Définition de LUCIFRE

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DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : lu-si-fêr

DÉFINITIONS

1
Nom, chez les Latins, de l'étoile brillante nommée Vénus, qui, marchant le matin devant le soleil, paraît au point du jour, et qui, suivant le soleil au soir, prend alors le nom d'Hesperus.
2
Chez les chrétiens, surnom de Satan.
Mais de se mettre au-dessus du trône du Tout-Puissant, il n'y a eu depuis Lucifer, comme je crois, que les stoïciens qui l'aient osé entreprendre
de LA MOTHE LE VAYER dans Vertu des païens, II, Zénon.
Laissez mon voile, esprit de Lucifer
de Jean de LA FONTAINE dans Psaut.
Lucifer, chef des infernales cours, Pour éviter les traits de ta furie, Escobar sait un chemin de velours
de Jean de LA FONTAINE dans Ballade sur Escobar.
Il lui fera bientôt, aidé de Lucifer, Goûter en paradis les plaisirs de l'enfer
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. X
On a donné le nom de Lucifer au prince des anges qui firent la guerre dans le ciel ; et enfin ce nom, qui signifie phosphore et aurore, est devenu le nom du diable
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Dict. phil. Ange.
Ce reflet émané du corps de Lucifer, C'était le pâle jour qu'il traîne en nos ténèbres, Le rayon sulfureux qu'en des songes funèbres Il nous apporte de l'enfer
de Victor HUGO dans Ball. VIII
Sémantique : Fig. C'est un vrai Lucifer, se dit d'un enfant turbulent, méchant.
3
Dans un sens plus restreint, nom de l'esprit qui préside à l'orient, selon COLLIN DE PLANCY, Dict. infernal.

REMARQUE

1
Si le nom de l'étoile du matin a pu passer au prince des mauvais anges, c'est qu'il y a dans une poésie hébraïque cette exclamation : Comment es-tu tombée, étoile du matin (quomodo cecidisti, lucifer) ? En appliquant cette idée à la chute des anges, on est arrivé à nommer Lucifer le roi des anges tombés.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
[Ses yeux] Tant sont clair com se Lucifer, La plus claire estoile qui soit D'autres estoiles, s'en issoit
dans Roman de la poire
2
XIVe s.
Il semble qu'il appartient bien que le roy ait aulcune vesture laquelle n'appartiengne à aulcun autre ; mais plusieurs veulent ressembler, comme Lucifer, en magnificence au plus grand
dans le Songe du vergier, I, 147
3
XVe s.
Mès Lucifer, qui la nuit chace....
de Jean FROISSART dans Espinette amour.

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. lucifer ; espagn. et ital. lucifero ; du lat. lucifer, étoile du matin, de lux, lucis, lumière, et ferre, porter.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
LUCIFER. - HIST. XIIIe s. Ajoutez :
Dieus veut que li homs si le serve, Qu'en bien servant le liu deserve [mérite] Que Lucifer perdi jadis
dans Arch. des missions scientif. 2e série, t. III, p. 297

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