Définition de COCHON
Prononciation : ko-chon
DÉFINITIONS
1
Mammifère de la famille des pachydermes, qu'on engraisse pour l'alimentation.Brûler un cochon, faire passer à un feu léger un cochon tué, pour débarrasser la peau des poils.
Rien n'échappa de leur colère, Ni moinillon ni béat père ; Robes, manteaux et capuchons, Tout fut brûlé comme cochons
de Jean de LA FONTAINE dans Cord.
Cochon de lait, cochon qui tette encore, ou qu'on nourrit de lait.
Cochon marron, le cochon redevenu sauvage.
Avoir des yeux de cochon, avoir de très petits yeux.
Camarades, amis comme cochons, gens qui sont entre eux dans un sans-gêne excessif.
Nous n'avons pas gardé les cochons ensemble, ou il semble que nous ayons gardé les cochons ensemble, se dit, dans un langage très vulgaire, pour repousser une familiarité déplacée.
Sale comme un cochon. Gras comme un cochon.
2
Chair de cochon. Manger, faire cuire du cochon. Fromage de cochon se dit dans beaucoup d'endroits pour fromage d'Italie.3
Sémantique : Fig. et populairement, un cochon, un vilain cochon, un homme très malpropre, ou qui fait des choses sales.Un homme qui ne fait que manger et dormir. Mener une vie de cochon.
Quel est ce gros cochon qui me disait tant de mal de la pièce ?
Toutes les gazettes disent que ce gros cochon [Moustapha] va se mettre à la tête de 300 mille hommes
Nature : Adj. Dans le langage très trivial, sale, dégoûtant. Vous n'avez jamais rien vu de si cochon.
4
Cochon de mer, nom vulgaire du marsouin, et, en particulier, de l'otarie cochon de mer.Cochon d'Inde, nom du cabiai, mammifère de l'ordre des rongeurs.
Cochon de terre, nom sous lequel Buffon a décrit l'oryctérope du Cap.
Cochon d'Amérique, cochon des bois, cochon noir, le pécari.
Cochon bas, cochon de Siam.
Cochon des blés, le hamster.
Cochon cerf ou de Chine, le barbiroussa.
Cochon cuirassé, le tatou.
5
Petit insecte qu'on trouve souvent dans les lentilles.6
Sémantique : Terme de pêche. Poisson nommé aussi grondin, rouget.7
Mélange de métal et de scories qui obstrue quelquefois les fourneaux.Sémantique : Terme d'affineur. Gonflement des cendres dans la coupelle.
HISTORIQUE
1
XIIIe s.Il a tos les cochons mandés, Qui en la vile sont et mainent
dans l'Escoufle
2
XIVe s.Un maigre cochon pour la gelée
dans Ménagier, II, 4
Rost : cinq cochons....
dans ib.
3
XVIe s.Le petit-laict engendre flux de ventre aux couchons, dont ils se rendent langoureux : pour laquelle cause, s'abstient-on de leur en bailler, ains est reservé pour les grands pourceaux, jeunes chiens, etc.
de Olivier DE SERRES dans 288
Plus de cochons [jeunes porcs] porte et nourrit une truye, plustost envieillit
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans 333
Quand on vous offre le coychon, il fait bon ouvrir le sac
de PALSGR. dans p. 594
Grand rumeur, petite toison, Dit celui qui tond les cochons
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. I, p. 172
Il ne perd point son aumosne Qui à son cochon la donne
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans ib.
Manger le cochon ensemble [faire quelque machination]
de Randle COTGRAVE dans
ÉTYMOLOGIE
1
Coche 3 ; bourguig. et Berry, couchon.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
1
COCHON. Ajoutez : - REM. Tout le monde connaît la locution : camarades, amis comme cochons. Est-ce bien le cochon dont il s'agit ici ? M. Ch. Nisard, Parisianismes, p. 55, ne le pense pas. Il y avait dans l'ancien français un mot soçon, sochon, qui signifiait compagnon, associé, et qui vient du latin socius. De là il a été naturel de dire : amis, camarades comme soçons ou sochons. Puis, comme soçon ou sochon ne se comprenait plus, le langage populaire le transforma en un mot connu, cochon. Remarquez que chouchonner, faire ensemble, existe dans le patois normand ; chochonner, posséder, utiliser un cheval en commun, dans le patois du pays de Bray ; chochonner, réunir leurs chevaux pour cultiver leurs terres, en parlant de petits cultivateurs, dans le patois picard. Cette discussion de M. Ch. Nisard rend très vraisemblable que cochon a été pris pour sochon.