Définition de P?LI

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : ma-zu-r'

DÉFINITIONS

1
Ce qui reste d'un bâtiment tombé en ruines.
Tant de grands bâtiments en masures changés
de François de MALHERBE dans II, 12
Ces masures et ce terrain inculte étaient habités, il y a environ vingt ans, par deux familles
de Jacques Henri BERNARDIN DE SAINT-PIERRE dans Paul et Virg.
Alors la masure, où la mousse Sur l'humble chaume a débordé, Montre avec une fierté douce Son vieux mur, de roses brodé
de Victor HUGO dans Voix intérieures, V
Sémantique : Par extension.
Ô murs ! temple à jamais fameux ! Berceau des lois, sainte masure !
de André CHÉNIER dans le Jeu de paume.
Sémantique : Fig.
[Les martyrs] ne souhaitant rien tant que de voir bientôt abattue cette masure ruineuse de leur corps, qui les séparait de leur maître
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Panég. St Gorgon, 2
Quelle plus misérable et plus pauvre masure Qu'un homme usé, flétri, mort pour l'illusion, Riche et sans volupté, jeune et sans passion ?
de Victor HUGO dans Voix intérieures, à un riche
2
Une méchante habitation qui semble menacer ruine.
Le pigeon profita du conflit des voleurs, S'envola, s'abattit auprès d'une masure
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. IX, 2
Il se dit, par exagération, d'une maison modeste.
Je souhaite en tout que la pièce [Tancrède] soit jouée à Paris comme elle l'a été dans ma masure de Tourney
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. d'Argental, 24 oct. 1759
Sémantique : Fig.
De timides ménagements pour tous ces restes de barbarie, pour ces masures de la féodalité, qui ôteraient toute solidité, toute beauté, toute proportion à l'édifice que nous sommes appelés à construire
de Honoré Gabriel Riqueti, comte de MIRABEAU dans Collection, I, p. 272

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Au droit chens [cens] deu en deniers à certain jor por heritages ou pour masures
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXIV, 19
Masure taillable au segneur
de Philippe de BEAUMANOIR dans XII, 21
Mazure chargée de diverses prestations
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans audientia.
2
XIVe s.
Car je fus prins d'Anglois dedens une masure
dans Guesclin. 22115
3
XVe s.
Jean Balle et Jacques Strau furent trouvés en une vieille masure reposts, qui se cuidoient embler
de Jean FROISSART dans II, II, 115
Il voit le soleil rayer [rayonner] contre la masure [muraille]
dans Perceforest, t. IV, f° 47

ÉTYMOLOGIE

1
Bas-latin, mansura, demeure, de manere (voy. MANOIR). Ce mot a pris une signification méprisante qu'il n'avait pas à l'origine. En haute Normandie, masure signifie la basse-cour, le verger qui entoure la maison de ferme.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Nom, en Normandie, de l'enclos, ou verger, ou herbage planté d'arbres fruitiers, dans lequel sont situés les bâtiments de la ferme, les Primes d'honneur, Paris, 1869, p. 9.
Dans les masures de Bretagne et de Normandie, dans les vergers picards et les clos ardennois, la récolte des pommes a été aussi abondante...
dans Journ. offic. 18 oct. 1875, p. 8733, 1re col.

Synonymes de MASURE

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