Définition de BRIBE
Prononciation : bri-b'
DÉFINITIONS
1
Gros morceau de pain. Manger une bribe de pain. Il est populaire.2
Les restes d'un repas.Cela se changeait en un déjeuner dont j'étais le pourvoyeur, et qu'il partageait avec un autre camarade ; car pour moi, très content d'en avoir quelque bribe, je ne touchais pas même à leur vin
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Confess. I
Sémantique : Fig.
Si j'avais le moindre crédit, quelques bribes à leur jeter, ils seraient tous à mes pieds
de Paul Louis COURIER dans I, 86
3
Phrases prises çà et là.C'était [Villars] un répertoire de romans, de comédies et d'opéras dont il citait à tout propos des bribes
Je sais qu'un homme qui fait des vers mieux que moi a récité des bribes fort jolies d'un petit poëme....
HISTORIQUE
1
XIVe s.C'est celle qui brimbes repont [met] en son sachet, et tant y sont que moisies elles deviennent
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans briba.
2
XVIe s.Et pour ce qu'ils estoient fort chargez de bribes, il se convia à les soulager
Il n'est vie que de coquins quand ils ont amassé leurs bribes
de Randle COTGRAVE dans
ÉTYMOLOGIE
1
Bourguig. bribaullai, mendier ; picard, briber, manger ; wallon, briber ; ancien wallon, brimber, mendier ; espagn. briba, gueuserie ; angl. bribe, présent qu'on fait pour corrompre quelqu'un. Ces mots se rapportent d'une part à briffaud, mangeur ; picard brife, morceau de pain (ital. briffalda, coureuse) ; et d'autre part à l'espagnol bribar, mener une vie de vagabond ; ital. birbone, birbante, vagabond ; anc. franç. briban. L'italien briffalda sert d'union entre les deux formes brif et brib, et les deux sens manger et être vagabond. Du reste l'origine ultérieure de ce mot est ignorée. On a indiqué l'ancien haut-allemand bilibi, pain, conjecture sans autorité. Mais bribe, bien qu'il ait été brimbe, ne paraît pas tenir à brimborion (voy. ce mot), qui est tout autre.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
1
XVIe s. Ajoutez :En cette occasion de trousser mes bribes et de plier bagage [mourir], je prends plus particulièrement plaisir à ne faire gueres ny de plaisir ny de desplaisir à personne en mourant
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 122