Définition de PRIMAT
Prononciation : pri-ma ; le t ne se prononce pas et ne se lie pas, au pluriel, l's se lie : les pri-ma-z espagnols
DÉFINITIONS
1
Nom donné à quelques archevêques qui, par d'anciens droits, ont une sorte de supériorité sur tous les évêques et archevêques d'une région.Saint Cyprien et l'évêque d'Afrique, dont il était le primat
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Déf. tradit. commun. II, 30
On dit communément : après un tel, qui sera chancelier ? qui sera primat des Gaules ? qui sera pape ?
de Jean de LA BRUYÈRE dans XII
Un curé de nos provinces est jugé en matière purement ecclésiastique par l'officialité de son évêque ; il en appelle au métropolitain, du métropolitain au primat, n'est-ce pas assez ?
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Pol. et lég. Le cri des nations, Juges délégués.
Ce Thomas Becquet, avocat élevé par le roi Henri II à la dignité de chancelier, et enfin à celle d'archevêque de Cantorbéry, primat d'Angleterre et légat du pape, devint l'ennemi de la première personne de l'État dès qu'il fut la seconde
Il y avait trois primats en France : l'archevêque de Lyon se disait primat des Gaules ; celui de Bourges, primat d'Aquitaine ; et celui de Rouen, primat de Normandie. Le premier et le dernier subsistent encore aujourd'hui.
Nature : Adj. Archevêque primat. Prince primat.
Depuis la nouvelle législation ecclésiastique, le titre de primat est purement honorifique en France.
2
En parlant de la Grèce moderne, les primats, les principaux d'une ville, d'un lieu.3
Primat de Pologne, chef du sénat, qui gouvernait dans les interrègnes.HISTORIQUE
1
XIIe s.Là [ils] durent les persones [les ecclésiastiques] e eslire e doner : N'i voldrent [voulurent] arcevesque ne primat apeler
dans Th. le mart. 127
2
XIIIe s.Parce qu'il est primat des arcevesques dou roiaume
dans Ass. de J. I, 29
ÉTYMOLOGIE
1
Provenç. primat ; espagn. primado, primaz ; ital. primate ; du lat. primatem, dérivé de primus (voy. PRIME 1).SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
1
La première copie d'une missive, d'une dépêche, par opposition à duplicata.En marge de cette minute [lettre de Napoléon 1er 29 novembre 1812] est écrit : le primat a été porté par le courrier Saint-Romain ; le duplicata est porté le 1er décembre par le juif Marius
dans Journ. offic. 4 mars 1877, p. 1679, 1re col.