Définition de TIRE-D'AILE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE -

Prononciation : ti-re-dè-l'

DÉFINITIONS

1
Battement d'ailes précipité que fait un oiseau dans un vol rapide. La corneille, en deux tires-d'aile, s'élève au-dessus des autres oiseaux.
Voler à tire-d'aile, voler aussi rapidement qu'il est possible.
Prendre l'essor et se guinder à tire-d'aile à ces voûtes azurées du plus pur de notre âme
de G. NAUDÉ dans Apologie, p. 42
Le corbeau part à tire-d'aile ; Il aperçoit de loin l'imprudente gazelle Prise au piége et se tourmentant
Sémantique : Par extension, très rapidement.
Vous dites que la promesse que je vous ai faite n'est point de celles dont on peut attendre les effets avec modération ; mais encore ne faut-il vouloir que ce qui se peut faire ; on ne peint point à tire-d'aile
de POUSSIN dans Lettres, 8 oct. 1649
Le duc de Marlborough marcha à tire-d'aile au Rhin, et le passa à Coblentz
Je sais que le bien qu'on dit d'un homme ne passe guère la chambre où on en parle, et que la calomnie va à tire-d'aile jusqu'aux ministres
Heureux, bien plus heureux cet homme de génie, Qui, placé dans l'aisance et cultivant les arts, N'a pas besoin d'appui pour fixer nos regards ! Il vole à tire-d'aile au temple de mémoire
de Nicolas GILBERT dans Plaintes du malheureux.

REMARQUE

1
1. L'Académie donne à tire-d'aile le genre masculin, contrairement à ce qu'elle dit à tire : Tire, subst. féminin, il n'est usité que dans l'expression tire-d'aile, etc. De plus il est évident que tire-d'aile est composé du substantif la tire, l'action de tirer, et d'aile ; tire-d'aile est donc certainement féminin.
2
2. L'Académie écrit au pluriel des tire-d'aile ; mais si, comme cela est certain, tire-d'aile signifie une tire d'aile, il faut écrire au pluriel des tires-d'aile.
3
3. Voltaire a écrit : à tire-d'ailes. Le phénix s'envola à tire-d'ailes, Princ. de Babyl. 11.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Voyans la proye guaigner à tyre d'esle, ilz estoyent bien marryz
Celuy-là [Virgile], on le veoit aller à tire d'aile, d'un vol hault et ferme, suyvant tousjours sa poincte
de Michel de MONTAIGNE dans II, 104