Définition de RABAT-JOIE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ra-ba-joî

DÉFINITIONS

1
Ce qui vient troubler la joie, la satisfaction où l'on était.
Les loyolites, voyant que ce miracle [opéré à Port-Royal] leur faisait ombre, ont écrit pour s'y opposer un Rabat-joie du miracle nouveau de Port-Royal
Rabat-joie ou Observations sur ce qu'on dit être arrivé au Port-Royal au sujet de la sainte épine (par le P. Annat) ; ce seul mot de rabat-joie, dans un sujet si sérieux et si saint, a fait juger quel est l'esprit qui anime cet auteur
de Blaise PASCAL dans Réponse à un écrit, etc.
Qu'est-ce donc ? voici bien, monsieur, du rabat-joie
de Jean de LA FONTAINE dans Je vous prends sans vert, sc. 14
Pouvons-nous craindre un plus grand et un plus cruel rabat-joie, que la douleur sensible de songer à se séparer ?
Ç'a été [rougir facilement] le vrai rabat-joie de votre beauté et celui de ma jeunesse
Sémantique : Familièrement. C'est un rabat-joie, se dit d'une personne triste ou ennemie de la joie des autres.
Au fém. C'est une rabat-joie.

HISTORIQUE

1
XVe s.
Où est vieillesse rabat joye
de Charles D'ORLÉANS dans Répart. d'amour, Ball.
[La femme] Une heure brait, une autre crie ; En ce monde n'a tel tourment ; Pour ce l'appell'on rabat joye
de Eustache DESCHAMPS dans Poés. mss. f° 452
2
XVIe s.
Nous n'avons que faire d'exaggerer leur inanité [des voluptés naturelles] ; elle se fait assez sentir et se produict assez, mercy à nostre esprit maladif, rabat joye, qui nous desgouste d'elles, comme de soy mesme
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 293
L'esprit humain n'est pas seulement rabbatjoye, trouble-feste, ennemy de ses appetits, naturels et justes plaisirs

ÉTYMOLOGIE

1
Rabattre, et joie.