmonique |
HIÉROGLYPHIQUE | C'est la connaissance ou plutôt le sentiment vif de nos expressions hiéroglyphiques de la poésie, perdues pour les lecteurs ordinaires, qui décourage les imitateurs du génie |
IGNORANCE | L'ignorance est moins éloignée de la vérité que le préjugé |
IMAGE | La poésie nous fait admirer des images dont la peinture serait insoutenable |
IMITATEUR, TRICE | Comment se fait-il que, des trois arts imitateurs de la nature, celui [la musique] dont l'expression est la plus arbitraire et la moins précise parle le plus fortement à l'âme ? |
INVERSION | Un autre désavantage des langues à inversion, c'est d'exiger soit du lecteur, soit de l'auditeur, de la contention et de la mémoire |
LUNE | Je suis sûr que jamais clair de lune ne vous a autant affecté dans la nature que dans une des nuits de Vernet |
MARTEAU | Imaginez-vous dans la tête un timbre garni de petits marteaux, d'où partent une multitude infinie de fils qui se terminent à tous les points de la boîte |
MÉMOIRE | Une grande mémoire suppose une grande facilité d'avoir à la fois ou rapidement plusieurs idées différentes |
MEUBLÉ, ÉE | Une tête meublée d'un grand nombre de choses disparates est assez semblable à une bibliothèque de volumes dépareillés |
MOT | Quelle perte pour ceux d'entre nos écrivains qui ont l'imagination forte, que celle de tant de mots que nous revoyons avec plaisir dans Amyot et dans Montaigne ! |
MOURIR | Elle prit une poignée de terre qu'elle répandit en croix sur le corps de son fils qu'elle avait étendu à ses pieds ; son mari comprit le signe et se laissa mourir de faim |
NATURE | Démontrez-leur qu'il est faux, ainsi qu'ils le prétendent, que toute nature soit belle, et qu'il n'y ait de laide nature que celle qui n'est pas à sa place |
NUTATION | La nutation de tête d'un cheval qui chemine attristé, n'est-elle pas imitée dans une certaine nutation syllabique du vers ? |
OREILLE | Tous ces vers sont pleins de dissonances ; et celui qui ne les sent pas n'a point d'oreille |
PIÉDESTAL | Une statue est faite pour être vue de loin ; on lui donnera un piédestal : il faut qu'un piédestal soit solide |
PUR, URE | Racine n'a pas écrit plus correctement ; c'est Despréaux tout pur |
QUINQUERCION | Vous n'ignorez pas que ces quinquercions étaient des gens qui avaient la vanité de se signaler dans tous les exercices de la gymnastique |
RAMENÉ, ÉE | Ramenés nous-mêmes sans cesse par nos besoins et par nos plaisirs, de la sphère des abstractions, vers les êtres réels |
RÉALISER | C'est la philosophie péripatéticienne qui a réalisé tous les êtres généraux et métaphysiques.... |
RÉDUIRE | Vous n'auriez pas été tenté de réduire les beaux-arts à un même principe, s'ils ne vous étaient pas tous à peu près également connus |
RENDRE | Voilà ce que le papier ne peut jamais rendre ; voilà où le geste triomphe du discours ! |
SENS | Je trouvais que, de tous les sens, l'oeil était le plus superficiel ; l'oreille, le plus orgueilleux ; l'odorat, le plus voluptueux ; le goût, le plus superstitieux et le plus inconstant ; le toucher, le plus profond |
SOURD, SOURDE | M. Le Sage était devenu si sourd dans sa vieillesse, qu'il fallait, pour s'en faire entendre, mettre la bouche sur son cornet, et crier de toute sa force |
SUSPENSIF, IVE | Le génitif, étant un cas suspensif, leur fait attendre [aux auditeurs] toutes ces idées que l'orateur ne pouvait leur présenter à la fois |
TRAVERS | Qui verrait sans horreur un géant tenant un homme en travers dans sa bouche énorme, et le sang ruisselant sur sa barbe et sur sa poitrine ? |
VOISIN, INE | S'il est arrivé à mes idées d'être voisines des vôtres, c'est comme un lierre à qui il arrive quelquefois de mêler sa feuille à celle du chêne |
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