Définition de BADAUD, AUDE

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ba-dô, dô-d' ; le d ne se lie pas : le badaud est.... dites : le ba-dô est.... l's se lie au pluriel

DÉFINITIONS

1
Qui s'arrête à considérer tout ce qui lui semble nouveau. Les badauds de Paris, locution qui vient de ce que, à Paris comme dans les grandes villes, une foule s'amasse rapidement autour de quoi que ce soit.
Tu seras des badauds en passant adoré
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. XVI
L'espoir qui le domine, C'est, chez son vieux portier, De parler de la Chine Aux badauds du quartier
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Jean de Paris.
Et la vieille badaude, au fond de son quartier, Dans ses voisins badauds voit l'univers entier
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Vanité
Un troisième, moine et seigneur, dont les paysans sont mainmortables, attendait un arrêt du conseil qui le mît en possession de tout le bien d'un badaud de Paris qui, ayant par inadvertance demeuré un an et un jour dans une maison sujette à cette servitude, y était mort au bout de l'année
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans l'Homme aux quarante écus, aud. du contr. gén.
Paris est un grand lieu plein de marchands mêlés.... Et, parmi tant d'esprits plus polis et meilleurs, Il y croît des badauds autant et plus qu'ailleurs
de Pierre CORNEILLE dans Menteur, I, 1
Le tout glacé, verni, blanchi, doré, Et des badauds à coup sûr admiré
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Temple du goût.

SYNONYME

1
BADAUD, BENÊT, NIGAUD, NIAIS. L'étymologie, du moins pour les trois premiers, montre les nuances. Le badaud est celui qui baye aux corneilles, qui s'arrête à toute chose, comme s'il n'avait jamais rien vu ; le niais, comme le jeune oiseau qui sort pour la première fois de son nid, est sans expérience, et, en quoi que ce soit, il ne sait comment s'y prendre ; le benêt est une créature bénite, simple, et qui fait ou croit tout ce qu'on veut. Le nigaud est celui qui s'attrape à toute chose, et qu'aussi par toute chose on attrape.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Car j'entends que plusieurs badaux S'en vont disant : ce n'est qu'ivrognerie Que les vaux-de-vire nouveaux
de JEAN LE HOUX dans II
Reputez grands badaux, et caillettes, sots en latin et en françois, de l'avoir enduré
dans Sat. Mén. p. 83
Le fort de Gournay, qu'on appelle maintenant bridebadaut
dans ib. p. 155
Et ainsi le pauvre badaut de village s'en alla quitte....
de Ambroise PARÉ dans XV, 28

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, bader, bavarder ; wallon, bada, femme étourdie, évaporée ; provenç. badau, niaiserie, badoc, badin, badaul, baduel, niais. Ce mot, qui paraît n'être entré dans le français que tard, vient du provençal ; le provençal se rattache à un mot bas-latin, badare ou batare, qui signifie bâiller. Aller plus loin est difficile. Il y a dans le celtique : cornwall. badus, lunatique, bas-breton, bad, stupeur, étourdissement ; gaél. baodh, baoth, bâth, stupide, vain ; mais ces mots ne répondent pas à la signification primitive de badare, qui signifie bâiller.

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