Définition de ÉBOULER

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : é-bou-lé

DÉFINITIONS

1
Nature : v. a. Renverser en faisant rouler.
Le blaireau se défend en reculant, éboule de la terre, afin d'arrêter ou d'enterrer les chiens
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Blaireau.
2
Nature : V. n. Se renverser en roulant. Au moment où nous y mettions le pied, le sable a éboulé. Ce monticule est éboulé depuis hier.
On emploie l'auxiliaire avoir pour marquer l'action ; l'auxiliaire être pour marquer l'état.
3
S'ébouler, Nature : v. réfl. Être renversé et rouler.
Le terrain s'était rendu ferme et ne s'éboulait point
de Claude Favre de VAUGELAS dans Q. C. liv. IV, ch. 6, dans RICHELET
Ses oreillers s'éboulèrent
de FAGON dans Journ. de la santé du roi, 1707, p. 312
Sémantique : Fig.
Ou la fortune s'éboule, ou elle se refait
de Guillaume Thomas, abbé RAYNAL dans Hist. phil. IV, 1

SYNONYME

1
S'ÉBOULER, S'ÉCROULER. Étymologiquement, s'ébouler c'est tomber comme une boule ; s'écrouler c'est être renversé par des ébranlements (voy. CROULER). Dès lors, au propre, ces deux mots seront synonymes quand l'idée de rouler ne fera rien à l'affaire ; mais quand cette idée ne pourra être écartée, s'ébouler sera le mot propre et non s'écrouler : ainsi un tas de sable s'éboule, il ne s'écroule pas. Au figuré, c'est s'écrouler qui s'emploie de préférence : on dit qu'un empire s'écroule et non qu'il s'éboule.
On n'approuvera donc pas ces vers : Ne vous troublez donc pas d'un mot nouveau qui tonne, D'un empire éboulé, d'un siècle qui s'en va
de Alphonse de LAMARTINE dans Harm. IV, 13

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Mais les ondes forment s'esboulent, Qui la nef dehurtent et foulent
dans Roi Guillaume, p. 130, dans DU CANGE, gloss. fr
Toutes amendes qui sont por empiremens de quemins, si comme por esbouler quemins
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXV, 10
2
XVIe s.
Ils arrachoient les paulx [pieux] et esbouloient la levée de la closture du camp pour lui donner entrée
de Jacques AMYOT dans Anton. 22
Tout alentour de sa sepulture le rivage s'esboula
de Jacques AMYOT dans ib. 91

ÉTYMOLOGIE

1
Es- préfixe, et boule : rouler, tomber comme une boule ; bourguig. éboli, v. a. : Ail' éboli muraille et tor, il éboula muraille et tour.

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