Définition de FACTICE
Prononciation : fa-kti-s'
DÉFINITIONS
1
Qui est fait ou imité par l'art.Plusieurs compositions de pierres factices qui imitent la dureté et le brillant des pierres précieuses autant que le permet la différence des moyens employés à les produire
de Marie-Jean Antoine Caritat, marquis de CONDORCET dans Margraaf.
2
Sémantique : Fig. Qui n'est pas naturel. Un goût factice. Une sensibilité factice.On remet cet être factice [un enfant] entre les mains d'un précepteur
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. I
On parle beaucoup de ma gaieté ; je crois, moi, qu'elle est factice, malgré le naturel dont on me loue
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Ad. et Théod. t. I, lett. 6, p. 24, dans POUGENS
Besoin factice, besoin qui résulte non de la nature, mais du caprice ou de l'habitude.
À leurs besoins ils bornent leurs désirs, Mais sans chercher, au gré de vains caprices, à se créer mille besoins factices
de MALFIL. dans Narcisse, ch. I
3
Sémantique : Terme de grammaire. Mot factice, mot qui n'est pas reçu, mais qui est formé selon l'analogie, et aussi mot formé par imitation d'un son, par exemple glouglou.4
Sémantique : Terme de logique. Idée factice, idée qui dérive d'un travail de l'intelligence, par opposition à idée innée, qui s'y forme spontanément, et à idée adventice, qui y vient du dehors, par exemple celle d'un centaure, d'un hippogriffe, etc.5
Sémantique : Terme de bibliographie. Recueil factice, recueil fait de morceaux qui ne sont associés que par la reliure.HISTORIQUE
1
XIIIe s.Faitisse [bien faite] estoit et avenant, Je ne sais fame plus plaisant
dans la Rose, 1249
2
XVe s.....hanches charnues, Elevées, propres, faictisses, à tenir amoureuses lysses
de François de Montcorbier, dit VILLON dans les Regrets de la belle heaulmiere.
Pain blanc, fectis et bis
dans Ordonn. avril 1485
3
XVIe s.[Un maistre des monnoies jugea] une image d'or, après plusieurs examens, estre bon or, mais factis et non naturel
dans Contes d'Eutrapel, p. 134, dans LACURNE
ÉTYMOLOGIE
1
Lat. factitius, de facere, faire (le radical fact, et le suffixe titius, voy. ICE, suffixe). L'ancien français faitis, le provençal faitis en dérivent, il est vrai, mais ont le sens de beau, bien fait.